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FC3M, futsal social de Guadeloupe

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Créé en 2017, le FC3M (Football Club 3e Mi-temps) illustre les différentes facettes de l’Ufolep Îles de Guadeloupe : par son activité très représentative, le futsal ; parce que cette association née au Gosier, au sud de Grande Terre, est désormais aussi implantée sur l’île de Saint-Martin ; et enfin parce qu’au-delà de son objet sportif, elle s’engage avec l’appui du comité dans l’apprentissage des gestes de premiers secours destinés aux enfants (dispositif Cap’tain Rescouss). Elle apporte également un soutien matériel aux enfants appartenant à des familles en difficulté (notamment monoparentales) et promeut la pratique féminine, notamment dans le cadre du dispositif Toutes Sportives : gym douce et renforcement musculaire, mais aussi sports collectifs innovants, avec le concours des enseignants en activité physique adaptée de l’Ufolep.



La Guadeloupe d’île en île

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Archipel. Ne dites plus « Ufolep Guadeloupe », nom de baptême donné en 1975, mais comité des Îles-de-Guadeloupe : Grande-Terre et Basse-Terre bien sûr, mais aussi Marie-Galante, La Désirade, ainsi que Terre de Haut et Terre de Bas, qui composent Les Saintes. Sans oublier les îles plus éloignées de Saint-Barth et Saint-Martin, qui ont rejoint il y a dix ans, à la faveur d’une AG extraordinaire, un comité qui englobe les champs de compétence dévolus dans l’Hexagone aux comités départementaux et régionaux.

Comité. L’Ufolep des Îles-de-Guadeloupe réunit 2 000 licenciés au sein d’une soixantaine d’associations sportives et culturelles, tant en loisirs qu’en compétition. En parallèle, les actions ciblées auprès des femmes des quartiers prioritaires, des jeunes placés et sous-main de justice, des seniors et des personnes souffrant de pathologies chroniques touchent 500 bénéficiaires. Le comité directeur réunit 12 élus et s’appuie sur une centaine de bénévoles, membres des commissions (disciplinaires, techniques et transversales) et autres juges, arbitres et commissaires officiant dans les activités compétitives.

Foot et cyclisme. Activité majeure, le football à onze réunit 18 associations et 602 licenciés adultes. Autre déclinaison du ballon rond apparue il y a cinq ans, le futsal représente déjà 10 associations et 300 licenciés. Très structurée avec sa formation d’arbitres, coachs et délégués de terrain, cette activité a donné une grande visibilité à l’Ufolep dans son ensemble grâce à sa maîtrise des réseaux sociaux et la retransmission des matchs sur internet. Toujours très populaire, le cyclosport réunit 430 coureurs de plus de 16 ans, dont une dizaine de femmes, durant une saison qui s’étale de janvier à juillet. Ces trois disciplines représentent 8 associations sur 10 et plus de 75 % du total des licenciés. Pour le reste, des activités de loisirs et de bien-être (randonnée pédestre, longe-côte et activités nautiques, tai chi) rallient des pratiquants adultes et seniors. Le comité a également récemment accueilli des associations de cricket et de netball (un dérivé du basket-ball), activités très prisées dans les Caraïbes, particulièrement par le public féminin.

Révolution. Si l’Ufolep Îles-de-Guadeloupe vise depuis toujours l’émancipation de chacun à travers son parcours associatif, le comité a aussi connu son « Mai 68 » à l’issu des 44 jours durant lesquels, du 20 janvier au 4 mars 2009, la population s’est massivement élevée contre la « pwofitation », c’est-à-dire contre les profiteurs. Pas moins de 80 000 personnes, soit un habitant sur cinq, ont défilé à plusieurs reprises sous les fenêtres du siège de l’Ufolep, boulevard Légitimus, l’avenue des Champs Elysées de Pointe-à-Pitre. Cela constitua le fait déclencheur pour apporter, plus encore, notre pierre à l’édifice de la société guadeloupéenne, notamment via la professionnalisation des bénévoles sportifs et la formation aux premiers secours.

Équipe. C’est dans cet objectif qu’a été organisée une équipe de six salariés de droit privé : un chargé de la vie associative ; une coordinatrice pédagogique pour notre organisme de formation (certifié Qualiopi) ; deux enseignants en activité physique adaptée ; une contrôleuse de gestion ; un délégué « régional » (récemment diplômé de l’école des cadres de la Ligue de l’enseignement).

Insertion. Nos pistes de développement sont tournées vers l’objectif de proposer des formations professionnalisantes, avec une double ambition : devenir d’ici fin 2023 une Unité de formation par l’apprentissage pour le compte du CFA de l’éducation populaire et permettre à des associations, affiliées ou pas, d’accueillir ces futurs apprentis avec un tuteur. Notre comité s’inscrit ainsi complètement dans les axes du rapport Théophile que sont le sport-santé et la professionnalisation. Preuve en est, la prochaine création d’un véritable parcours de formation sur notre territoire, en prolongement du certificat de qualification professionnelle d’animateur de loisirs sportifs (CQP ALS), avec en ligne de mire la préparation à deux diplômes d’État : les brevets professionnels jeunesse éducation populaire et sport (BP Jeps) activités physiques pour tous et activités de la forme.

 

Serge Barru, président de l’Ufolep Îles-de-Guadeloupe



En Martinique, le Défi solidaire des quartiers mène de l’engagement à l’insertion

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Le « Défi solidaire des quartiers » est né en 2015 après une sollicitation de la Ville de Fort-de-France pour imaginer des actions régulières associant les jeunes de quartiers rivaux. D’où l’idée d’un grand tournoi de football, couplé à un forum de l’emploi et organisé par dix jeunes volontaires en service civique qui accompagnent aussi d’autres actions de terrain dans ces quartiers : dix référents qui bénéficient pour cela d’un parcours de formation devenu depuis un « parcours coordonné1 » Ufolep, avec formation à la fonction d’animateur (Bafa), aux premiers secours, et l’orientation vers un certificat de qualification professionnel d’animateur de loisir sportif (CQP ALS) pour les plus motivés.

Le « grand tournoi des quartiers » (dédié aux 15-25 ans) ne se limite plus aujourd’hui à Fort-de-France mais concerne aussi des quartiers prioritaires d’autres communes. Et, en juillet, le Défi solidaire des quartiers a aussi intégré une déclinaison du dispositif national Ufostreet pour les 8-15 ans, ce qui a permis de toucher au total plus de 600 jeunes.

Enfin, la feuille de route du Défi solidaire des quartiers, désormais labélisé Impact 2024, prévoit pour cette année l’établissement de créneaux sportifs pour les enfants de plus de 6 ans des quartiers prioritaires de Fort-de-France.

 

(1) En parallèle, il existe un autre « parcours coordonné » au recrutement plus classique qui, lui, concerne chaque année 40 jeunes.



L’Ufolep Martinique, un projet sociétal

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Sport société. Créée en 1950, l’Ufolep Martinique s’appuie aujourd’hui sur une équipe de 7 salariés et a investi le secteur « sport société », avec pour animer celui-ci une chargée de mission, une médiatrice sociale missionnée sur les « parcours coordonnés », une éducatrice en activité physique adaptée (Apa) et une autre attachée au développement de la maison sport santé Ufo3S créée en 2021. Cela permet au comité de s’impliquer dans la formation, l’insertion professionnelle et le sport-santé, à l’image de du projet Bien Vieillir pour les seniors et de l’action Manger-Bouger menée auprès des écoles d’un quartier politique de la ville (QPV) de Fort-de-France.

Activités. Parallèlement, l’Ufolep Martinique met en place des championnats et des compétitions pour ses 49 associations et structures affiliées, pour 1031 licenciés.Le football, la course hors stade et le cyclisme demeurent les principales activités parmi la douzaine qui sont proposées, aussi diverses que la moto, le twirling bâton, la GRS, le tai chi, le viet vo dao ou le jet-ski. Le comité forme également aux premiers secours (PSC1). À noter, concernant les plus jeunes, la création de deux écoles de conduite moto dans des clubs du Lamentin et du quartier Dillon de France-de-France, et l’animation depuis avril d’une école multisport labélisée à Rivière salée. Quant aux deux « parcours coordonnés » répondant au cahier des charges Ufolep, ils touchent chaque année une cinquantaine de jeunes.

Nord. Le comité s’efforce d’aider le plus possible les associations affiliées, en apportant notamment ses compétences et ses ressources pour la mise en place d’évènements. Nous apportons également aujourd’hui une attention toute particulière aux communes du nord du notre île, où le tissu associatif est nettement moins développé qu’au sud. Il existe un potentiel à développer, en lien avec les politiques publiques visant à dynamiser ces territoires et en plein accord avec notre engagement sociétal.

Ézéchiel M’Benny, délégué Ufolep de Martinique



Développer les maisons sport santé Ufolep outre-mer

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La Martinique, Mayotte et La Réunion ont déjà ouvert une Ufo3S et la Guadeloupe l’envisage très sérieusement.

 

Guadeloupe. Si le projet d’implanter une maison sport santé Ufolep (Ufo3S) en Guadeloupe n’a pas encore été concrétisé, de nombreux créneaux du dispositif de remise en forme À Mon Rythme sont d’ores et déjà proposés sur le territoire. Ils sont à destination des séniors, dans le cadre d’action « Bien Vieillir ». Le sport-santé est également déployé à travers des actions menées en entreprise, autour du handicap ou auprès des jeunes de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). Les contacts avec la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) permettent par ailleurs d’envisager une déclinaison de la convention nationale avec la CNAM.

 

Martinique. L’Ufo3S implantée à Fort-de-France depuis 2021 est labélisée par le ministère des Sports. En tant que Maison Sport-Santé, elle propose des séances À Mon Rythme à destination des séniors de plus de 55 ans, et plus particulièrement les femmes, sur quatre communes : Macouba, Sainte-Marie, Robert et Ducos et bien sûr Fort-de-France, au sein du quartier prioritaire de Trénelle/Citron. Le comité intègre le protocole AMR dans plusieurs dispositifs, dont son « parcours coordonné », au sein duquel les jeunes de 18 à 25 ansen formation passent le bilan sport-santé-bien-être de l’Ufolep. Ces séances ont lieux une fois par semaine. L’Ufo3S propose également des APS dédiées aux femmes de plus 18 ans sur le quartier prioritaire de Pointe Lynch au Robert, 2 créneaux d’une heure trente par semaine, et la formation PSC1. Les bilans sont assurés par un enseignant en APA et une éducatrice sportive formée et 121 pratiquants sont recensés sur la plateforme de suivi Goove. Par ailleurs,plusieurs femmes engagées dans les activités de l’Ufo3S ont participé en juin au séjour Toutes Sportives organisé à Paris et certaines d’entre elles doivent intégrer dès cette année le projet des « Ambassadrices Santé ». Par ailleurs, afin de lutter contre le non recours aux soins chez les séniors, le comité va organiser l’un des premiers séjours sociosportifs santé, en lien avec la Caisse primaire d’assurance maladie.

 

Guyane. Si des membres du comité ont participé à la rentrée dernière au groupe de travail Ufo3S, à court terme l'axe de développement retenu est plutôt un accompagnement des associations autour des préoccupations de santé, en s’appuyant sur le dispositif À Mon Rythme. On peut aussi mentionner la mise en place en 2018, d’activités de bien-être pour les enfants et les adolescents dans la commune amazonienne de Camopi, en réponse au fort taux de suicides parmi les jeunes (essentiellement d’origine amérindienne). Cette action a été menée en lien avec l’Agence régionale de santé et l’association Groupe SOS jeunesse. Si cette collaboration avec l’ARS n’a pas été poursuivie, l’Ufolep est prête à la renouveler, à Camopi ou ailleurs.

 

La Réunion. Une Ufo3S a été lancée et accueillie dès 2020 à la salle polyvalente de Saint-Paul. Les créneaux sont toujours actifs mais la pérennité du projet doit encore être assurée.

 

Mayotte. L’Ufo3S inaugurée en 2021 à Mamoudzou, ville-préfecture, accueille un public qui va des jeunes aux séniors, avec deux créneaux du matin et du soir (8h30 à 10h et 15h30 à 17h) qui ont touché à ce jour 272 personnes. S’y ajoutent des actions itinérantes, pour 722 bénéficiaires recensés. À la demande des collectivités, des antennes locales sont également en projet à Bandraboua (nord) et Dembéni. Toutefois, le contexte social très tendu ne facilite pas le suivi des publics. 



Les défis du sport outremer

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En Guadeloupe comme en Martinique, en Guyane, à La Réunion et Mayotte, l’Ufolep répond aux enjeux sociaux et de santé en développant les pratiques loisirs et le sport-santé, tout en s’engageant pour l’insertion des jeunes.

 

Permettre aux « terres de champions » de redevenir des « terres de pratiquants » : tels étaient les termes de la lettre de mission adressée par la Première ministre1 au sénateur Dominique Théophile, qui lui a remis son rapport au printemps dernier. Les performances des athlètes antillais et réunionnais, grands pourvoyeurs de médailles du sport français, contrastent en effet avec la faible proportion de licenciés et de pratiquants, souvent nettement inférieure à la moyenne nationale. Les problèmes d’obésité associés à la sédentarité sont également plus aigus en outre-mer qu’en métropole.

 

Quatre propositions. Au cours de cette « mission d’évaluation des politiques publiques du sport en outre-mer » qui portait à la fois sur les équipements sportifs, le développement des pratiques et le haut niveau, l’élu guadeloupéen a multiplié les rencontres. Il a notamment échangé avec une vingtaine d’interlocuteurs de l’Ufolep, élus et techniciens nationaux et des territoires concernés2.. Ceci lors de ses déplacements sur ces différents territoires, mais aussi lors d’une réunion organisée tout spécialement en avril, en marge de l’assemblée générale Ufolep d’Alençon.

À l’issue de ce temps de travail puis d’un rendez-vous avec le chef de cabinet du ministre délégué aux outre-mer, les représentants des comités Ufolep d’outre-mer ont formalisé quatre propositions visant à étayer le rapport. Elles portaient respectivement sur :

-         la « mise au niveau des dotations en emploi » de l’Agence nationale du sport (ANS) sur des territoires où le chômage des jeunes est préoccupant ;

-         un « soutien à l’ingénierie de projet avec une mise en œuvre d’une continuité territoriale » pour les déplacements professionnels, rassemblements nationaux et autres formations ;

-         les surcoûts entraînés pour les équipements et matériels sportifs par les taxes, les fameux « octrois de mer », qui rendent des dotations gratuites au départ excessivement coûteuses et entravent la déclinaison d’actions nationales comme le Playa Tour ou UfoStreet ;

-         « la production de données statistiques territorialisées, fiabilisées et exhaustives », afin de construire des politiques publiques adaptées.

 

Trente-six préconisations. Sans vouloir à tout prix retrouver la trace de ces propositions parmi les 36 préconisations finales du rapport (souvent techniques ou faisant référence à différents dispositifs et structures administratives), on peut toutefois relever celles qui constituent des points d’appui pour l’action des comités ultramarins. Citons par exemple :

-         favoriser une plus grande diversité des équipements pour tenir compte des nouveaux usages (comme le basket 3x3) et utiliser les espaces naturels des lieux de pratique de loisirs (préconisation 5) ;

-         attribuer des aides aux équipements favorisant la variété et la mixité des publics (préconisation 8) ;

-         diminuer l’octroi de mer pour les matériaux des constructions sportives structurantes (préconisation 11) ;

-         valoriser les activités physiques de pleine nature dans les projets de conférences régionales du sport (préconisation 13) ;

-         expérimenter l’extension du Pass’Sport aux associations sportives scolaires et favoriser la transition vers un club, ce qui peut ouvrir des collaborations avec l’Usep (préconisation 16) ;

-         accélérer le déploiement des maisons sport santé (préconisation 21).

 

Sport-santé. Sur ce dernier point en particulier, l’Ufolep est à la fois compétente et prête à s’investir davantage, en continuant d’élargir l’outre-mer son réseau de Maisons sport santé société (Ufo3S), qui pour plusieurs d’entre elles (Martinique, Mayotte) possèdent également le label ministériel.

 

Insertion professionnelle. Les comités ultramarins ont par ailleurs pour point commun d’être tous engagés dans la remobilisation et l’insertion professionnelle des jeunes, notamment à travers des parcours coordonnés favorisant l’accès aux métiers du sport : un objectif auquel font écho plusieurs préconisations du rapport Théophile. « Lors de nos échanges avec le sénateur, chacun a pu exposer les actions qu’il mène en matière d’insertion sociale et professionnelle », se félicite Dévrick Fahrasmane, délégué du comité des Îles-de-Guadeloupe, qui rappelle au passage qu’en Martinique, en Guadeloupe ou à la Réunion « un jeune sur deux est au chômage, un taux qui grimpe jusqu’à 70 % à Mayotte. Notre vocation d’éducation populaire prend là tout son sens, et n’oublions pas que si les critères retenus étaient les mêmes qu’en métropole, tous nos quartiers seraient identifiés comme QPV, éligibles aux financements de la politique de la ville ! »

 

Projet sportif commun. Au-delà des spécificités de chaque territoire, les comités Ufolep des Caraïbes et de l’océan Indien partagent les mêmes problématiques et les mêmes engagements. Aussi, ne serait-il pas envisageable de négocier sur cette base des conventions d’objectifs avec le ministère de l’outre-mer en matière de sport-santé, d’insertion sociale et professionnelle des jeunes, voire de laïcité et d’éducation à la citoyenneté ? Ceci en mettant en avant le nombre de licenciés, mais aussi le public représenté par toutes les personnes touchées par des actions à vocation sociale.

« Nous pouvons aussi raisonner en termes de bassin géographique pour mutualiser les offres de formation et leur financement » ajoute Thierry Grimaud, élu de La Réunion. « L’Ufolep, ajoute-t-il, peut également s’associer aux grands évènements sportifs comme les Jeux des îles de l’Océan Indien ou de la Caraïbe, non pas en faisant concourir des athlètes, mais en organisant des camps des jeunes ». À Mayotte, lors des Jeux de l’océan Indien, le volet jeunesse-culture-démonstrations a ainsi été confié à l’Ufolep sur la base d’un appel à projet. « Il est important de développer la culture de la "feuille de match" pour toutes nos actions, afin de pouvoir rendre compte de celles-ci aux financeurs » insiste de son côté Adil El Ouadehe, DTN adjoint sport société de l’Ufolep.

Dans le même esprit, pourquoi ne pas élaborer une déclinaison plus précise du projet sportif fédéral de l’Ufolep, commune aux comités d’outre-mer ? Un outil qui insisterait sur les objectifs partagés et l’effet levier que l’Ufolep peut avoir sur l’ensemble des territoires, assorti d’une annexe par bassin permettant de mettre en avant des actions concrètes. « Et pourquoi ne pas mettre sur pied un projet commun, en s’inspirant de l’action "Mon association booste mon cerveau", relayée dans le milieu scolaire par l’ensemble des comités Usep d’outre-mer », suggère également Thierry Grimaud, lui-même à l’origine du projet avec l’Usep de La Réunion.

 

Coup de boost. Quelle que soit sa pertinence, un rapport reste toutefois un rapport et ne se traduit pas forcément à court terme dans les politiques publiques. En attendant des mesures concrètes, notamment sur l’octroi de mer, celui du sénateur Dominique Théophile aura toutefois eu déjà un effet positif : celui de booster la réflexion commune des comités d’outre-mer de l’Ufolep sur les moyens de faire perdre une grande partie de leur sens aux comparaisons avec l’Hexagone sur la pratique licenciée et les indicateurs de santé.

 

Philippe Brenot

 

(1) Sur proposition de la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, et du ministre délégué auprès du ministre de l’Intérieur, en charge des outre-mer (qui était alors Jean-François Carenco, auquel a succédé en juillet Philippe Vigier). Lettre du 24 octobre 2022.

(2) Guadeloupe, Martinique, La Réunion et Mayotte en particulier. Tous ces interlocuteurs sont cités en annexe du rapport.



Régis Juanico, plus que jamais engagé contre la sédentarité

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Reconverti dans le conseil auprès des collectivités, entreprises et acteurs du sport, l’ex-député poursuit son combat contre la sédentarité en publiant « Bougeons ! ». 

Régis Juanico, le mot d’ordre « Bougeons ! » qui donne son titre à votre ouvrage contraste avec le constat accablant de la progression de la sédentarité que vous y dressez…

« Bougeons ! », c’est mieux que « Bougez ! » : les injonctions sont assez peu efficaces en matière de santé publique. Le Pr François Carré, qui alerte depuis dix ans sur la « bombe à retardement sanitaire » que représente l’insuffisance d’activité physique et le temps passé assis quotidiennement, constate d’ailleurs que « la mèche est de plus en plus courte ». Mais ce titre reflète l’esprit d’un ouvrage qui n’est pas qu’une énième alerte mais propose une boîte à outils pour lutter contre ce que j’appelle la nouvelle « addiction à la chaise », encore aggravée par celle aux écrans. Cette addiction tue à petit feu : le coût de l’inactivité et de la sédentarité se calcule en dizaines de milliers de décès prématurés chaque année. Elle se traduit aussi par le développement galopant de maladies chroniques qui désormais touchent aussi les jeunes générations : diabète, infarctus du myocarde et dépression ne sont plus seulement des « maladies de vieux », et la crise sanitaire est venue en rajouter encore une couche ! C’est pourquoi j’identifie dix mesures en faveur de modes de vie plus actifs, de la naissance à la fin de vie. Dix mesures qui constituent à mes yeux une stratégie nationale cohérente de lutte contre la sédentarité.

 

Le Pr François Carré, qui constatait il y a plusieurs années la perte de 25 % des capacités cardiovasculaires des collégiens en une génération, confie en préface son « découragement » devant le manque de réaction des décideurs, qu’il compare à l’immobilisme face au réchauffement climatique…

Tout d’abord, ce chiffre qui établissait une comparaison avec les années 1970 remonte à dix ans et est aujourd’hui dépassé : la dégradation s’est poursuivie et on est désormais sans doute au-delà de 30 %. Ensuite, la comparaison est pleinement justifiée : en dépit d’alertes sanitaires documentées, on observe la même procrastination que devant le réchauffement climatique. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) parle désormais de « tsunami » à propos des épidémies de surpoids et de l’obésité dans le monde entier. En France, la prévalence du surpoids et de l’obésité infantile (2-7 ans) est aujourd’hui de 34 %. Ces chiffres ont obligé les pouvoirs publics à réagir : le programme « Retrouve ton cap », qui associe une prise en charge diététique, psychologique et de l’activité physique adaptée, a ainsi été généralisé pour les 3-12 ans après son expérimentation dans quelques départements.

Au-delà des chiffres actualisés que nous avons réunis, l’objectif est de donner des clés pour inverser cette tendance mortifère. Ainsi, remplacer trente minutes de sédentarité par trente minutes quotidiennes d’activité physique (vélo, marche rapide, montée d’escaliers, bricolage, ménage) permet de réduire la mortalité prématurée de 17 % et les accidents cardiovasculaires de 30 %. Prendre de bonnes habitudes de vie dès l’enfance pour les garder jusqu’à l’âge adulte : c’est ce qu’on appelle du nom savant de « littératie physique ». Et pas la peine de viser des objectifs trop élevés qui découragent : 1000 pas de plus chaque jour, c’est déjà bon pour sa santé.

 

Vos rapports parlementaires ont-ils eu des suites concrètes ?

Contrairement aux idées reçues, les préconisations des rapports parlementaires sont souvent suivies d’effet. Comme nous le suggérions avec ma collègue Marie Tamarelle dans notre rapport de 2021 sur la sédentarité, le ministère de la Santé est devenu celui de la Santé et de la Prévention. Nous avons obtenu la généralisation des 30 minutes d’activité physique quotidienne à l’école en complément de l’EPS et l’élargissement du Pass’Sport aux étudiants boursiers. La campagne grand public auprès des adolescents que nous appelions de nos vœux a également été menée. Cela bouge aussi sur la prescription et le remboursement de l’activité physique adaptée, avec des annonces attendues prochainement. Il n’en est pas moins urgent de changer de braquet, notamment concernant les jeunes et leur environnement scolaire : aménager les cours de récréation pour les rendre « actives » ; adapter la voirie pour que les parents perdent l’habitude de déposer leurs enfants comme au « drive » et les laissent finir d’arriver à pied ; implanter des pistes cyclables permettant de se rendre au collège à vélo en toute sécurité. À l’école, l’objectif doit être au moins une heure d’activité physique quotidienne, en plus d’horaires d’EPS vraiment respectés ! Comme nous le préconisions en 2016 avec Pascal Deguilhem dans notre rapport sur le sport à l’école, il convient aussi de renforcer le rôle d’une fédération scolaire comme l’Usep en lui donnant les moyens d’intervenir dans toutes les écoles.

 

Vous citez aussi l’expérience menée avec des collégiens sous l’égide du Pr Carré et du collectif Une France en forme…

Cette étude, intitulée « Inverser les courbes » et menée avec le concours de 9000 élèves de 6e et leurs professeurs d’EPS, montre que deux séances hebdomadaires de 15 minutes de « fractionnés » permettent d’améliorer de manière notable la vitesse maximale aérobie (VMA). La généralisation de tests de condition physique à l’école, au collège, au lycée, et aussi dans l’enseignement supérieur (avec les campus promoteurs de santé) et dans le monde du travail, pourrait servir de base à une action impliquant des fédérations sportives qui, comme l’Ufolep, s’adressent à des publics parfois très éloignés de la pratique.

 

À qui s’adresse précisément votre livre ?

D’une part au grand public, afin de l’informer sur l’épidémie de sédentarité et les bienfaits d’une activité physique régulière, dans l’idée de susciter peut-être un déclic, et d’autre part aux décideurs et aux pouvoirs publics en ce qui concerne plus précisément les dix orientations pour des modes de vies plus actifs qui y sont formulées. Certaines peuvent être financées dès demain en prélevant quelques pourcentages sur les budgets sociaux colossaux des départements concernant les personnes âgées ou les personnes en situation de handicap, qui elles-mêmes ont trop peu d’activité physique. Le département est le bon échelon territorial pour faire bouger les choses.

 

Qu’attendez-vous des Jeux olympiques et paralympiques et d’une année 2024 où l’activité physique et sportive sera décrétée « grande cause nationale » ?

Au-delà de toutes les initiatives et annonces à venir, j’attends un héritage durable. Encore une fois, je crois à la généralisation des tests de condition physique, suivis d’un accompagnement vers une pratique adaptée. Le design actif, c’est-à-dire l’aménagement urbain pour favoriser l’activité physique quotidienne et les mobilités actives, ne coûte pas très cher non plus, beaucoup moins en tout cas que des équipements structurants comme les piscines, les gymnases ou les stades. Or il permet de toucher aussi ceux qui restent à l’écart des pratiques encadrées. Je crois également aux Maisons sport santé pour accueillir celles et ceux qui souhaitent se voir prescrire de l’activité physique adaptée, et au développement de sections loisir et sport-santé-bien-être pour accueillir ce public dans des clubs animés par des bénévoles ou des professionnels qualifiés. Des fédérations comme l’Ufolep ont de ce point de vue un rôle essentiel à jouer.

Donc oui, il y aura l’an prochain des campagnes de communication et l’activité physique et sportive sera érigée en grande cause nationale : c’était d’ailleurs une proposition du collectif Une France en Forme et de notre rapport de 2021 avec Marie Tamarelle. Ce sera une rampe de lancement. Mais rien n’empêche de faire de l’activité physique et sportive une grande cause nationale permanente.

 

Propos recueillis par Philippe Brenot


« Bougeons ! », Régis Juanico, avec la collaboration d’Hakim Khellaf, éditions de l’Aube-Fondation Jean-Jaurès, 144 p., 16 €.

« Les Forcés de la route », vicissitudes du cyclisme sous l’Occupation

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« Les Forcés de la route », vicissitudes du cyclisme sous l’Occupation

 

En juillet 1947, le retour du Tour de France après sept ans d’interruption fut vécu comme une renaissance. Au cœur de la Seconde Guerre mondiale, y eut pourtant une initiative commune de l’Occupant et du régime de Vichy pour relancer l’épreuve, par souci de donner à la population une illusion de normalité. C’est ce que rappelle Étienne Bonamy, ancien rédacteur en chef de L’Équipe, dans un roman très réussi.

Comme le Tour de France appartenait au journal L’Auto, ancêtre de L’Équipe, et que son directeur, Jacques Goddet, avait fermement refusé d’organiser l’épreuve, la mission échut à son ancien lieutenant, Jean Leulliot, passé au service du journal collaborationniste La France socialiste. Il lui fallut trouver également une nouvelle appellation. Celui-ci imagina alors en quelques semaines un Circuit de France en six étapes et 1 650 km, échelonnés du 28 septembre au 4 octobre 1942 : une pâle copie qui, dans le contexte très particulier de l’époque, tourna vite au fiasco.

Jean Leulliot avait pourtant réussi à réunir au départ un peloton de 72 engagés français, belges et italiens à qui l’on avait souvent forcé la main, comme le champion de France 1942 Émile Idée, aujourd’hui centenaire. La grande voix de la Radiodiffusion nationale, Georges Briquet, tenait la chronique de la course sur les ondes et 35 confrères de presse écrite suivaient en autocar. Mais la pluie tenace des premiers jours et les difficultés logistiques (logement, ravitaillement, matériel) entamèrent vite le moral de la troupe.

Le summum fut atteint lors de l’étape Poitiers-Clermont : 280 km avec un arrêt à Limoges et, surtout, le franchissement préalable de la ligne de démarcation. En dépit des autorisations accordées, les opérations de contrôle s’éternisent pendant trois heures et déjà la nuit d’automne tombe alors que se profile une dernière descente de col particulièrement dangereuse. L’organisateur sera contraint d’avancer l’arrivée de 17 km : tant pis pour le public qui patientait depuis des heures au vélodrome de Clermont-Ferrand !

En dépit de la réussite populaire de l’arrivée finale au Parc des Princes, à l’issue de laquelle le Belge François Neuville devance au classement général Louis Caput et vingt-cinq autres rescapés, l’envahissement de la zone libre, au lendemain du débarquement allié en Afrique du Nord, règlera la question d’une éventuelle seconde édition.

À travers ses personnages, Étienne Bonamy recrée remarquablement l’atmosphère de l’époque : petites lâchetés d’un journaliste collabo, magouilles de marché noir d’un camionneur et héroïsme discret de deux mécanos embarquant des passagers clandestins et du motard Pierre Dréan, qui faisait passer des messages à la Résistance. Arrêté par les Allemands, interné puis délivré par les FFI, ce dernier s’engagera dans la lutte armée puis dans les Forces françaises libres avant d’ouvrir un garage moto, précise Étienne Bonamy dans l’une des notices biographiques figurant en fin d’ouvrage. Quant au mécano Lucien Courtial, il continuera de veiller après-guerre sur les vélos des champions, accompagnant même en 1957 Jacques Anquetil dans sa première victoire sur le Tour. Loin, très loin de cet éphémère Circuit de France des années sombres. Ph.B.


Les Forcés de la route, Étienne Bonamy, En Exergue, 204 pages, 20 €.

Edito - Arnaud Jean - Président National Ufolep

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L'UFOLEP vous souhaite une bonne rentrée !

Arnaud Jean, Président, le comité directeur national et toute l’équipe technique nationale de l’Ufolep vous souhaitent une bonne rentrée sportive pour la saison 2023 - 2024 !


[pdf] Lettre dessinée - saison sportive 2023-2024 (1,09 Mo)

Hexopée, partenaire des associations Ufolep

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Hexopée et l’Ufolep ont renouvelé leur convention de partenariat pour la saison 2023-2024 en présence de David Cluzeau, Délégué général d’Hexopée et Arnaud Jean, Président national de l’Ufolep. Cette convention s’inscrit dans le cadre de l’économie sociale et solidaire. En effet en tant qu’organisation professionnelle représentative des branches de l’animation, du tourisme social et du sport, Hexopée vise à accompagner ses adhérents dont les comités Ufolep dans les domaines juridiques et du dialogue social. Les activités identifiées sont donc de nature éducative, sportive, culturelle, scientifique, sociale de tourisme, de formation, d’hébergement et de protection de la nature et de l’environnement.

Exopée compte 14 000 adhérents employant plus de 100 000 salariés. En vertu de cette convention négociée au niveau national, toute association Ufolep peut bénéficier de ces services :

  • Bénéficier d’une expertise sur les questions liées au rôle de l’employeur, du dialogue social, du droit du travail et de la convention collective du sport, 
  • Organiser conjointement des événements en lien avec le dialogue social, 

Hexopée s’efforce également d’animer son réseau d’adhérents à travers des délégations régionales qui se réunissent régulièrement pour échanger et débattre de sujets en prise avec les réalités de chaque territoire. En tant qu’employeurs de la branche du sport, les associations Ufolep y ont toute leur place !

Sachez également que l’Adoes (Association pour les développement économique et social), organisme de formation créé par Hexopée, propose des formations en droit social et relations humaines destinées aux employeurs de l’économie sociale : contact@adoes.fr

Pour toute info sur la territorialisation : https://www.hexopee.org/publication/577 rubrique « Notre présence en région »

En savoir plus sur votre délégation : territoires@hexopee.org



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