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À La Réunion, une amicale entre sport scolaire et sport loisir

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Avec ses 180 adhérents, l’amicale Ufolep-Usep de Bras Canot, à Saint-Gilles-les-Hauts, accueille à la fois les élèves des écoles de Bras Canot et Fleurimont 2, les jeunes des quartiers et leurs familles. Les activités s’inscrivent en partie dans le cadre du contrat local d'accompagnement à la scolarité (Clas, de l’école élémentaire au lycée) et l’association participe à l’opération « école ouverte » pendant les vacances. Au titre de sa double identité, l’association est également labélisée Génération 2024 et participe à la Semaine et à la Journée olympique et paralympique, avec de nombreuses interventions sportives. Elle propose également des randonnées en famille, la participation à des événements culturels et sportifs, un voyage des jeunes à Madagascar (financé par le Fonds d’échanges à but culturel, éducatif et sportif), la participation au concours "je filme le métier qui me plaît", à des manifestations solidaires (Téléthon et Odyssea) ou à des projets citoyens (végétalisation, jardin collaboratif, recyclage des déchets). L’année écoulée a également été rythmée par les ateliers du projet Usep "Mon association booste mon cerveau" et un partenariat avec une compagnie de danse contemporaine. Le tout en étroite collaboration avec l'équipe enseignante et la mairie de Saint-Paul (à la Réunion les communes sont très étendues).

« La géographie très montagneuse de l’île et l’histoire expliquent cette identité, souligne la déléguée départementale, Emmanuelle Cochard. L’association a été créée à la demande des habitants de ce village enclavé, loin de toute activité sportive ou culturelle. La pratique d’une activité physique dans un cadre collectif et intergénérationnel est aussi envisagée à l’Ufolep comme une réponse au désœuvrement et une façon de lutter contre la sédentarité, l’obésité et la surconsommation des écrans. Il s’agit également de tisser du lien entre les habitants et de favoriser l’estime de soi, comment lorsqu’une randonnée mène les gens jusqu’à un sommet qu’ils pensaient inatteignable pour eux. »



La Réunion trace son « somin »

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Synergie. Le comité de la Réunion, qui fédérait l’an passé 58 associations et 1100 adhérents, est animé par un comité directeur de 8 membres et une équipe de 7 salariés. Il se caractérise est sa proximité avec le sport scolaire et l’Usep (dont il partage les locaux) et la synergie avec la Ligue de l’enseignement.

Randonnée. Pratiquée par une vingtaine d’associations, la randonnée pédestre est la première activité, devant celles de la forme et les arts martiaux. Suivent le multisport, les luttes et sports traditionnels, puis des activités variées. Ce panel a considérablement évolué depuis la création du comité en 1979 puisqu’à l’origine, l’Ufolep organisait principalement des championnats de sports collectifs (handball, basket, volley) et des formations d’animateurs. Les activités physiques de pleine nature, puis d’expression, se sont développées ensuite. Depuis plusieurs années, le comité s’est également tourné vers l’insertion professionnelle sur un territoire où le chômage des jeunes s’accompagne d’un fort taux d’illettrisme.

Actions. L’Ufolep organise en octobre le Somin (chemin) Grand Raid, qui consiste à accompagner et encourager les trailers de la « Diagonale des Fous » sur les 20 derniers kilomètres de cette épreuve emblématique. Suit en novembre « Faites de la randonnée », évènement intergénérationnel développé en commun avec l’Usep, avec 4 ou 5 circuits différents dans et autour de l’enclos du Piton de la Fournaise, site inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.

Parcours coordonné. Le « parcours citoyen sportif » forme chaque année 15 jeunes aux techniques d’animation (Bafa), en partenariat avec la Mission locale du territoire ouest. Ceux qui le souhaitent peuvent également s’engager dans un certificat de qualification professionnelle (CQP) d’animateur de loisirs sportifs. Ce dispositif est soutenu par la politique de la ville de Saint-Paul et les bailleurs sociaux.

Ville-Vie-Vacances. Les séjours socio-sportifs de l’opération Ville-Vie-Vacances s’adressent aux jeunes de 11 à 17 ans des quartiers prioritaires et sont soutenus par la Caisse d’allocation familiale et la commune de Saint-Paul.

Emmanuelle Cochard, déléguée Ufolep de La Réunion



Ville et forêt, deux visages associatifs de l’Ufolep Guyane

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L'Amicale des Savanes est une jeune association de Kourou, site d’implantation du Centre spatial guyanais. Celle-ci a démarré avec des randonnées cyclistes avant de se rapprocher de l’Ufolep pour développer ses activités. Elle continue a depuis diversifié ses actions, avec des randonnées 100 % féminines ou caritatives (lutte contre le cancer), un critérium de cyclisme sur route et une section VTT qui organise aussi une course. L'Amicale des Savanes s’est également positionnée sur le Savoir Rouler à Vélo et rayonne désormais sur les communes alentour. Nous accompagnons l'association sur la rédaction de ses projets et demandes de subvention et apportons à l’occasion une aide logistique sur leurs manifestations (comme la mise à disposition de vélos et de casques pour une randonnée).

Autre association dynamique que le comité aide financièrement, administrativement et sur le plan du matériel : l’AS Camopi Wilau, située en Amazonie et seulement accessible depuis Cayenne par avion (1h de vol) ou par pirogue (3 à 6h de navigation selon le niveau de l'eau). Forte de 33 adhérents (11 adultes, 18 jeunes et 4 enfants), l’AS Camopi Wilau organise des activités sportives régulières pour les enfants et adolescents de la commune, et plus ponctuellement des tournois de foot à Camopi et au village de Trois Sauts.



La Guyane, si vaste

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Amazonie. Département depuis 1946, la Guyane est la seule collectivité française d’outre-mer continentale puisque son vaste territoire, situé entre le Brésil et le Surinam, appartient à l’Amérique du Sud. Initialement peuplée d'Amérindiens, la Guyane a connu la colonisation française et portugaise et son histoire est inséparable de celle de l’esclavage et du bagne installé à Cayenne, Saint-Laurent-du-Maroni et aux îles du Salut. Environ 10 % du territoire est habité, le reste étant constitué d’une forêt tropicale dense, avec une très grande diversité d'espèces en matière de flore et de faune. La Guyane est à la fois la deuxième région de France en superficie et la deuxième la moins peuplée (294 000 habitants, 3,6 h/km2), même si le taux de croissance de la population, principalement installée sur le littoral, est rapide.

Équipe. Créé au début des années 1980, le comité Ufolep a subi un coup d’arrêt en 2010 après la cessation d’activité de la Ligue de l'enseignement, avant d’être relancé à partir de 2016. Le bureau est constitué de trois élus (Pierre Mathurin, président ; Nathalie Antoine, trésorière ; Gilberte Farlot-Fleret, secrétaire générale). Chargé du secrétariat, de la comptabilité et du développement des activités, Christophe Cazala est le seul salarié du comité, qui ne possède pas de commissions sportives. Le comité met en place des formations PSC1 pour la Ligue de l'enseignement, avec laquelle il existe une convention bipartite (aide au développement des activités de l’Ufolep, formations à coût préférentiel, mise à disposition d'un lieu de travail...). Une convention avec une commune permet par ailleurs l'utilisation d'un parcours de sécurité routière.

Activités. Les principales activités sont le cyclisme (route et VTT) et les sports collectifs, avec un développement des pratiques loisirs (notamment des marches sportives déclinant le dispositif À Mon Rythme) qui va de pair avec le fait que beaucoup d'associations se détachent d'une pratique compétitive. Au total, 18 associations étaient affiliées en 2022-2023, pour 109 adhésions. Le comité travaille par ailleurs à la déclinaison du dispositif Ufostreet, avec pour freins des problèmes d’autorisation des municipalités pour organiser l’action dans les quartiers et un manque de matériel.

Perspectives. Tout reste à faire en Guyane pour une fédération qui promeut le sport pour tous. Au-delà de la carence en infrastructures sportives et de loisirs, les associations sont peu structurées et ont besoin d'un accompagnement. Mais l’immensité du territoire, l’éloignement et la difficulté d'accès à certaines zones sont souvent rédhibitoires. L’Ufolep doit aussi faire sa place aux côtés de comités sportifs établis de plus longue date.

 

Christophe Cazala, délégué Ufolep de Guyane



FC3M, futsal social de Guadeloupe

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Créé en 2017, le FC3M (Football Club 3e Mi-temps) illustre les différentes facettes de l’Ufolep Îles de Guadeloupe : par son activité très représentative, le futsal ; parce que cette association née au Gosier, au sud de Grande Terre, est désormais aussi implantée sur l’île de Saint-Martin ; et enfin parce qu’au-delà de son objet sportif, elle s’engage avec l’appui du comité dans l’apprentissage des gestes de premiers secours destinés aux enfants (dispositif Cap’tain Rescouss). Elle apporte également un soutien matériel aux enfants appartenant à des familles en difficulté (notamment monoparentales) et promeut la pratique féminine, notamment dans le cadre du dispositif Toutes Sportives : gym douce et renforcement musculaire, mais aussi sports collectifs innovants, avec le concours des enseignants en activité physique adaptée de l’Ufolep.



La Guadeloupe d’île en île

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Archipel. Ne dites plus « Ufolep Guadeloupe », nom de baptême donné en 1975, mais comité des Îles-de-Guadeloupe : Grande-Terre et Basse-Terre bien sûr, mais aussi Marie-Galante, La Désirade, ainsi que Terre de Haut et Terre de Bas, qui composent Les Saintes. Sans oublier les îles plus éloignées de Saint-Barth et Saint-Martin, qui ont rejoint il y a dix ans, à la faveur d’une AG extraordinaire, un comité qui englobe les champs de compétence dévolus dans l’Hexagone aux comités départementaux et régionaux.

Comité. L’Ufolep des Îles-de-Guadeloupe réunit 2 000 licenciés au sein d’une soixantaine d’associations sportives et culturelles, tant en loisirs qu’en compétition. En parallèle, les actions ciblées auprès des femmes des quartiers prioritaires, des jeunes placés et sous-main de justice, des seniors et des personnes souffrant de pathologies chroniques touchent 500 bénéficiaires. Le comité directeur réunit 12 élus et s’appuie sur une centaine de bénévoles, membres des commissions (disciplinaires, techniques et transversales) et autres juges, arbitres et commissaires officiant dans les activités compétitives.

Foot et cyclisme. Activité majeure, le football à onze réunit 18 associations et 602 licenciés adultes. Autre déclinaison du ballon rond apparue il y a cinq ans, le futsal représente déjà 10 associations et 300 licenciés. Très structurée avec sa formation d’arbitres, coachs et délégués de terrain, cette activité a donné une grande visibilité à l’Ufolep dans son ensemble grâce à sa maîtrise des réseaux sociaux et la retransmission des matchs sur internet. Toujours très populaire, le cyclosport réunit 430 coureurs de plus de 16 ans, dont une dizaine de femmes, durant une saison qui s’étale de janvier à juillet. Ces trois disciplines représentent 8 associations sur 10 et plus de 75 % du total des licenciés. Pour le reste, des activités de loisirs et de bien-être (randonnée pédestre, longe-côte et activités nautiques, tai chi) rallient des pratiquants adultes et seniors. Le comité a également récemment accueilli des associations de cricket et de netball (un dérivé du basket-ball), activités très prisées dans les Caraïbes, particulièrement par le public féminin.

Révolution. Si l’Ufolep Îles-de-Guadeloupe vise depuis toujours l’émancipation de chacun à travers son parcours associatif, le comité a aussi connu son « Mai 68 » à l’issu des 44 jours durant lesquels, du 20 janvier au 4 mars 2009, la population s’est massivement élevée contre la « pwofitation », c’est-à-dire contre les profiteurs. Pas moins de 80 000 personnes, soit un habitant sur cinq, ont défilé à plusieurs reprises sous les fenêtres du siège de l’Ufolep, boulevard Légitimus, l’avenue des Champs Elysées de Pointe-à-Pitre. Cela constitua le fait déclencheur pour apporter, plus encore, notre pierre à l’édifice de la société guadeloupéenne, notamment via la professionnalisation des bénévoles sportifs et la formation aux premiers secours.

Équipe. C’est dans cet objectif qu’a été organisée une équipe de six salariés de droit privé : un chargé de la vie associative ; une coordinatrice pédagogique pour notre organisme de formation (certifié Qualiopi) ; deux enseignants en activité physique adaptée ; une contrôleuse de gestion ; un délégué « régional » (récemment diplômé de l’école des cadres de la Ligue de l’enseignement).

Insertion. Nos pistes de développement sont tournées vers l’objectif de proposer des formations professionnalisantes, avec une double ambition : devenir d’ici fin 2023 une Unité de formation par l’apprentissage pour le compte du CFA de l’éducation populaire et permettre à des associations, affiliées ou pas, d’accueillir ces futurs apprentis avec un tuteur. Notre comité s’inscrit ainsi complètement dans les axes du rapport Théophile que sont le sport-santé et la professionnalisation. Preuve en est, la prochaine création d’un véritable parcours de formation sur notre territoire, en prolongement du certificat de qualification professionnelle d’animateur de loisirs sportifs (CQP ALS), avec en ligne de mire la préparation à deux diplômes d’État : les brevets professionnels jeunesse éducation populaire et sport (BP Jeps) activités physiques pour tous et activités de la forme.

 

Serge Barru, président de l’Ufolep Îles-de-Guadeloupe



En Martinique, le Défi solidaire des quartiers mène de l’engagement à l’insertion

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Le « Défi solidaire des quartiers » est né en 2015 après une sollicitation de la Ville de Fort-de-France pour imaginer des actions régulières associant les jeunes de quartiers rivaux. D’où l’idée d’un grand tournoi de football, couplé à un forum de l’emploi et organisé par dix jeunes volontaires en service civique qui accompagnent aussi d’autres actions de terrain dans ces quartiers : dix référents qui bénéficient pour cela d’un parcours de formation devenu depuis un « parcours coordonné1 » Ufolep, avec formation à la fonction d’animateur (Bafa), aux premiers secours, et l’orientation vers un certificat de qualification professionnel d’animateur de loisir sportif (CQP ALS) pour les plus motivés.

Le « grand tournoi des quartiers » (dédié aux 15-25 ans) ne se limite plus aujourd’hui à Fort-de-France mais concerne aussi des quartiers prioritaires d’autres communes. Et, en juillet, le Défi solidaire des quartiers a aussi intégré une déclinaison du dispositif national Ufostreet pour les 8-15 ans, ce qui a permis de toucher au total plus de 600 jeunes.

Enfin, la feuille de route du Défi solidaire des quartiers, désormais labélisé Impact 2024, prévoit pour cette année l’établissement de créneaux sportifs pour les enfants de plus de 6 ans des quartiers prioritaires de Fort-de-France.

 

(1) En parallèle, il existe un autre « parcours coordonné » au recrutement plus classique qui, lui, concerne chaque année 40 jeunes.



L’Ufolep Martinique, un projet sociétal

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Sport société. Créée en 1950, l’Ufolep Martinique s’appuie aujourd’hui sur une équipe de 7 salariés et a investi le secteur « sport société », avec pour animer celui-ci une chargée de mission, une médiatrice sociale missionnée sur les « parcours coordonnés », une éducatrice en activité physique adaptée (Apa) et une autre attachée au développement de la maison sport santé Ufo3S créée en 2021. Cela permet au comité de s’impliquer dans la formation, l’insertion professionnelle et le sport-santé, à l’image de du projet Bien Vieillir pour les seniors et de l’action Manger-Bouger menée auprès des écoles d’un quartier politique de la ville (QPV) de Fort-de-France.

Activités. Parallèlement, l’Ufolep Martinique met en place des championnats et des compétitions pour ses 49 associations et structures affiliées, pour 1031 licenciés.Le football, la course hors stade et le cyclisme demeurent les principales activités parmi la douzaine qui sont proposées, aussi diverses que la moto, le twirling bâton, la GRS, le tai chi, le viet vo dao ou le jet-ski. Le comité forme également aux premiers secours (PSC1). À noter, concernant les plus jeunes, la création de deux écoles de conduite moto dans des clubs du Lamentin et du quartier Dillon de France-de-France, et l’animation depuis avril d’une école multisport labélisée à Rivière salée. Quant aux deux « parcours coordonnés » répondant au cahier des charges Ufolep, ils touchent chaque année une cinquantaine de jeunes.

Nord. Le comité s’efforce d’aider le plus possible les associations affiliées, en apportant notamment ses compétences et ses ressources pour la mise en place d’évènements. Nous apportons également aujourd’hui une attention toute particulière aux communes du nord du notre île, où le tissu associatif est nettement moins développé qu’au sud. Il existe un potentiel à développer, en lien avec les politiques publiques visant à dynamiser ces territoires et en plein accord avec notre engagement sociétal.

Ézéchiel M’Benny, délégué Ufolep de Martinique



Développer les maisons sport santé Ufolep outre-mer

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La Martinique, Mayotte et La Réunion ont déjà ouvert une Ufo3S et la Guadeloupe l’envisage très sérieusement.

 

Guadeloupe. Si le projet d’implanter une maison sport santé Ufolep (Ufo3S) en Guadeloupe n’a pas encore été concrétisé, de nombreux créneaux du dispositif de remise en forme À Mon Rythme sont d’ores et déjà proposés sur le territoire. Ils sont à destination des séniors, dans le cadre d’action « Bien Vieillir ». Le sport-santé est également déployé à travers des actions menées en entreprise, autour du handicap ou auprès des jeunes de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Les contacts avec la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) permettent par ailleurs d’envisager une déclinaison de la convention nationale avec la CNAM.

 

Martinique. L’Ufo3S implantée à Fort-de-France depuis 2021 est labélisée par le ministère des Sports. En tant que Maison Sport-Santé, elle propose des séances À Mon Rythme à destination des séniors de plus de 55 ans, et plus particulièrement les femmes, sur quatre communes : Macouba, Sainte-Marie, Robert et Ducos et bien sûr Fort-de-France, au sein du quartier prioritaire de Trénelle/Citron. Le comité intègre le protocole AMR dans plusieurs dispositifs, dont son « parcours coordonné », au sein duquel les jeunes de 18 à 25 ansen formation passent le bilan sport-santé-bien-être de l’Ufolep. Ces séances ont lieux une fois par semaine. L’Ufo3S propose également des APS dédiées aux femmes de plus 18 ans sur le quartier prioritaire de Pointe Lynch au Robert, 2 créneaux d’une heure trente par semaine, et la formation PSC1. Les bilans sont assurés par un enseignant en APA et une éducatrice sportive formée et 121 pratiquants sont recensés sur la plateforme de suivi Goove. Par ailleurs,plusieurs femmes engagées dans les activités de l’Ufo3S ont participé en juin au séjour Toutes Sportives organisé à Paris et certaines d’entre elles doivent intégrer dès cette année le projet des « Ambassadrices Santé ». Par ailleurs, afin de lutter contre le non recours aux soins chez les séniors, le comité va organiser l’un des premiers séjours sociosportifs santé, en lien avec la Caisse primaire d’assurance maladie.

 

Guyane. Si des membres du comité ont participé à la rentrée dernière au groupe de travail Ufo3S, à court terme l'axe de développement retenu est plutôt un accompagnement des associations autour des préoccupations de santé, en s’appuyant sur le dispositif À Mon Rythme. On peut aussi mentionner la mise en place en 2018, d’activités de bien-être pour les enfants et les adolescents dans la commune amazonienne de Camopi, en réponse au fort taux de suicides parmi les jeunes (essentiellement d’origine amérindienne). Cette action a été menée en lien avec l’Agence régionale de santé et l’association Groupe SOS jeunesse. Si cette collaboration avec l’ARS n’a pas été poursuivie, l’Ufolep est prête à la renouveler, à Camopi ou ailleurs.

 

La Réunion. Une Ufo3S a été lancée et accueillie dès 2020 à la salle polyvalente de Saint-Paul. Les créneaux sont toujours actifs mais la pérennité du projet doit encore être assurée.

 

Mayotte. L’Ufo3S inaugurée en 2021 à Mamoudzou, ville-préfecture, accueille un public qui va des jeunes aux séniors, avec deux créneaux du matin et du soir (8h30 à 10h et 15h30 à 17h) qui ont touché à ce jour 272 personnes. S’y ajoutent des actions itinérantes, pour 722 bénéficiaires recensés. À la demande des collectivités, des antennes locales sont également en projet à Bandraboua (nord) et Dembéni. Toutefois, le contexte social très tendu ne facilite pas le suivi des publics. 



Les défis du sport outremer

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En Guadeloupe comme en Martinique, en Guyane, à La Réunion et Mayotte, l’Ufolep répond aux enjeux sociaux et de santé en développant les pratiques loisirs et le sport-santé, tout en s’engageant pour l’insertion des jeunes.

 

Permettre aux « terres de champions » de redevenir des « terres de pratiquants » : tels étaient les termes de la lettre de mission adressée par la Première ministre1 au sénateur Dominique Théophile, qui lui a remis son rapport au printemps dernier. Les performances des athlètes antillais et réunionnais, grands pourvoyeurs de médailles du sport français, contrastent en effet avec la faible proportion de licenciés et de pratiquants, souvent nettement inférieure à la moyenne nationale. Les problèmes d’obésité associés à la sédentarité sont également plus aigus en outre-mer qu’en métropole.

 

Quatre propositions. Au cours de cette « mission d’évaluation des politiques publiques du sport en outre-mer » qui portait à la fois sur les équipements sportifs, le développement des pratiques et le haut niveau, l’élu guadeloupéen a multiplié les rencontres. Il a notamment échangé avec une vingtaine d’interlocuteurs de l’Ufolep, élus et techniciens nationaux et des territoires concernés2.. Ceci lors de ses déplacements sur ces différents territoires, mais aussi lors d’une réunion organisée tout spécialement en avril, en marge de l’assemblée générale Ufolep d’Alençon.

À l’issue de ce temps de travail puis d’un rendez-vous avec le chef de cabinet du ministre délégué aux outre-mer, les représentants des comités Ufolep d’outre-mer ont formalisé quatre propositions visant à étayer le rapport. Elles portaient respectivement sur :

-         la « mise au niveau des dotations en emploi » de l’Agence nationale du sport (ANS) sur des territoires où le chômage des jeunes est préoccupant ;

-         un « soutien à l’ingénierie de projet avec une mise en œuvre d’une continuité territoriale » pour les déplacements professionnels, rassemblements nationaux et autres formations ;

-         les surcoûts entraînés pour les équipements et matériels sportifs par les taxes, les fameux « octrois de mer », qui rendent des dotations gratuites au départ excessivement coûteuses et entravent la déclinaison d’actions nationales comme le Playa Tour ou UfoStreet ;

-         « la production de données statistiques territorialisées, fiabilisées et exhaustives », afin de construire des politiques publiques adaptées.

 

Trente-six préconisations. Sans vouloir à tout prix retrouver la trace de ces propositions parmi les 36 préconisations finales du rapport (souvent techniques ou faisant référence à différents dispositifs et structures administratives), on peut toutefois relever celles qui constituent des points d’appui pour l’action des comités ultramarins. Citons par exemple :

-         favoriser une plus grande diversité des équipements pour tenir compte des nouveaux usages (comme le basket 3x3) et utiliser les espaces naturels des lieux de pratique de loisirs (préconisation 5) ;

-         attribuer des aides aux équipements favorisant la variété et la mixité des publics (préconisation 8) ;

-         diminuer l’octroi de mer pour les matériaux des constructions sportives structurantes (préconisation 11) ;

-         valoriser les activités physiques de pleine nature dans les projets de conférences régionales du sport (préconisation 13) ;

-         expérimenter l’extension du Pass’Sport aux associations sportives scolaires et favoriser la transition vers un club, ce qui peut ouvrir des collaborations avec l’Usep (préconisation 16) ;

-         accélérer le déploiement des maisons sport santé (préconisation 21).

 

Sport-santé. Sur ce dernier point en particulier, l’Ufolep est à la fois compétente et prête à s’investir davantage, en continuant d’élargir l’outre-mer son réseau de Maisons sport santé société (Ufo3S), qui pour plusieurs d’entre elles (Martinique, Mayotte) possèdent également le label ministériel.

 

Insertion professionnelle. Les comités ultramarins ont par ailleurs pour point commun d’être tous engagés dans la remobilisation et l’insertion professionnelle des jeunes, notamment à travers des parcours coordonnés favorisant l’accès aux métiers du sport : un objectif auquel font écho plusieurs préconisations du rapport Théophile. « Lors de nos échanges avec le sénateur, chacun a pu exposer les actions qu’il mène en matière d’insertion sociale et professionnelle », se félicite Dévrick Fahrasmane, délégué du comité des Îles-de-Guadeloupe, qui rappelle au passage qu’en Martinique, en Guadeloupe ou à la Réunion « un jeune sur deux est au chômage, un taux qui grimpe jusqu’à 70 % à Mayotte. Notre vocation d’éducation populaire prend là tout son sens, et n’oublions pas que si les critères retenus étaient les mêmes qu’en métropole, tous nos quartiers seraient identifiés comme QPV, éligibles aux financements de la politique de la ville ! »

 

Projet sportif commun. Au-delà des spécificités de chaque territoire, les comités Ufolep des Caraïbes et de l’océan Indien partagent les mêmes problématiques et les mêmes engagements. Aussi, ne serait-il pas envisageable de négocier sur cette base des conventions d’objectifs avec le ministère de l’outre-mer en matière de sport-santé, d’insertion sociale et professionnelle des jeunes, voire de laïcité et d’éducation à la citoyenneté ? Ceci en mettant en avant le nombre de licenciés, mais aussi le public représenté par toutes les personnes touchées par des actions à vocation sociale.

« Nous pouvons aussi raisonner en termes de bassin géographique pour mutualiser les offres de formation et leur financement » ajoute Thierry Grimaud, élu de La Réunion. « L’Ufolep, ajoute-t-il, peut également s’associer aux grands évènements sportifs comme les Jeux des îles de l’Océan Indien ou de la Caraïbe, non pas en faisant concourir des athlètes, mais en organisant des camps des jeunes ». À Mayotte, lors des Jeux de l’océan Indien, le volet jeunesse-culture-démonstrations a ainsi été confié à l’Ufolep sur la base d’un appel à projet. « Il est important de développer la culture de la "feuille de match" pour toutes nos actions, afin de pouvoir rendre compte de celles-ci aux financeurs » insiste de son côté Adil El Ouadehe, DTN adjoint sport société de l’Ufolep.

Dans le même esprit, pourquoi ne pas élaborer une déclinaison plus précise du projet sportif fédéral de l’Ufolep, commune aux comités d’outre-mer ? Un outil qui insisterait sur les objectifs partagés et l’effet levier que l’Ufolep peut avoir sur l’ensemble des territoires, assorti d’une annexe par bassin permettant de mettre en avant des actions concrètes. « Et pourquoi ne pas mettre sur pied un projet commun, en s’inspirant de l’action "Mon association booste mon cerveau", relayée dans le milieu scolaire par l’ensemble des comités Usep d’outre-mer », suggère également Thierry Grimaud, lui-même à l’origine du projet avec l’Usep de La Réunion.

 

Coup de boost. Quelle que soit sa pertinence, un rapport reste toutefois un rapport et ne se traduit pas forcément à court terme dans les politiques publiques. En attendant des mesures concrètes, notamment sur l’octroi de mer, celui du sénateur Dominique Théophile aura toutefois eu déjà un effet positif : celui de booster la réflexion commune des comités d’outre-mer de l’Ufolep sur les moyens de faire perdre une grande partie de leur sens aux comparaisons avec l’Hexagone sur la pratique licenciée et les indicateurs de santé.

 

Philippe Brenot

 

(1) Sur proposition de la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, et du ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, en charge des outre-mer (qui était alors Jean-François Carenco, auquel a succédé en juillet Philippe Vigier). Lettre du 24 octobre 2022.

(2) Guadeloupe, Martinique, La Réunion et Mayotte en particulier. Tous ces interlocuteurs sont cités en annexe du rapport.



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