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Une brève histoire du trail

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Le trail, abréviation francophone de l’anglais trail running (course sur sentier), trouve ses origines dans la tradition britannique des courses en montagne. Dans les années 1970, sa pratique se structure et se diffuse parallèlement à la vogue des courses sur route, compétitions à l’appui. En 1977 aux États-Unis, Gordy Ainsleigh vient ainsi à bout des 160 km de la mythique Western States Endurance Run.

Outre la distance, le dénivelé et la technicité des chemins entrent en compte dans la difficulté des parcours. Les organisateurs peuvent aussi imposer une barrière horaire et déclarer hors course les concurrents trop attardés. Le trail revendique par ailleurs sa proximité avec la nature et son souci de réduire le plus possible l’impact du passage des coureurs.

En France, bien que le trail soit éloigné de sa culture, la Fédération française d’athlétisme a obtenu en 2008 la délégation du ministère des Sports pour organiser la pratique et les compétitions, et classifié les courses selon leur difficulté : trail découverte (moins de 21 km), trail court (de 21 à 42 km), trail (plus de 42 km) et ultra trail (plus de 80 km). Les portions goudronnées ne doivent pas dépasser 25 % pour les deux premières distances et 15 % pour les plus longues. Toutefois, la majorité des pratiquants ne sont pas licenciés et de nombreuses associations organisatrices ne sont pas affiliées à la FFA, les compétitions les plus emblématiques relevant des entreprises privées.

Économiquement, le trail est aussi devenu un marché porteur : selon l’enquête menée en 2023 par l’Union Sport & Cycle, un utra-traileur dépense plus de 1 100 euros par an pour s’équiper. Dans le sillage de Kilian Jornet ou François d’Haene, les trailers les plus en vue bénéficient ainsi de contrats de sponsoring, avec pour marques phares Hoka, Millet ou Salomon.

 



Trail : relancer Se’Coureur

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Expérimenté en 2015 dans les Pyrénées-Atlantiques puis élargi à l’ensemble du réseau Ufolep, le dispositif Se’Coureur facilite les premiers secours en s’appuyant sur les concurrents titulaires du PSC1 ou possédant de compétences médicales. « En échange de leur disponibilité pour porter assistance à toute personne blessée ou en difficulté, l’inscription est gratuite. Mais le développement du dispositif a été freiné par l’absence de croisement numérique du listing des Se’Coureurs avec celui des engagés, ce qui alourdit la gestion, explique Stéphane Lalanne, qui anime l’équipe pédagogique nationale en charge du secourisme. L’EPN n’étant pas identifiée à la course à pied, la communication n’était pas non plus optimum et il sera sans doute plus facile pour le nouveau GT trail de communiquer en direct vers les clubs. »



Le trail Ufolep, ou comment fédérer hors des sentiers battus

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Les associations Ufolep sont de plus en plus nombreuses à pratiquer le trail, désormais identifié par un code activité distinct de celui des courses hors stade et accompagné par un groupe de travail national. Objectif : mieux fédérer la discipline en développant notamment l’approche éducative auprès des enfants.

C’est en 2015, à l’âge de 29 ans, que Loïc, alors pratiquant et coach d’athlétisme, s’est mis au trail. « Pour rompre la monotonie des tours de piste, explique-t-il, j’ai commencé à emmener les enfants courir en milieu naturel. C’étaient les débuts de la popularisation du trail et, l’année suivante, j’ai fondé ma propre association, avec une école de trail en parallèle de la pratique adulte. Je me suis moi-même pris au jeu et, après de premiers essais sur des distances de 8 à 10 km, poussé par l’envie de se dépasser que favorisent les entraînements en groupe, je suis passé à des épreuves plus longues. Aujourd’hui je participe à des 100 km en y prenant un immense plaisir. »

Certes, tous les « traileurs » n’ont pas la condition physique ni la fibre associative aussi développée que Loïc Blanchet, délégué Ufolep de la Gironde, dont l’association Fronsadais sport nature compte 105 licenciés, dont la moitié d’enfants. Son itinéraire personnel n’en illustre pas moins le vif engouement pour la course nature à fort dénivelé, dans le sillage des épreuves emblématiques que sont Les Templiers à Millau (Aveyron), l’UTMB à Chamonix (Haute-Savoie) ou la Diagonale des fous à La Réunion.

 

Groupe de travail

Depuis deux ans, en plus de la case « course hors stade », les associations Ufolep peuvent ainsi cocher « trail » dans leur formulaire d’affiliation : 133 l’ont fait cette saison, pour 1 516 licenciés, tandis qu’on estime à 25 000 les adeptes engagés dans les multiples épreuves organisées sous la bannière de la fédération1.

Un groupe de travail national vient également d’être constitué pour développer l’activité, avec pour mission de construire des formations, proposer des outils de communication et faire profiter les associations de services et de partenariats. Dans l’immédiat, il planche sur un Guide des organisateurs. Ce GT trail offre par ailleurs la particularité est de réunir principalement des délégués départementaux qui, à l’instar de Loïc Blanchet*, sont souvent eux-mêmes pratiquants et membres d’une association. D’où une connaissance fine de l’activité et de la façon dont elle s’est développée sur leur territoire.

« En Dordogne, explique Patrick Mans*, aujourd’hui délégué de Nouvelle-Aquitaine, dès les années 2000 nous organisions dans le Sarladais le Trail des Picadis2 avec un foyer rural qui souhaitait faire connaître son territoire. Et lorsque j’ai créé en 2019 l’association Sport Nature des Côteaux avec des amis, je courais depuis déjà dix ans avec la section trail-marche nordique de l’amicale laïque de Saint-Astier. »

Pour étoffer la participation sans balisage supplémentaire, les clubs organisateurs de randos VTT ont aussi pris l’habitude d’y greffer un trail loisir n’exigeant pas d’appliquer les règlements techniques de la Fédération française d’athlétisme. Enfin, ces dernières années, « la pratique et l’offre d’épreuves ont explosé ».

En Dordogne comme ailleurs, nombre d’associations sont en effet organisatrices. « Cela les identifie à un territoire, avec un nom et une formule qui les distinguent », explique Patrick Mans. Le Relais des Potos organisé par son club en son fief de Saint-Jean-d’Estissac s’affiche ainsi festif et convivial, avec final nocturne ponctué d’un banquet façon irréductibles gaulois.

 

Montagne et tourisme

La pratique du trail exige toutefois un minimum de relief. Aussi recense-t-on moins d’adeptes dans les « plats pays » comme la Beauce, les Landes ou le Médoc. Pour changer de la montée-descente des côteaux de la Dordogne ou de la Garonne, les traileurs du Fronsadais sport nature de Loïc Blanchet s’offrent aussi quelques week-ends au Pays basque. S’ils le souhaitent, qu’ils sachent qu’à l’occasion de l’une de leurs virées ils pourront participer en juillet à la première édition du trail Ufolep d’Iholdy, entre Saint-Palais et Cambo-les-Bains.

Toujours dans les Pyrénées-Atlantiques, mais côté Béarn cette fois, deux autres épreuves Ufolep proposent de découvrir les vallées de l’Ouzoum et d’Ossau. « Nous proposons aux associations la prise en charge du dépôt des dossiers sur la plateforme préfectorale et du prêt du matériel : arches, barnum, chasubles, bidons et dossard "pucés" pour le chronométrage. Plus l’offre assurance », détaille le délégué départemental, Stéphane Lalanne.

Après quinze éditions, le comité a en revanche passé le relais du Tour de l’Ossau, « lancé à l’époque pour accompagner l’essor de l’activité et travailler les questions d’environnement avec le Parc national des Pyrénées ». En lieu et place, il propose depuis cette année à Gelos, près de Pau, un trail nocturne hivernal où – c’est la touche Ufolep – les participants ne paient aucun engagement mais font un don aux Restos du cœur.

Plus à l’est, l’Ufolep Ariège fédère pour sa part trois associations, dont l’organisatrice de l’UltrAriège, qui draine 1500 concurrents sur les 6 courses – dont l’une de 170 km – proposées au départ de Guzet avec arrivée à Ax-les-Thermes en passant par les Monts d’Olmes, trois stations habituellement fréquentées par les skieurs ou les curistes.

« Derrière les licenciés, il y a aussi 600 bénévoles et un enjeu touristique qui justifie le soutien de la communauté de communes de Haute-Ariège », souligne le délégué Ufolep, Camille Brunel*. À 38 ans, ce footeux est lui-même devenu adepte du trail et prévoit de bientôt s’engager sur des épreuves où, « au-delà de la poignée de coureurs qui jouent la gagne, tous les autres sont à la fois dans le dépassement de soi, le partage et l’entraide : si je mets dix minutes pour avoir aidé celui qui tombe devant moi ou a un "coup de moins bien", quelle importance ? »

 

Des Alpes au Massif central

Les enjeux touristiques sont également présents dans les Hautes-Alpes. « Les épreuves fleurissent sitôt terminée la saison de ski. De mai à octobre, il y en a au moins une par week-end, souvent en lien avec des communautés de communes ou des offices de tourisme souhaitant animer leur territoire », constate la déléguée départementale Ufolep, Florine Renard*.

La pratique associative est en revanche encore à la traîne. À ce jour, seuls deux clubs Ufolep – Tallard D+ et l’Association sportive et culturelle de La Saulce – proposent l’activité. À l’initiative d’un groupe de marcheurs nordiques d’Ancelle, près de Gap, un troisième s’apprête toutefois à les rejoindre pour organiser un rendez-vous de marche nordique au printemps et un trail en fin de saison : une première édition pour laquelle ces néophytes tablent sur 300 participants.

« Côté pratiquants, le potentiel est là. Mais pour fédérer des associations ou convaincre ceux qui courent de façon autonome d’en créer une, il faudrait pouvoir proposer des formations d’animateur et d’autres services que la seule couverture assurance », estime la déléguée, qui a elle-même fondé il y a quelques années Run in Gréoux dans les Alpes-du-Sud, où elle était précédemment en poste.

Autre configuration dans le Cantal, où la marque Ufolep est mise en valeur par l’Ultra trail du Puy Mary, initié il y a onze ans par l’association Trail Odyssée Montagne, dite TOM 15. « Mi-juin, l’UTPMA attire 3 000 participants sur trois jours. Outre l’épreuve phare, on y trouve des courses aux distances plus accessibles, des randonnées et une "course des super héros" pour les enfants, Pour nous, c’est une vitrine, la reconnaissance d’un savoir-faire et l’occasion d’associer nos associations de randonnée », résume le délégué Ufolep, Philippe Couderc.

 

Fédérer

Bien souvent, à l’Ufolep le trail coexiste avec d’autres sport nature comme le VTT. D’autres associations proposent d’alterner entre course hors stade et trail. « C’est le cas dans la Loire où, en dehors du massif du Pilat [alt. 1 432 m], les reliefs ne sont pas très affirmés, mais où tout est vallonné. Au Running Club Lerptien, près de Saint-Étienne, nous faisons ainsi de la route et du chemin en profitant de la proximité des gorges de la Loire », confie le délégué Ufolep, Mathieu Serre*.

Idem à l’amicale de Renaison, où la section running-course nature-trail-randonnée-marche nordique organise l’automnale « Treille en côte roannaise » avec les producteurs de ce vin AOC : « La formule se veut loisir, solidaire et festive : 42 km en équipe de trois, le dernier relayeur effectuant une quatrième et dernière boucle avec ses coéquipiers. Tu te balades dans les vignes et à l’arrivée tu peux déguster vins et fromages locaux au son d’un orchestre ! »

Mathieu Serre se demande également : « Où commence le trail ? Dès que l’on court dans les chemins ? Quand on ajoute du dénivelé, de la durée ? Quand on met un dossard ? Certains le pratiquent peut-être sans cocher le code activité ! »

Il suffit en effet de chausser une paire de baskets – ou plutôt de chaussures adaptées, légères mais au talon et à la pointe renforcée et à la semelle offrant une bonne accroche – pour pratiquer le trail. Après s’être émancipé des tartans et du macadam, ses adeptes peuvent vivre leur passion en toute liberté et juste s’inscrire à quelques courses pour se fixer un objectif ou par envie de se mesurer aux autres.

Question : ces pratiquants sont-ils plus rétifs que d’autres sportifs à la vie associative ou au fait de s’affilier ensuite à une fédération ? « Peut-être ne leur propose-t-on pas d’offre adaptée ! Et si je m’interroge sur l’intérêt de championnats départementaux ou régionaux, l’Ufolep gagnerait en revanche à mettre en avant son savoir-faire éducatif auprès des enfants », estime Loïc Blanchet, avec en tête sa propre école de trail où, au détour des chemins, les enfants découvrent la faune et la flore et s’initient à l’orientation ou à la sarbacane. « À voir leurs parents courir, poursuit-il, les enfants ont naturellement envie de les imiter. À nous de proposer des programmes et des livrets d’activité, avec une progression des compétences, et d’organiser à leur intention de petits rassemblements. » « Pour cela, il faut des éducateurs formés, complète Patrick Mans. Or la plupart des clubs n’en ont pas : c’est pourquoi la formation est l’une des priorités de notre groupe de travail. »

Le délégué de Nouvelle-Aquitaine invite aussi à tenir compte de l’évolution des profils. Non seulement la pratique s’est féminisée (38 % de licenciées à l’Ufolep), mais les vingtenaires et les sexagénaires encadrent désormais la tranche des 30-40-50 ans : « Les seniors ont du temps pour s’entraîner et souvent une excellente hygiène de vie. Du coup, ils sont très performants sur les parcours accidentés où l’on marche vite plus que l’on ne court ! »

« Ce que l’Ufolep peut apporter aux associations, affirme Camille Brunel, c’est l’appui d’une fédération à l’écoute et qui, tout en laissant une grande liberté de pratique, les fait profiter de sa proximité avec les collectivités locales et peut leur ouvrir la porte à des financements. » En Ariège, plusieurs dirigeants d’associations de trail ont ainsi rejoint le nouveau comité directeur et une commission technique départementale a été créée, qui pourra réfléchir à l’intérêt d’un challenge départemental ou d’investir dans du matériel mutualisé pour le balisage ou le chronométrage numérique. Le genre de choses auxquelles les délégués Ufolep amateurs de trail ne peuvent parfois s’empêcher de penser lorsqu’ils partent se vider la tête hors des sentiers battus. Philippe Brenot

 

*Membres du GT trail.

(1) Sur la base d’une enquête qui a enregistré les réponses de 50 comités. Par ailleurs, on compte parmi les 1 516 licenciés Ufolep 573 femmes, et 108 personnes âgées de moins de 18 ans. De son côté, la FFA revendique 35 000 licenciés déclarant pratiquer le trail.

(2) Les « champs », en patois.



Le sport contre l’endométriose

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En appui du récent guide ministériel, le médecin fédéral de l’Ufolep souligne les bénéfices de l’activité physique face aux douleurs provoquées chez les femmes par l’endométriose. 

 

Pathologie longtemps cachée mais dont une femme sur dix est porteuse, l’endométriose est devenue depuis trois ans une priorité en santé du gouvernement, avec pour principales mesures le congé menstruel, l’accès élargi au test salivaire1 pour identifier la maladie et la reconnaissance en affection de longue durée (ALD) par la sécurité sociale.

Définition. L’endométriose se manifeste durant les règles par des douleurs anormalement fortes. Présente normalement en surface de l’utérus, la muqueuse appelée « endomètre » se retrouve alors dans des zones non prévues telles que le muscle utérin (adénomyose), les annexes trompes et les ovaires (endométriose génitale) et des organes périphériques (péritoine, vessie, canal rectal et anal), mais aussi parfois dans le foie, la plèvre des poumons et même le cerveau ! L’endométriose a notamment pour conséquence une moindre fertilité et nécessite alors un accompagnement spécialisé.

L’endométriose est une maladie complexe, liée à l’héritage génétique et à l’environnement. Selon une étude britannique2, la plupart des cas d’endométriose sont également liés à des traumatismes de l’enfance (violences, perte de confiance). C’est aussi une maladie systémique, c’est-à-dire globale, car l’intensité de la douleur affecte les patientes sur le plan de l’énergie physique et du psychisme, avec un fort impact sur la vie quotidienne et professionnelle.

Traitements. Les traitements de l’endométriose sont multiples et peuvent se conjuguer, notamment pour lutter contre les douleurs : arrêt des règles par contraception (de préférence) ou traitement hormonal, prise de médicaments ou utilisation d’un neurostimulateur électrique. Il convient aussi de favoriser une bonne hygiène de vie (sommeil, alimentation saine, éviter alcool et tabac). Une prise en charge par psychothérapie peut également s’avérer nécessaire. Enfin, il est important de lutter contre la sédentarité et de conserver ou de reprendre une activité physique.

Activité physique. Les douleurs et la fatigue générale occasionnée par la maladie peuvent inciter les femmes souffrant de cette maladie invalidante à renoncer à l’activité physique. Or celle-ci sécrète naturellement des substances anti-inflammatoires et des endorphines qui soulagent les douleurs, tandis que l’énergie développée aide aussi à surmonter la fatigue. Tout en luttant contre la sédentarité liée au travail de bureau – se lever régulièrement et marcher dans le couloir –, il convient d’avoir une activité physique, mais adaptée et individualisée : exercices d’endurance progressifs, étirements appropriés aux organes atteints, exercices respiratoires et de posture.

Si l’activité physique est un traitement adjuvant nécessaire au traitement de la plupart des maladies chroniques et au maintien d’un bon niveau de santé, dans le cas de l’endométriose une activité régulière entrainera de réels bénéfices sur l’intensité des douleurs, l’estime de soi et la qualité de vie.

Marie-Christine Favérial-Labuzan, médecin généraliste, médecin fédéral de l’Ufolep

(1) L’endotest, mesure annoncée le 5 mars.

(2) Jama psychiatry, 2024.

 

Bouger contre la maladie. Le guide numérique « En mouvement avec l’endométriose » édité par le ministère des Sports a été réalisé par l’équipe pluridisciplinaire d’une Maison sport santé, en collaboration avec une médecin du sport et gynécologue. Il dispense des conseils adaptés à chaque femme (peu ou pas active ou au contraire pratiquante assidue d’une activité physique ou sportive), avec trois règles d’or : ne pas bloquer sa respiration lors d’exercices de renforcement musculaire (cela augmente la pression intra-abdominale) ; éviter les pratiques nécessitant des sauts (course ou boxe par exemple) ; adapter l’intensité de sa pratique selon la fatigue et les douleurs ressenties.

Un QR code donne accès aux témoignages d’une pratiquante en Maison sport santé et de la basketteuse internationale Sandrine Gruda. Le guide mentionne aussi les associations engagées contre l’endométriose, comme EndoFrance, dont Thomas Ramos est le parrain. Solidaire de son épouse, le rugbyman du Stade Toulousain met en évidence le rôle du conjoint dans la prise en compte de la maladie et de ses effets au quotidien.


Télécharger le guide sur www.sports.gouv.fr

L’Ufolep partenaire des Euro Games Lyon 2025

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« Festival européen du sport, de l’inclusion et de la diversité », les Euro Games Lyon 2025 proposent du mercredi 23 au samedi 26 juillet des épreuves ouvertes à tous dans 37 disciplines. L’évènement est soutenu par les collectivités locales (office municipal des sports, Métropole du Grand Lyon, ville de Villeurbanne), la Dilcrah (délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT) et la Fédération sportive LGBT+. Pour sa part, l’Ufolep, déjà partenaire des Gay Games Paris 2018, contribuera à l’organisation des épreuves de gymnastique, animera un stand dans le « village » installé place du maréchal Lyautey et participera à des conférences.


https://lyon2025.com/

Philippe Liotard, existe-t-il un sport arc-en-ciel ?

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Déjà partenaire des Gay Games Paris 2018, l’Ufolep le sera aussi des Euro Games Lyon 2025 organisées du 23 au 26 juillet. Mais quel impact un tel évènement peut-il avoir sur l’accueil des personnes LGBTQI+ en club ? L’analyse de l’anthropologue Philippe Liotard, spécialiste des discriminations dans le sport.

 

Philippe Liotard, les Euro Games, organisés du 23 au 26 juillet à Lyon, veulent-ils affirmer le droit à la pratique sportive des personnes LGBTQI+1 ?

Plus que l’affirmation d’un droit, il s’agit de la mise en visibilité d’une communauté. C’est une forme de revendication, à travers l’organisation d’un évènement sportif : une façon de dire « Nous sommes là », en créant un espace de pratique « safe », bienveillant, où nul ne subira d’injures homophobes ni ne sera maltraité en raison de son orientation sexuelle. Les Euro Games, comme les Gay Games, réunissent deux types de publics : des pratiquants et pratiquantes engagés par ailleurs dans des championnats classiques, et des personnes venant d’abord participer à un évènement ludique et festif. Bien sûr, certains vont sans doute s’interroger sur la finalité d’un tel évènement. Je leur répondrai en citant l’étude menée début 2000 au sein du laboratoire Corps et culture à l’université de Montpellier : nous avions alors mis en évidence comme fondement de ces organisations une expérience partagée de l’homophobie et de la lesbophobie dans l’espace sportif ordinaire. Cela reste valable.

 

Aux Euro Games, chacun ou chacune peut participer dans les disciplines de son choix, dans la limite des places disponibles. S’agit-il dès lors d’une vraie compétition ?

Cet aspect, qui touche au règlement et à la finalité du sport, est central. Dans le sport de compétition, ne pas l’emporter ou terminer au pied du podium est synonyme d’échec, et le niveau de pratique un critère d’exclusion. Certes, la compétition fait intrinsèquement partie du jeu. Mais le problème réside dans la signification sociale et la valeur qu’on lui donne. Quand un enfant joue, la valeur est produite par le jeu, pas par le classement, oublié sitôt le jeu terminé. Les Euro Games valorisent le fait qu’il s’agit de jeux et que la compétition n’est qu’un moyen.

 

Quel impact un évènement communautaire peut-il avoir sur les discriminations envers les personnes LGBTQI+ dans le sport ? Surtout, comment faire le lien avec l’enjeu d’un accueil bienveillant dans les clubs ?

C’est tout l’enjeu. La vraie question, c’est : pourquoi ces évènements communautaires existent-ils ? Et cette question, c’est l’environnement sportif qui doit se la poser. Une personne qui se fait traiter de « pédé » sur le terrain, dans les tribunes ou les vestiaires ne se sentira pas forcément très à l’aise... Quant à l’impact d’un évènement comme les Euro Games, ses organisateurs savent pertinemment qu’il peut aussi s’avérer négatif, en provoquant un retour de bâton. Ces Jeux peuvent nourrir des critiques d’extrême-droite à la Trump, qui utiliseront politiquement l’identité sexuelle ou de genre pour abaisser les personnes qui y participeront. Ces critiques ciblant une communauté deviennent ensuite une arme pour attaquer les pouvoirs publics et la lutte contre les discriminations. Car certaines personnes ou organisations revendiquent le droit de discriminer.

 

Les personnes LGBTQI+ investissent-elles certaines disciplines « culturellement » plus accueillantes que d’autres ?

Je ne crois pas. Si différenciation il y a, elle concerne plutôt les associations sportives, notamment si elles appartiennent à une fédération ayant obtenu le label FIER2, notamment en montrant qu’elles sont sensibilisées à la question de l’inclusion de toutes et tous. Ce discret affichage donnera à penser aux personnes LGBT : peut-être que là, je me sentirai bien… Ne pas laisser passer insultes et moqueries, cela construit une ambiance.

 

Les personnes non binaires ou trans peuvent se sentir mal à l’aise dans un sport structuré en catégories hommes/femmes. Aussi les Euro Games envisagent de proposer une catégorie spécifique, avec podium dédié…

On touche là à la capacité d’innovation réglementaire, dans le double but d’inclure toutes les personnes et de faire qu’elles puissent participer dans la catégorie qui correspond à leur identité, et d’y être acceptées. Nous verrons si ces personnes se retrouvent dans une catégorie spécifique.

 

La mixité des pratiques est-elle aussi une voie à explorer ? À l’Ufolep, c’est le cas dans des championnats loisirs à l’enjeu compétitif moindre…

On peut en effet jouer avec le règlement ou les catégories avec une finalité éducative, celle d’apprendre aux gens à jouer ensemble. Voyez au collège : en classe de 5e, l’objectif d’un prof d’EPS sera de faire jouer ensemble garçons et filles. En cela, la mixité est un modèle éducatif. Des sportives peuvent aussi avoir des résistances ou des réticences à concourir avec une femme trans, mais elles disparaitront si, la côtoyant, elles constateront que ces capacités physiques n’en sont pas démultipliées. Professeur d’EPS, je me posais déjà la question de « jouer ensemble » sans être écrasé par la modèle compétitif. La compétition, n’est-ce pas jouer à éliminer les plus faibles ? Et à quel modèle de société renvoie-t-elle ? Les Euro Games, tout en s’affichant comme évènement communautaire, souhaitent accueillir tout le monde.

 

Toujours sur le registre de la mixité, l’Ufolep expérimente celle des agrès en gymnastique : qu’en pensez-vous ?

Je me félicite de ce genre d’initiative. Au nom de quoi interdire à un garçon de s’essayer à l’agrès d’équilibre qu’est la poutre ? Un enfant joue bien à marcher sur le rebord du trottoir comme s’il était au bord d’un précipice... Les agrès en gymnastique ont été conçus pour la pratique masculine, puis on en a inventé d’autres pour les femmes, considérées comme plus faibles et dont il fallait aussi préserver les organes reproducteurs du risque de blessure… L’Ufolep s’autorise à jouer avec un règlement qui s’est construit historiquement pour différencier les pratiques selon le genre. Voyez l’athlétisme : ce n’est que depuis la fin du siècle dernier que, du marathon à la perche en passant par le 3000 mètres steeple, toutes les disciplines sont accessibles aux femmes. Voyez aussi le rugby, l’haltérophilie ou la boxe. Ces pratiques ont été longtemps corsetées par des règlements forgés sur des croyances datant du 19e siècle, qui hiérarchisaient les capacités physiques des filles et des garçons. Moi, je trouve génial qu’un gymnaste garçon puisse faire ses sauts périlleux en musique et qu’une fille s’exerce aux anneaux !

 

Avec 50 associations et 9 000 adhérents, la Fédération sportive LGBT+ est peu représentative. Faut-il le regretter ou s’en réjouir ?

J’insisterai plutôt sur le fait que rien n’empêche une association d’appartenir à la Fédération sportive gaie et lesbienne afin d’être dans le « réseau », et de s’affilier par ailleurs à des fédérations unisports classiques pour participer à des championnats à finalité compétitive plus marquée. À titre individuel, on peut aussi être adhérent de la fédération sportive LGBT+ et jouer en parallèle dans une équipe de football lambda. Et je le répète, les Euro Games ne sont pas un espace exclusif. Chacun et chacune y est le bienvenu ! Propos recueillis par Philippe Brenot

 

(1) LGBTQI+ : personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, intersexuées, et le + pour tous les autres termes désignant genres et sexualités.

(2) Initiée par les promoteurs des Gay Games Paris 2018, la Fondation Inclusion pour un Environnement Respectueux décerne le label FIER – obtenu par l’Ufolep – sur la base d’un autodiagnostic réalisé par les fédérations candidates.

 

Agrégé d’EPS et universitaire. Né en 1963, Philippe Liotard est agrégé d’EPS. À la fin des années 1980, il est professeur en lycée à Montpellier et en collège aux Mureaux (Yvelines) mais se tourne bientôt vers la recherche et enseigne en Staps1 les aspects historiques et sociaux du sport. Après les Staps de Montpellier et Strasbourg, il rejoint en 2002 l’université Claude Bernard Lyon 1, où il est membre du Laboratoire sur les vulnérabilités et l'innovation dans le sport (LVIS) et titulaire de sa Chaire LGBT+, aujourd’hui associée aux Euro Games. « Parmi tous les sports que j’ai essayés, explique Philippe Liotard, j’ai pratiqué l’haltérophilie et le football, et plus tard le rugby. Plutôt des sports masculins, pas épargnés par l’homophobie et le sexisme. Je connais donc de l’intérieur la culture viriliste qui peut se forger dans les vestiaires et lors des déplacements. Je l’ai vécue dans ma socialisation de jeune homme, où il fallait que je montre que je n’étais ni un "pédé" ni une "gonzesse". Mais cette "culture" peut se transformer si on veille à ce que les jeunes ne se laissent pas prendre dans l’engrenage des mécanismes de haine et de rejet. »

(1) Sciences et techniques des activités physiques et sportives.



Duel au CNOSF

Le 19 juin, l’élection à la présidence du Comité national olympique et sportif français se jouera entre Didier Séminet, président de la Fédération française de baseball et softball, et l’ancienne ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, parrainée par la FF handball. Celle-ci bénéficie également du soutien du président de la FF Triathlon, Cédric Gosse, qui a retiré sa candidature, et de l’ex-escrimeuse Astrid Guyart, secrétaire générale du CNOSF depuis 2022. David Lappartient, élu en juin 2023 après la démission de Brigitte Henriques, et qui avait annoncé en mars sa décision de ne pas se représenter, a salué pour sa part « deux candidats de qualité, chacun avec son parcours ».



Music Football Club

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Stade Bollaert, dimanche 16 février : Marine, gagnante de la Star Academy 2025, interprète « Les Corons » de Pierre Bachelet devant les 37 000 spectateurs du match Lens-Strasbourg, vingt ans après la première diffusion dans les hauts parleurs de cet hymne au Nord et aux mineurs de fond dont les supporters des sang et or ont fait depuis l’équivalent local du « You’ll Never Walk Alone » du Liverpool FC, offrant ainsi une postérité inattendue à son auteur décédé.

Ces deux chansons figurent bien sûr au générique de ce Music Football Club qui s’ouvre par le récit du parcours tortueux qui rendit « I will survive », tube disco de Gloria Gaynor adapté avec succès par un obscur groupe néerlandais, à jamais indissociable du triomphe des Bleus de 1998.

Cet ouvrage né de la double passion du journaliste Stéphane Basset alterne de façon plaisante mais décousue notices, playlists, interviews people et portraits de footeux mélomanes, sans chercher à rivaliser avec l’érudit Petit manuel musical du football de Pierre-Étienne Minonzio (Le Mot et le Reste, 2014). Quant à la photo où Michael Jackson arbore un maillot de l’OGC Nice, elle est issue d’une séance réalisée en 1983 après la sortie de l’album Thriller. Sans qu’il faille en déduire un quelconque intérêt du défunt King of Pop pour le ballon rond ou le club azuréen. Ph.B


Music Football Club, Stéphane Basset, préface de Didier Drogba, Hugo Sport, 220 pages, 18,50 €.

« Partez ! », à vélo à travers la France

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« Partez ! » : sous cette amicale injonction, le magazine 200, le vélo autrement a réuni dix récits de voyage pour souffler ses dix bougies. Dix randonnées originales et poétiques sur les traces de Gustave Courbet dans le Jura, sous les ailes d’un circaète entamant depuis la Haute-Loire sa migration vers le grand sud ou bien avec pour balises les chansons du regretté Jean-Louis Murat. Les auteurs – les journalistes Alain Servan-Puiseux et François Paoletti et le photographe Matthieu Lifschitz – n'hésitent pas non plus à enfourcher un gravel pour sillonner les chemins provençaux de Manosque à Marseille. Une France oubliée se raconte au fil des kilomètres, avec un vrai coup de cœur pour la remontée de l’Allier, de sa confluence avec la Loire à sa source lozérienne. Le voyage peut naître aussi de correspondances potaches, comme cette ultime équipée de 800 bornes entre Guéret et le Far West de pacotille de Sad Hill (Espagne) où fut tournée la scène finale de Le Bon, la Brute et le Truand : « Toi, tu Creuse(s) ! », et nous on pédale. Ph.B.


Partez !, Ulmer, 2024, 208 pages, 160 photos, 28 €.

Haute Randonnée Pyrénéenne, guide de traversée

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HRP : trois lettres synonymes de beauté et de liberté pour ceux qui savent qu’elles désignent « la traversée des Pyrénées qui oscille entre permanence entre la France et l’Espagne » comme le précise la Fédération française de randonnée pédestre. Mais cet itinéraire menant de l’Atlantique à la Méditerranée ne doit pas être pris à la légère. Car si elle se confond au départ avec le GR 11 et à l’arrivée avec le GR 10, « la HRP se rapproche le plus possible de la ligne des crêtes en passant alternativement sur les versants français, espagnol et andorran » et exige de savoir s’orienter en l’absence de toute marque.

Le parcours proposé par Marie Millet chez Glénat totalise propose 700 km et 40 000 mètres de dénivelé positif, à effectuer en 40 étapes depuis la plage d’Hendaye à celle de Banyuls-sur-Mer, avec possibilités de haltes dans des refuges gardés ou non ou des cabanes. Néanmoins « la plupart des randonneurs opteront pour le bivouac » indique l’autrice. Afin d’être libre de son rythme et de s’adapter aux aléas de la météo pyrénéenne, qui font aussi le prix du voyage. Ph.B.


HRP, Marie Millet, Glénat-Rando Éditions, 192 pages, 22 €.

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