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Le sport contre l’endométriose

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En appui du récent guide ministériel, le médecin fédéral de l’Ufolep souligne les bénéfices de l’activité physique face aux douleurs provoquées chez les femmes par l’endométriose.  

Pathologie longtemps cachée mais dont une femme sur dix est porteuse, l’endométriose est devenue depuis trois ans une priorité en santé du gouvernement, avec pour principales mesures le congé menstruel, l’accès élargi au test salivaire1 pour identifier la maladie et la reconnaissance en affection de longue durée (ALD) par la sécurité sociale.

Définition. L’endométriose se manifeste durant les règles par des douleurs anormalement fortes. Présente normalement en surface de l’utérus, la muqueuse appelée « endomètre » se retrouve alors dans des zones non prévues telles que le muscle utérin (adénomyose), les annexes trompes et les ovaires (endométriose génitale) et des organes périphériques (péritoine, vessie, canal rectal et anal), mais aussi parfois dans le foie, la plèvre des poumons et même le cerveau ! L’endométriose a notamment pour conséquence une moindre fertilité et nécessite alors un accompagnement spécialisé.

L’endométriose est une maladie complexe, liée à l’héritage génétique et à l’environnement. Selon une étude britannique2, la plupart des cas d’endométriose sont également liés à des traumatismes de l’enfance (violences, perte de confiance). C’est aussi une maladie systémique, c’est-à-dire globale, car l’intensité de la douleur affecte les patientes sur le plan de l’énergie physique et du psychisme, avec un fort impact sur la vie quotidienne et professionnelle.

Traitement. Les traitements de l’endométriose sont multiples et peuvent se conjuguer, notamment pour lutter contre les douleurs : arrêt des règles par contraception (de préférence) ou traitement hormonal, prise de médicaments ou utilisation d’un neurostimulateur électrique. Il convient aussi de favoriser une bonne hygiène de vie (sommeil, alimentation saine, éviter alcool et tabac). Une prise en charge par psychothérapie peut également s’avérer nécessaire. Enfin, il est important de lutter contre la sédentarité et de conserver ou de reprendre une activité physique.

Activité physique. Les douleurs et la fatigue générale occasionnée par la maladie peut dissuader les femmes souffrant de cette maladie invalidante à renoncer à l’activité physique. Or celle-ci sécrète naturellement des substances anti-inflammatoires et des endorphines qui soulagent les douleurs, tandis que l’énergie développée aide aussi à surmonter la fatigue. Tout en luttant contre la sédentarité liée au travail de bureau – se lever régulièrement et marcher dans le couloir –, il convient d’avoir une activité physique, mais adaptée et individualisée : exercices d’endurance progressifs, étirements appropriés aux organes atteints, exercices respiratoires et de posture.

Si l’activité physique est un traitement adjuvant nécessaire au traitement de la plupart des maladies chroniques et au maintien d’un bon niveau de santé, dans le cas de l’endométriose une activité régulière entrainera de réels bénéfices sur l’intensité des douleurs, l’estime de soi et la qualité de vie. Marie-Christine Favérial-Labuzan, médecin généraliste, médecin fédéral de l’Ufolep

(1) L’endotest, mesure annoncée le 5 mars.

(2) Jama psychiatry, 2024.

Un guide pour bouger contre la maladie. Le guide numérique « En mouvement avec l’endométriose » édité par le ministère des Sports a été réalisé par l’équipe pluridisciplinaire d’une Maison sport santé, en collaboration avec une médecin du sport et gynécologue. Il dispense des conseils adaptés à chaque femme (peu ou pas active ou au contraire pratiquante assidue d’une activité physique ou sportive), avec trois règles d’or : ne pas bloquer sa respiration lors d’exercices de renforcement musculaire (cela augmente la pression intra-abdominale) ; éviter les pratiques nécessitant des sauts (course ou boxe par exemple) ; adapter l’intensité de sa pratique selon la fatigue et les douleurs ressenties.

Un QR code donne accès aux témoignages d’une pratiquante en Maison sport santé et de la basketteuse internationale Sandrine Gruda. Le guide mentionne aussi les associations engagées contre l’endométriose, comme EndoFrance, dont Thomas Ramos est le parrain. Solidaire de son épouse, le rugbyman du Stade Toulousain met en évidence le rôle du conjoint dans la prise en compte de la maladie et de ses effets au quotidien. Télécharger le guide sur www.sports.gouv.fr


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