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Sport société : « développer la formation, repenser le Festival »

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Les « GT de rentrée » du pôle sport société sont une réponse au nombre croissant de professionnels et de bénévoles engagés avec leurs comités, associations et structures affiliées dans nos dispositifs et programmes fédéraux. Il s’agissait aussi de créer des espaces de travail tournés vers l’opérationnel pour répondre au mieux aux besoins de chaque territoire.

Les GT sont par ailleurs un lieu d’expérimentation et d’innovation, avec des temps de travail favorisant la co-construction. Cela nous permet d’affiner notre plan d’action annuel et de préfigurer sa construction budgétaire. Les GT sont enfin un temps de partage avec nos partenaires et soutiens, à travers des tables rondes et des interventions suivies d’échanges avec la salle. C’est primordial, surtout en cette année de mise en place du Plan sportif fédéral 2024-2028.

Deux axes prioritaires ont été définis pour cette saison. Le premier concerne la formation, avec la mise en place de formations fédérales pour les personnes engagées sur nos dispositifs et programmes, ainsi qu’un partenariat avec l’université de la Sorbonne pour permettre aux salariés Ufolep de préparer quatre diplômes.

Le second axe concerne le Festival du sport autrement – qui réunit la finale Ufostreet et les rassemblements Toutes Sportives, Primo-Sport et Engagé.es –, dont il convient de retravailler la formule et d’identifier un nouveau lieu d’accueil, adapté à la montée en puissance de ce rendez-vous de fin de saison. Il s’agit notamment de renforcer à la fois les connections entre ces différents rassemblements et l’accompagnement des événements locaux qui constituent les premiers maillons de ces dispositifs. »

Adil El Ouadehe, DTN adjoint de l’Ufolep, pôle sport société

 

(1) Qui mobilisent respectivement des jeunes des territoires prioritaires, des femmes, des demandeurs d’asile et des volontaires en service civique.



Le sport société se projette sur la nouvelle saison

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Du 30 septembre au 4 octobre, au CISP Ravel (Paris 12e), 240 responsables territoriaux ont travaillé avec le pôle sport société sur l’évolution des dispositifs et les orientations fédérales de la saison.

 

Changement de méthode pour le pôle sport société de l’Ufolep ! Ces dernières années, l’habitude avait été prise d’inviter les comités engagés dans les dispositifs fédéraux – ou souhaitant s’y investir – à des journées consacrées à chacun d’eux. Mais, au fil des ans et de l’élargissement des publics touchés, la liste de ces « groupes de travail » n’a cessé de s’allonger : Ufostreet, Playa Tour, Toutes Sportives, Parcours coordonné, Service civique, séjours socio-sportifs, Cités éducatives Primo-Sport, Engagé.es, À Mon Rythme, Maisons sport santé, Ressourceries sportives… Aussi a-t-il été décidé de transformer ces « GT » en 5 journées thématiques traitant chacune de plusieurs dispositifs.

240 participants. Du 30 septembre au 4 octobre, plus de 240 professionnels et élus bénévoles des comités Ufolep se sont retrouvés à Paris. Directeurs ou délégués départementaux, animateurs ou agents de développement, élus des comités départementaux ou régionaux, ils ont participé avec les membres du pôle sport société et plusieurs élus nationaux à un ou plusieurs de ces « GT » nouvelle formule, toujours enrichis d’interventions de partenaires extérieurs et de professionnels du réseau possédant une expérience approfondie des sujets traités.

Management. Ouverte par le président de l’Ufolep Arnaud Jean, la journée « direction » du lundi a notamment permis d’accueillir les nouveaux salariés des comités. Ceux-ci ont pu se familiariser avec les dispositifs déployés depuis plusieurs années et la démarche qui les sous-tend, avec en prime l’éclairage d’Alexis Ridde, chef de bureau au ministère des Sports, en charge de « l’accès aux pratiques sportives tout au long de la vie ». Les questions d’animation d’équipe et de management, d’utilisation des outils d’affiliation et de gestion, de stratégie et de financement des actions ont ensuite été abordées de manière concrète avec Valérie Lefevre, Jérôme Léger et Olivier Durand, respectivement délégués Ufolep du Val-d’Oise, du Pas-de-Calais et du Var et tous impliqués de longue date avec leurs comités dans les dispositifs « sport société ». 80 acteurs de terrain ont participé à ces temps de présentation et d’échange.

Évènementiels. Ils étaient à peine moins nombreux le lendemain mardi pour travailler sur les deux évènements emblématiques que sont Ufostreet (et ses tournois multisports et citoyens aboutissant à la grande finale parisienne) et le Playa Tour (tournée des plages et des plans d’eaux qui associe ateliers sportifs, culturels et citoyens et brasse le public des centres de loisirs et d’autres structures avec celui plus familial des estivants). Côté Ufostreet, il a notamment été question de la façon d’animer les city-stades et les équipements de proximité et des activités supports retenues pour l’édition 2025 (dont le double dutch, pratique d’équipe de la corde à sauter). Des temps d’échanges ont ensuite permis de montrer comment l’évènementiel peut renforcer l’implantation territoriale d’un comité (avec Dorith Lévy, CTS Occitanie, et Paul Lebeau, animateur sportif à l’Ufolep Vienne) et contribuer à son développement (avec Olivier Rabin et Clément Louis, délégués du Finistère et de l’Eure-et-Loir). Romain Lopes (Yonne), est intervenu pour sa part sur la stratégie partenariale à mettre en œuvre pour ce type de projet.

Animation de proximité et accès à la pratique. Après l’ouverture politique, assurée le mercredi par Arnaud Jean et deux autres élus nationaux (Patrice Roder et Myriam Wagner, chargée du dossier Femmes et Sport), cette journée a été consacrée aux Cités éducatives, au dispositif Primo-Sport (pour les demandeurs d’asile), à Toutes Sportives (femmes éloignées de la pratique) et aux ressourceries sportives. En présence de Juliette Anfriani (ministère des Sports), les débats sur les inégalités d’accès à la pratique ont réuni Florence Kavita (Fondation du sport inclusif), Alice Vendrome (Ofii, Office français de l’immigration et de l’intégration1), Zoé Pellegrino (Mouvement du Nid d’aide aux publics victimes de la prostitution2) et Achraf Manar (pour la Fondation européenne du climat). Plusieurs comités Ufolep ont également mis en avant leurs bonnes pratiques3.

Santé. Jeudi, Patrick Jany, vice-président « sport société », et le Dr Jean-Jacques Pik, élu national en charge de la thématique à l’Ufolep, ont mis en évidence la façon dont la santé est abordée à l’Ufolep, à travers le programme À Mon Rythme et la structuration d’un réseau de maisons sport santé (Ufo3S). Margaux Quemion (Gers), Mélanie Gentil (Loiret) et Jérôme Léger (Pas-de-Calais) ont expliqué comment implanter et financer une Ufo3S sur un territoire4.

Insertion. Cette « rentrée des GT » s’est achevée le vendredi avec celui consacré à l’insertion sociale et professionnelle. Il y a évidemment été question du parcours coordonné, qui permet à des jeunes de 16 à 25 ans des quartiers politique de la ville et des zones de revitalisation rurale d’accéder à des formations et à un accompagnement dans le domaine de l’animation et du sport. Autres dossiers incontournables : les collaborations avec la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) et le programme « Engagé.es », qui rassemble des jeunes volontaires en service civique engagés au sein du réseau Ufolep, notamment sur des missions en lien avec Paris 2024 et son « héritage ».

Une table ronde a réuni Florence Kavita (Fondation du sport inclusif), Yacine Diallo (ONG Citoyens solidaires, en lien avec France Volontaires) et deux acteurs du réseau Ufolep : Charly Gonzalez (délégué Ufolep de l’Yonne) et Donia Kria (association Ex-Aequo, Val-d’Oise). Des ateliers ont également porté sur « les indicateurs de l’insertion sociale » et « l’insertion professionnelle en dehors du champ du sport ». Florent de Buck, représentant du service d’orientation professionnelle d’État Diagoriente, a expliqué la façon dont celle-ci peut venir en appui du parcours coordonné proposé par l’Ufolep à travers sa plateforme numérique et son dispositif de reconnaissance et de valorisation des compétences acquise.

Une dernière journée très chargée, à l’image d’une semaine particulièrement dense, miroir de la diversité des domaines d’intervention et des publics touchés par le sport société Ufolep avec et ses partenaires. Rosemary Paul-Chopin (avec A.R et T.T.)

 

(1) et (2) Mercredi 2 octobre, deux conventions ont été signées par Arnaud Jean avec la Direction générale des étrangers en France (représentée par Annie Choquet, sous-directrice de l’intégration des étrangers) et le Mouvement du Nid (et sa présidente Claire Quidet).

(3) Côtes-d’Armor, Lot-et-Garonne, Nord, Vienne, Yonne et région Bretagne.

(4) Les Ufo3S composent aujourd’hui le premier réseau de maisons sport santé en France. La dernière en date a été inaugurée le 30 septembre à Orléans (Loiret).



Journées fédérales du Pradet : actualiser le projet

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Si les fondements du Projet sportif fédéral de l’Ufolep restent inchangés, l’objet du rassemblement du Pradet (Var) des 18-20 octobre consistait à l’adapter pour les quatre ans à venir.

 

La mandature entamée en avril à l’assemblée générale de Lille mènera l’Ufolep jusqu’à son centenaire en 2028. Mais c’est du futur immédiat qu’il fut question lors des Journées fédérales, qui ont réuni 130 cadres de l’Ufolep, professionnels, élus des comités et membres de commissions nationales sportives, du 18 au 20 octobre au Pradet (Var). Même si les fondements du Projet sportif fédéral (PSF) posés en 2021 restent inchangés, celui-ci doit être actualisé, tant en fonction des aspirations qui depuis ont pu se faire jour que du contexte social et politique.

Quelles évolutions prendre en compte, et comment ? Quels sont les besoins exprimés par nos associations, les structures partenaires, les comités et les commissions nationales sportives ? Ces questions étaient au cœur des six « ateliers tournants » animés par la direction technique nationale, samedi 19 et dimanche 20 octobre, au lendemain d’une ouverture en plénière qui portait sur « l’héritage des Jeux ». Six ateliers calqués sur six des sept priorités du PSF.

Vie associative. À l’issue de la saison 2023-2024, l’Ufolep comptait 7 195 associations et 331 149 licenciés (plus 12 814 titulaires d’un Ufopass pratiquant dans des structures à objet non sportif, et 35 416 détenteurs d’un titre individuel de participation). Cette progression notable des effectifs fut analysée et interrogée au prisme d’un triptyque recrutement-valorisation-pérennisation. Recruter des bénévoles pour déployer les actions, valoriser leur engagement pour les fidéliser et permettre ainsi de pérenniser les projets.

Multisport. Après un rappel de la façon dont l’Ufolep conçoit le multisport pour les différents publics enfants et adultes, les deux animateurs Arnaud Rizzo et Pierre Mercier Landry ont souligné comment un évènementiel peut constituer un point de départ pour lancer un nouveau créneau. Par exemple les animations organisées en mai-juin dans le cadre de la première Quinzaine du sport et de la petite enfance, en appui du dispositif UfoBaby destiné aux 0-3 ans et à leurs parents. Un dispositif qui a décollé, avec 25 000 licenciés à ce jour ! Répartis en petits groupes, les stagiaires ont ensuite été invités à imaginer des « événements type ». La plupart ont ciblé les enfants de moins de 11 ans : une tranche d’âge où la mixité va davantage de soi et où les différences de niveau technique et physique ne sont pas encore trop affirmées.

Vie sportive. « Qu’est-ce que la vie sportive ? » L’atelier a débuté par un exercice de définition mobilisant chaque participant. S’adapter au contexte et accompagner le réseau Ufolep, telles sont notamment les missions de la vie sportive, avec le souci de proposer des activités loisir ou de compétition accessibles au plus grand nombre et à tous les publics. Les échanges ont notamment porté sur la dimension logistique et organisationnelle des compétitions. Répartis en petits groupes, les participants ont ensuite dû imaginer une compétition « type » dans différents sports donnés, avec solutions de financement et partenaires adéquats pour mener à bien le projet.

Territoires prioritaires. Cet atelier a permis de réaffirmer, notamment par la voix du vice-président sport société, Patrick Jany, et de la secrétaire générale de l’Ufolep, Élisabeth Delamoye, l’engagement de la fédération dans la lutte contre les inégalités d’accès au sport. Cet engagement se traduit tout particulièrement dans les actions menées dans les quartiers politique de la Ville (QPV) et les zones de revitalisation rurale (ZRR), en mobilisant notamment les dispositifs construits au fil des années : Toutes Sportives, Ufostreet, Playa Tour, parcours coordonnés, À Mon Rythme et Maisons sport santé, Primo-Sport.

Égalité-intégrité. Ces deux valeurs illustrent la volonté de lutter contre toutes les formes de discriminations : race, genre, orientation sexuelle... Un nombre croissant de comités Ufolep est impliqué dans les dispositifs développés en appui de cette priorité, à l’image de « Toutes sportives » : 55 comités l’ont décliné en 2024, contre 35 il y a trois ans. Sachant qu’ils peuvent bénéficier d’une aide fédérale de 20 € pour chaque prise de licence de femmes issues des quartiers politique de la Ville (QPV) et des zones de revitalisation rurale (ZRR)... Concernant d’éventuels propos misogynes, racistes ou homophobes, il a été question de la bonne façon de réagir à ceux-ci, en particulier lorsqu’ils sont tenus par des personnes appartenant à la fédération. Les participants ont également évoqué l’accueil dans nos associations de personnes fragilisées ou choquées par de mauvaises expériences au sein d’autres structures : comment les mettre à l’aise et les entourer ? Les comités et les associations Ufolep n’ont pas forcément la capacité de gérer seuls ces questions, aussi les participants se sont-ils montrés intéressés à connaître les partenaires spécialisés susceptibles de les épauler dans la prise en charge de publics stigmatisés.

Santé. L’atelier s’est appuyé sur un tableau renseignant l’évolution sur quatre ans du nombre de comités et associations Ufolep impliqués dans le programme À Mon Rythme (qui permet aux personnes éloignées de la pratique de renouer progressivement avec l’activité physique), dans la création ou l’animation d’une Maison Sport Santé, dans des actions ciblées sur les seniors ou sur d’autres projets santé. Les échanges ont notamment porté sur le protocole À Mon Rythme et l’identification des lieux susceptibles d’accueillir une Maison sport santé Ufolep (Ufo3S). Antoine Richet

 

Sept priorités qui demeurent

 

Les sept priorités du Projet sportif fédéral 2021-2024 n’ont pas changé : vitalité de la « vie associative », déploiement du « multisport », dynamisation de la « vie sportive », « accessibilité » des publics des territoires prioritaires, « égalité-intégrité » comme fondamentaux, « santé », et enfin « innovation et recherche » au service du sport pour toutes et tous.

Chacune d’entre elle s’incarne dans plusieurs dispositifs qui n’ont rien perdu de leur pertinence : par exemple UfoBaby ou Kid Bike pour le multisport, Ufostreet pour l’accessibilité des publics prioritaires et les Ufo Nature pour la vie sportive. Ces sept priorités se déclinent ensuite dans des 6 à 8 objectifs : par exemple « diversifier et accueillir de nouvelles pratiques sportives » en ce qui concerne la vie associative.



Paris 2024 : l’enthousiasme des volontaires internationaux

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Les 42 volontaires internationaux accueillis dans les comités Ufolep pour un service civique de 6 mois en partenariat avec le groupement France Volontaires gardent un souvenir fort de leur participation aux Jeux, comme de leur découverte du multisport.

 

Originaire de Riobamba (Équateur), Miguel Alejandro Cando, 21, animateur auprès d’enfants et de personnes handicapées, supervisait les chambres du village paralympique, où il a « passé des moments exceptionnels avec la délégation espagnole ». Le jeune sudaméricain a été marqué par « la diversité des sports » proposée par l’Ufolep du Cher, car dans son pays « on joue essentiellement au foot, au basket et au volley ». Et a aussi constaté qu’« en France on mange beaucoup moins qu’en Équateur ». Ah bon ?

La béninoise Reine Émilienne Houssou, 26 ans, coach de fitness et vice-championne d’Afrique de gymnastique aérobic en trio mixte, a notamment découvert avec l’Ufolep de l’Essonne le dispositif UfoBaby et le sport senior, qu’elle entend « ajouter à [s]on projet d’avenir » : « Au Bénin, la plupart des seniors n’ont pas d’activité sportive alors que c’est profitable pour la santé physique et mentale. Je voudrais les aider à suivre le rythme malgré l’âge ! »

International de basket junior, le tchadien Romaric Teguina, 19 ans, a trouvé ses tâches aux Jeux paralympiques « faciles, car nous étions nombreux, parfois à deux pour porter à un sac à dos ! ». Il a adoré les Brésiliens, qui « se baladaient toujours avec de la musique, et avec qui on dansait tous ensemble ». Depuis le Var, il a visité Bordeaux et Marseille en touriste et, sur le plan sportif, « découvert le beach-volley », qu’il a envie de développer dans son pays. Mais l’expérience la plus marquante reste « d’avoir aidé des personnes en situation de handicap » à pratiquer des activités nautiques dans le cadre du dispositif "La Mer Autrement » du comité Ufolep : « Je me sentais utile pour la nation ! ».

Également en service civique auprès de l’Ufolep Var, la philippine Ezra Balingit, 24 ans, adepte du taekwondo, était affectée à l’accueil des spectateurs et autres VIP des matchs du tournoi olympique de football au stade de Nice : « J’ai même pu regarder les matchs ! » Elle a ensuite enchainé avec les Paralympiques, où elle assistait l’équipe grecque pour l’administratif et le transport. « J’aidais aussi les athlètes et les entraineurs mal voyants au moment du petit déjeuner et du déjeuner. C’est ainsi que je suis devenu amie avec eux ! » Antoine Richet



Volontaire aux Jeux paralympiques : « Une parenthèse enchantée »

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Du 19 août au 6 septembre, Dorith Lévy a troqué sa casquette de conseillère technique et sportive Ufolep Occitanie-Pyrénées-Méditerranée pour le bob de team leader de la salle d'échauffement d'escrime du village paralympique.

 

« J’avais un rôle de coordination pour faire respecter les plannings d'entrainement, veiller au bon accueil des délégations, aider si besoin les athlètes à fixer leur fauteuil roulant sur les pistes, etc. Mais nous n’avons pratiquement pas eu à intervenir, tout s'est fait naturellement, et l’expression "parenthèse enchantée" illustre parfaitement l’atmosphère de fête dans laquelle j’ai eu le sentiment de baigner : même si les journées étaient bien remplies, tout le monde s'entendait bien et les tracas du quotidien avaient disparu.

Je retiens la diversité de nos profils de volontaires : dans l’équipe il y avait une Coréenne, une Chinoise, une Péruvienne, une Espagnole et des Français, des étudiants et des retraités, des cadres supérieurs et des personnes en recherche d'emploi. Toutes et tous mus par la passion du sport et heureux d'avoir été retenus.

Le village olympique et ce brassage d’athlètes, d’officiels, de volontaires et de membres du staff de Paris 2024, c’est aussi quelque chose. Une ville éphémère avec les bâtiments hébergeant les athlètes, des boutiques et des endroits où souffler et suivre les épreuves sur des écrans géants… Ceux qui avaient déjà vécu les "olympiques" ont d’ailleurs préféré les "para" : les athlètes étaient accessibles et communiquaient facilement avec nous.

Je retiens trois moments forts. Primo, l’arrivée au village et la découverte de l'envers du décor. Deuxio, l’accueil de l’unique escrimeur de l'équipe des réfugiés, qui grâce à la solidarité des autres équipes a pu s'entraîner dans de très bonnes conditions. Tertio, notre affectation pour une journée au Grand Palais, pour voir en compétition les athlètes que nous avions accompagné à l'entraînement.

J’ajouterai une anecdote : au village, les athlètes avaient à leur disposition distributeurs de boissons et foodtrucks, toutes consommations étant gratuites pour eux. Nous autres volontaires n'y avions pas accès, mais l'équipe d'escrime Irakienne nous ramenait des viennoiseries, des glaces, des biscuits, des boissons... Aux petits soins pour nous !

Professionnellement, cette expérience m’a "reboostée" et confortée dans l’importance d’aider, de motiver et d’accompagner jeunes et moins jeunes vers des missions bénévoles. Le bénévolat associatif est d’une richesse incroyable. »



Volontaire aux Jeux olympiques : « Ennui au volant, ivresse à La Concorde »

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Chauffeur puis « ambianceur » place de la Concorde, Lionel Casses, élu à l’Ufolep Val-de-Marne et membre de l’Étoile de Villecresnes*, a vécu des Jeux olympiques de l’intérieur.

 

« Je suis secrétaire général du Comité départemental olympique et sportif du Val-de-Marne, mais c’est comme citoyen lambda que j’ai postulé comme volontaire aux Jeux olympiques. J’ai été retenu comme chauffeur, affecté au site de l’hippodrome d’Auteuil, alias Paris Ouest Dépôt (POD), où était stationnée la flotte des berlines et minibus Toyota, sponsor "mobilité". Du 18 au 28 juillet, j’ai transporté athlètes et officiels, membres de délégations et du CIO, généralement de leur hôtel ou du village olympique vers les sites d’épreuves. »

Échanges. « Les échanges avec mes passagers étaient très disparates. Avec la médecin officielle de la fédération internationale de canoë-kayak, une Écossaise très sympa qui s’est installée d’elle-même sur le siège avant, nous avons discuté durant tout le trajet jusqu’à la base de Vaires-sur-Marne. Le lendemain, j’ai convoyé de leur hôtel du 8e arrondissement au village olympique deux officiels chinois qui n’ont pas décroché un mot : pas même "au revoir" en claquant la porte... Entre ces deux extrêmes, j’ai convoyé des gens qui savent ce qu’est le bénévolat et vous remercient en arrivant, d’autres stressés par leur compétition, et d’autres pour qui j’étais un simple chauffeur de taxi. Comme ces hockeyeuses allemandes qui discutaient entre elles, pas avec le conducteur. »

Temps morts. « Chauffeur s’est révélé une mission ingrate. Étant trop nombreux, nous passions notre temps à attendre des courses qui ne venaient pas. Nous nous consolions en nous disant que nous étions malgré tout une pièce du rouage des Jeux... Mais quand, après deux heures de transport en commun, on te dit qu’aujourd’hui on n’a pas besoin de toi, après t’avoir auparavant affirmé que tu étais indispensable, ce n’est pas facile à vivre. »

Circulation fluide. « Au moins, la circulation était fluide comme jamais ! Et prendre la rue de Rivoli à contresens derrière un motard,c’est quelque chose que je ne revivrai plus jamais ! Ou faire le tour de la place de l’Étoile entouré de policiers prévenants, et traverser des quartiers interdits à la circulation. Ça, c’était assez magique… »

Apothéose à la Concorde. « Néanmoins, au bout de dix jours, c’est la frustration et le sentiment d’inutilité qui l’emportaient. J’ai alors appris incidemment qu’on pouvait demander à changer de mission. Je me suis rendu au "help desk" du dépôt et, en une demi-heure, j’ai été réaffecté au parc urbain de la Concorde, chargé de l’accueil et du placement du public. De cette deuxième mission, enfin plongé dans l’ambiance de l’évènement, je garde un souvenir merveilleux. J’accueillais les "PMR", les personnes à mobilité réduite, puis je regardais le match, moi aussi. J’ai vu le tournoi féminin de basket 3x3, le skate-board et le breaking. »

Chaise haute et mégaphone. « L’équipe de volontaires était très sympa, mais la journée que j’ai préférée, je l’ai passée seul en haut d’une chaise de maître-nageur, muni d’un mégaphone et d’une main en mousse, à diriger les spectateurs et à plaisanter avec eux dans toutes les langues dont je bredouillais trois mots. Dans mon dos j’avais l’obélisque, et face à moi la marée humaine qui dévalait depuis la Madeleine. Trôner place de la Concorde, entouré de gens avec la "banane", c’est quand même autre chose que de poireauter cinq heures dans un parking souterrain de l’aéroport de Roissy ! Mais, avec le recul, c’est ma quinzaine olympique de volontaire tout entière qui, au sens propre, restera une expérience extraordinaire. » Recueilli par Ph.B.

 

*Lionel Casses fut auparavant responsable du trampoline à la CNS gym et président de l’Ufolep Île-de-France, parallèlement à son statut de professeur des écoles mis à disposition de l’Usep auprès du délégué du Val-de-Marne.



Sport au cœur des villages : des maires ruraux un peu trop timides

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Roch Chéraud, élu de Saint-Viaud (Loire-Atlantique) et animateur du groupe sport de l’Association des maires ruraux de France, regrette que ses collègues ne se soient pas davantage mobilisés.

 

Roch Chéraud, quel bilan l’AMRF dresse-t-elle de l’opération Le Sport au cœur des villages ?

Elle a été copilotée de main de maître par l’Ufolep, ce qui nous a permis de mieux nous connaître. Nous avons en revanche été un peu déçus par la faible mobilisation de mes collègues maires de communes rurales. Je craignais de devoir gérer des frustrations, par trop-plein de candidats : ce ne fut malheureusement pas le cas.

 

Au-delà de la tenue de ces évènements locaux, quel a été l’écho des Jeux olympiques et paralympiques dans les communes rurales ?

Il a évidemment été bien moindre que dans les villes moyennes ayant pu financer le passage de la flamme ou l’organisation de fan zones pendant les Jeux, comme nos voisins de Saint-Brévin-les-Pins avec leur forte fréquentation touristique estivale. Si la ramification des Jeux sur le territoire a sans doute été plus dense que dans d’autres pays qui les ont accueillis, on n’a pas réussi à aller jusqu’au fin fond de campagnes, et le label Terres de Jeux tenait surtout de la communication. Il y a bien eu des webinaires, de la PLV (publicité lieu de vente), mais c’est compliqué pour que les gens s’en emparent. Les élus qui ont davantage engagé leur commune étaient déjà dans les réseaux, souvent impliqués dans le mouvement olympique au niveau départemental.

 

Donc pas vraiment d’héritage en milieu rural…

Non, je n’y crois pas. Y compris sur le plan des « 5 000 équipements de proximité ». Beaucoup d’élus y ont cru, qui ont vu leurs dossiers refusés, parfois parce que ceux-ci n’avaient pas été « formatés » comme il le fallait. Car les petites communes ne possèdent pas l’ingénierie nécessaire. Cela a généré beaucoup de frustration : on est passé à côté de quelque chose… Et puis, même sur des dispositifs financés à 80 %, les communes n’ont souvent pas les 20 % restants pour boucler le budget nécessaire pour un équipement sportif structurant. S’y ajoute la rigueur budgétaire annoncée. Dans les communes qui disposent d’une marge de manœuvre suffisante, il y aura encore de la place un pour le sport. Là où il n’y en a plus, sport et culture risquent de disparaitre. On ira aux dépenses essentielles.

 

« Le sport au cœur des villages » aura-t-il toutefois été utile ?

Oui, car il ne faut pas tout mélanger. S’il y aun message à faire passer, c’est que les communes et associations locales qui se sont emparées dans l’opération sont très satisfaites et prêtes à reconduire ce genre d’action. Ph.B.



Le sport au cœur de 300 villages, le bilan

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Des collaborations fructueuses qui demandent à être prolongées : c’est le bilan de l’évènement « Le sport au cœur des villages » dressé par la DTN adjointe de l’Ufolep.

 

Isabelle Chusseau, l’évènement « Le sport au cœur des villages », copiloté par l’Ufolep avec le délégué ministériel à la Grande Cause Nationale 2024, affichait l’ambition de 300 à 500 évènements organisés de mai à octobre dans des communes de moins de 3 500 habitants : qu’en a-t-il été ?

C’est une réussite, avec 300 évènements qui ont animé les territoires jusqu’aux vacances d’automne. Certes, nous sommes dans le bas de la fourchette que nous nous étions fixés, ce qui peut notamment s’expliquer par le fait que certains comités Ufolep étaient parfois déjà investis dans d’autres projets en lien avec les Jeux olympiques et paralympiques. Nous sommes néanmoins très satisfaits.

 

Retrouvait-on un modèle-type d’évènements ?

Le cahier des charges prévoyait une journée, avec de la multiactivité, un principe de gratuité, et l’engagement de la commune à travers une lettre de soutien. Il s’agissait d’activités loisir faciles d’accès et intergénérationnelles. Même si, au cœur de l’été, les animations proposées pendant les Jeux olympiques ont pu cibler davantage le public enfant et jeune.

 

Quelle a été leur répartition géographique ?

La cartographie sera finalisée pour la réunion bilan. Mais au moins 72 départements ont été concernés, avec notamment une forte implication de l’Ariège, de l’Aube ou du Gers. Citons aussi l’Aisne, où la Fédération du sport en milieu rural, l’autre opérateur sportif de l’évènement, était très impliquée.

 

Et les autres partenaires ?

Outre l’État via l’Agence nationale du sport, le partenaire financeur était le Crédit mutuel, qui a également sensibilisé ses agences locales pour qu’elles soient représentées sur les évènements. L’Usep, fédération du sport à l’école publique, était très mobilisée par son propre projet « Les enfants font leurs Jeux ». L’Association des maires ruraux de France (AMRF) a relayé l’évènement auprès de son réseau et nous a judicieusement suggéré de remonter le seuil des communes concernées de 1 000 à 3 500 habitants. L’Association des élus en charge du sport (Andes), davantage tournée vers les communes de plus grande taille, a fait de même. Enfin, il s’est avéré difficile d’articuler le projet avec les initiatives des « 1000 cafés », notamment dans le Grand Est.

 

« Le sport au cœur des villages » pourrait-il connaître un prolongement ?

Localement, oui. Plusieurs délégués Ufolep nous ont notamment fait part du poids qu’a pu avoir la lettre d’appui des maires, puis de leur présence sur place. Nous avons aussi découvert des réseaux associatifs, tel La Ville à Joie, qui organise dans une douzaine de départements1 des tournées itinérantes qui apportent commerces, services publics et de santé et animations diverses au cœur des villages qui en sont dépourvus. Autre exemple : à la suite de l’évènement organisé en octobre à Brezolles (Eure-et-Loir), une école de sport va être créée. Si « Le sport au cœur de villages » ne va pas se transformer en nouvel évènementiel style Playa Tour, Ufostreet ou caravane des sports, les comités qui se sont investis dans le dispositif n’imaginent pas que la dynamique initiée soit sans lendemain. À nous de concevoir ensemble un cadre qui leur permettra notamment de solliciter des financements pour la prolonger.

 

(1) Notamment Nièvre, le Cher, l’Indre, la Côte-d’Or, le Doubs, la Haute-Marne, la Marne, le Gers, la Somme, l’Orne et la Corrèze.



Après Paris 2024, l’horizon d’attente d’un pays apaisé

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Historien spécialiste de l’olympisme, Patrick Clastres revient à froid sur le rayonnement de l’évènement, l’engouement suscité, le tableau des médailles et l’héritage sportif espéré.

Influence. « Concernant le nation branding, la promotion de la "marque France" et son rayonnement culturel, le pari est réussi1. L’évènement a été d’une grande qualité, il s’est déroulé sans aspérité, n’a été parasité par aucune grève ni mouvement d’opinion et n’a connu aucun attentat : la sécurisation a bien fonctionné. Les images retransmises sur les écrans du monde entier étaient superbes et la cérémonie d’ouverture a renvoyé celle d’une France inclusive et de la mixité. Son inspiration tranchait avec l’ouverture franchouillarde de la Coupe du monde de rugby en 2023. »

Décalage. « Je suis plus circonspect concernant le nation building, le renforcement du lien national. Car l’image de la France projetée lors de la cérémonie d’ouverture, celle d’une France rêvée par les artistes et les intellectuels, était malgré tout en décalage avec la vision exprimée par la moitié des électeurs aux élections européennes et législatives. Ces élections ont porté à un très haut niveau le Rassemblement national qui, lui, n’est pas aligné sur ces valeurs de métissage. Et dans mes Pyrénées ariégeoises, même si comme ailleurs en France les gens ont éprouvé une certaine fierté devant ces Jeux réussis, on ne ressentait guère la vibration olympique... »

Attente. « De ces Jeux, je retiens un horizon d’attente des Français, celui d’un pays apaisé, au-delà des fractures entre les villes globalisées et les territoires urbains ou ruraux fragilisés. Les émotions sportives y ont contribué. Mais les émotions sont éphémères et, aujourd’hui, tout cela parait d’autant plus loin que l’offre politique ne correspond pas à cet horizon d’attente des Français, qui ont envie d’une énergie plus positive et sont las des outrances politiques qui empoisonnent les écrans : un ras-le-bol des guerres picrocholines entre partis politiques. Or on est retombé dans le tempo d’avant l’été, qui va se traduire à nouveau par des votes d’humeur. »

Médailles. « Lesmédailles ont participé à l’engouement général, mais restons mesurés concernantcette réussite sportive construite émotionnellement par des retransmissions "patriotisées", car focalisées sur les athlètes français. C’est pareil dans les autres pays, grâce aux technologies actuelles : depuis une trentaine d’années, les Jeux ont ainsi été "nationalisés", générant une mécanique des émotions faciles et un peu artificielle qui dénote avec le message universaliste du Comité international olympique. »

5ème rang. « Certes, la France a obtenu plus de médailles qu’à Atlanta 1996, le record précédent. Mais la Russie était absente et l’ovni Léon Marchand, qui n’est ni le produit de l’Agence nationale du sport ni de la Fédération française de natation, a décroché à lui seul quatre médailles d’or – plus une de bronze en relais. Sans lui, la France est dixième – et par ailleurs absente des podiums en athlétisme et en gymnastique. Observons aussi que les pays récemment organisateurs que furent le Royaume-Uni et la Japon ont fini au 3e rang… »

Équipes. « La France est toutefois la nation qui, hormis les géants américain et chinois, obtient des médailles dans un aussi grand nombre de disciplines. Sa singularité réside aussi dans la performance exceptionnelle des sports d’équipe. Basket, volley, handball, rugby à 7 et football cette année… Depuis trois éditions, les résultats sont proprement inédits ! Ni les États-Unis ni la grande URSS n’ont jamais fait aussi bien. Cette performance est à mettre à l’actif des collectivités territoriales, qui soutiennent les clubs, et à celui de la formation. Cela n’a pas été suffisamment promu : les journalistes ont beaucoup joué sur l’émotion, sans s’interroger sur les soubassements de ces résultats. »

Héritage. « Pour construire une France sportive, encore faut-il être en mesure d’accueillir les pratiquants dans les clubs, alors que le budget de l’État et celui des collectivités locales – auxquelles on demande des économies – vont être réduits. Impossible de "taper" dans les allocations handicap ou l’aide aux personnes âgées : ce sera donc le sport et la culture… Dans ces conditions, je vois mal comment construire un héritage sur la moyenne durée. »

 

(1) À lire à la lumière de l’analyse prospective livrée dans En Jeu n°62, juillet 2024. Patrick Clastres publiera en mars aux Presses universitaires de Rennes une somme sur Les Jeux olympiques de 1892 à 2024. Une aventure mondiale



L’héritage des Jeux vu de Seine-Saint-Denis

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Maire (PS) de Saint-Denis et président de l’intercommunalité Plaine Commune, Mathieu Hanotin se félicite de l’héritage tangible qu’y laisse Paris 2024.

 

Mathieu Hanotin, quel est le bilan des Jeux olympiques et paralympiques pour le territoire de Plaine Commune1 en matière d’infrastructures sportives ?

Très positif, même si pour nous les Jeux sont davantage un point de départ que d’arrivée, au sens où leurs effets s’étaleront sur des dizaines d’années. Nous avons gagné énormément de temps en termes de création, mais aussi de rénovation d’infrastructures sportives. Or, plus encore que les autres départements de la première couronne de Paris, la Seine-Saint-Denis souffre d’un important sous-équipement au regard de sa population, tant en « lignes d’eau » en piscine qu’en terrains de sport en tout genre.

 

Combien d’équipements ont-ils été rénovés ?

Une douzaine d’infrastructures vieillissantes, dont plusieurs gymnases, principalement sur la commune de Saint-Denis. Lors des Jeux, ceux-ci ont servi de sites d’entraînement, car les gymnases temporaires du village olympique n’auraient pas suffi à répondre aux besoins des athlètes. L’investissement principal a concerné le parc sportif Auguste-Delaune, plus grand centre d’entraînement des Jeux avec son dojo, sa salle de musculation, sa piste d’athlétisme et sa tribune. Cela a représenté un coût de 12 millions d’euros, avec un financement réparti à 50/50 entre la collectivité et la Solideo, la Société de livraison des ouvrages olympiques. Seuls, nous n’aurions jamais eu cette capacité d’investissement.

 

Et puis il y a les piscines…

Oui, avec trois équipements principaux : le centre aquatique olympique – avec ses deux bassins modulables en profondeur et en longueur –, et deux piscines d’entraînement des Jeux, l’une implantée à Aubervilliers et l’autre dans le parc de Marville, à Saint-Denis, qui est un équipement départemental. Ces deux piscines sont ouvertes au public depuis la rentrée. Le centre aquatique olympique, lui, le sera au printemps 2025, une fois la capacité des gradins réduite de 5 000 à 2 000 places. Cela ne suffira pas à résorber la carence de notre territoire mais va considérablement renforcer notre capacité à répondre à l’obligation d’apprendre à nager à nos enfants. Il y a peu, en Seine-Saint-Denis, un enfant sur deux ne savait pas nager !

 

Et concernant les transports ?

Concernant le schéma du Grand Paris Express intégré au dossier de candidature, tout n’a pas été livré dans les temps. Mais la ligne 14 du métro est arrivée à son terminus Saint-Denis-Pleyel, permettant au public d’accéder au Stade de France et au centre aquatique olympique. Le transfert de flux entre le RER, qui reste le principal moyen d’accès, et la ligne 14, a d’ailleurs été plus important que prévu. Cet allongement de la ligne 14 est allé de pair avec l’aménagement du franchissement urbain Pleyel, qui sur 500 mètres enjambe le faisceau ferroviaire de Paris-Nord et permet l’accès piéton au Stade de France. Ceci grâce à un financement réunissant tout un ensemble de partenaires, de la ville à l’État en passant par Plaine Commune, la région, la Métropole et la société du Grand Paris. Idem pour l’échangeur d’accès-sortie à l’A 86, cette rocade de banlieue. La partie manquante est terminée, ce qui va permettre la déconstruction de la bretelle de l’autoroute A1 qui passait en cœur de ville.

 

Et le vélo dans tout ça ?

Vingt kilomètres de pistes cyclables ont été aménagés le long des routes départementales et du canal Saint-Denis : depuis la Villette, c’est-à-dire le nord de Paris, cette piste en site propre mène au Stade de France, qui jusqu’alors était seulement accessible en voiture ou en transports en commun. Ce chantier a englobé la construction de deux passerelles d’une rive à l’autre et l’aménagement de parkings vélo sécurisés d’un millier de places. Que les spectateurs des prochains rendez-vous au Stade de France sachent donc qu’ils peuvent désormais s’y rendre aisément à bicyclette ! Propos recueillis par Philippe Brenot

 

(1) Créée en 2016 dans le cadre de la mise en place de la métropole du Grand Paris, cette structure regroupe les 9 communes de Aubervilliers, La Courneuve, Épinay-sur-Seine, L’Île-Saint-Denis, Pierrefitte, Saint-Denis, Saint-Ouen, Stains et Villetaneuse.

 

« Marquer les Jeux de notre empreinte »

« Afin que nos concitoyens se sentent partie prenante de l’évènement, en amont de celui-ci nous avons financé des projets pédagogiques pour les jeunes et les scolaires : sous le slogan "Marquons les Jeux de notre empreinte", ils associaient pratique sportive et travaux sur l’olympisme. »

Billetterie. « Nous avons réussi à faire entrer dans le modèle économique des Jeux une billetterie réservée aux collectivités hôtes et à leur population : tous dispositifs compris, en incluant les cérémonies, 40 000 billets ont été distribués pour les JOP, chiffre qui correspond à près de 10% de la population de notre territoire. Et en juillet-août nos fans zones ont accueilli 500 000 visiteurs, la principale étant celle du parc départemental Georges-Valbon. Le dispositif était plus modeste pour les Paralympiques, en raison de la rentrée scolaire. »

Fierté. « Il y a une grande fierté à ce que tout se soit bien passé : les territoires populaires sont si facilement mis en accusation… À présent nous attendons tous l’inauguration du centre aquatique et celle des bâtiments du périmètre du village olympique, prévue pour septembre 2025, au cœur d’un écoquartier à cheval sur les communes de Saint-Denis, l’Île-Saint-Denis et Saint-Ouen, et qui comportera un parc de 1,5 ha, deux crèches, deux écoles… »

Marathon. « L’héritage sportif, c’est aussi le Marathon de Saint-Denis, dont la première édition s’est déroulée le 27 octobre. Son parcours passait par le village olympique, le centre aquatique et les nouvelles piscines, avec départ-arrivée au Stade de France. »



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