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Vosges : le Mouv’Truck amène le multisport dans les villages

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L’éducatrice sportive du comité Ufolep va au-devant des publics éloignés de la pratique pour préparer le terrain à des créneaux pérennes.

 

C’était la grande innovation de la rentrée 2021 à l’Ufolep Vosges : un camion rempli de matériel, piloté par une éducatrice en activités adaptées allant animer des séances dans les quartiers et les villages des intercommunalités d’Épinal, Saint-Dié et Remiremont. L’objectif : aller à la rencontre des personnes les plus fragilisées socialement et les plus éloignées de la pratique sportive. Outre les trois EPCI concernés, l’initiative était soutenue par le conseil départemental, les services de la Jeunesse et des Sports et les bailleurs sociaux.

Trois ans plus tard, l’action se déploie sur 9 des 11 EPCI du département et dans 15 à 20 communes différentes.

 

Sections pérennes

Mais l’ambition était aussi de préparer le terrain à des créneaux pérennes, après l’impulsion donnée par les 10 séances hebdomadaires proposées sur deux mois et demi. Une section multisport a ainsi vu le jour en septembre 2022 à Fraize, suivie à la rentrée dernière par celle d’Éloyes. Animées toutes deux par Amandine, l’éducatrice départementale déjà au volant du Mouv’Truck, elles comptent respectivement une vingtaine et une douzaine de licenciés : principalement des femmes de plus de 60 ans, même si à Fraize les hommes représentent un tiers de l’effectif.

Une nouvelle section pourrait aussi être créée à la rentrée à Xertigny, où les séances proposées de février à avril ont réuni une bonne vingtaine de personnes. Soit deux villages situés en zone rurale et une commune – Éloyes – située à la limite de la zone urbaine de Remiremont.

La tentative d’installer un créneau du mardi soir à Épinal, la préfecture, s’est en revanche soldée par un échec. « Il n’y avait personne : cet horaire tardif était peu adapté et l’environnement du gymnase a pu achever de dissuader notre public cible, explique Victor Demange, délégué départemental Ufolep et initiateur du projet1. Des offres concurrentes existent également en milieu urbain, ce qui n’est pas le cas en zone rurale. » Début 2022, un créneau a toutefois été créé dans un quartier prioritaire de Remiremont. Il l’a été au sein d’une association de la Fédération française Sport pour tous déjà implantée localement. « Si l’objectif est de susciter la création de sections Ufolep, le but n’est pas de se concurrencer entre acteurs partageant le même objectif », précise Victor Demange.

Les deux sections de Fraize et Éloyes sont rattachées au comité, avec l’espoir qu’elles se transforment en jour en association autonomes. Difficile également d’élargir le public de celles-ci au-delà des retraités, même si le souhait était aussi de toucher les adultes plus jeunes. « L’expérience a montré que les 25-60 ans que nous touchons avec le Mouv’Truck s’inscrivent moins dans la durée. Peut-être en raison du coût de la licence, même s’il est fort raisonnable – 101 € pour une quarantaine de séances à l’année –, mais pas seulement », observe le délégué.

Une piste de réflexion pour ce laboratoire du sport pour tous qu’est, à sa façon, le comité Ufolep des Vosges. Ph.B.

 

(1) Voir En Jeu n°50, mars 2022.



La dérision, arme ultime des traileurs ramasseurs de déchets

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Les traileurs de Morvan Oxygène communiquent avec un humour grinçant pour que les chemins cessent d’être des dépotoirs.

 

Profiter de sa pratique de la course à pied pour ramasser les déchets éparpillés sur les chemins n’est pas une initiative révolutionnaire. Depuis 2016, il existe même un terme pour cela : le « plogging », contraction du verbe suédois signifiant « ramasser » (plocka upp) et du très international « jogging ». Cette écocitoyenneté du quotidien peut aussi se prolonger à travers des actions collectives qui donnent de la visibilité à la démarche.

 

Visite présidentielle

Ni André Colin – qui ramasse en solitaire quand il court ou promène son chien – ni les membres de l’association Morvan Oxygène – qui l’épaulent dans des opérations planifiées – ne sont donc des pionniers en la matière. En revanche, la façon dont ils relaient leur démarche pourra peut-être en inspirer d’autres.

Tout est parti de la petite animation imaginée en octobre pour la visite rendue par le président de l’Ufolep, Arnaud Jean, à cette très dynamique association multisport basée à Château-Chinon (Nièvre). « L’été dernier, touristes et promeneurs avaient souillé comme jamais les abords du Calvaire, le belvédère depuis lequel on peut admirer la ville et ses environs. D’où l’idée d’y organiser un ramassage de déchets » explique André Colin, qui avec la vingtaine de bénévoles mobilisés ce jour-là a rempli une remorque de 50 kilos de déchets en tout genre.

Afin que l’action ne soit pas sans lendemain, les traileurs de Morvan Oxygène ont laissé une trace sous la forme d’une plaque en bois pyrogravée : une façon de sensibiliser les promeneurs qui en toute négligence abandonnent canettes, emballages divers, mouchoirs en papier et autres peaux de banane. « Souvent, les gens n’y font même pas attention. Ils se dédouanent en pensant que c’est biodégradable, sans imaginer la durée du processus de dégradation. C’est même à se demander si, jetant leur kleenex, certains n’ont pas l’impression de planter un arbre ! »

André Colin a le sens de la formule. Entrepreneur en menuiserie PVC, il s’y entend aussi en matière de communication. Ainsi, la démarche de Morvan Oxygène se décline-t-elle sous la dénomination « Run éco actif », complétée par la mention « Tous acteurs du changement ». Elle est également relayée par une page Facebook et un logo intégrant la devise explicite « Nous, on nettoie la nature ».

 

Le Noël champêtre de la famille Débile

André Colin sait toutefois qu’« on ne touche pas les gens en leur faisant la leçon ou la morale ». C’est pourquoi il use de l’humour dans les messages tout en dérision postés au gré de ses trouvailles, lesquelles vont de la trop classique canette de boisson énergisante au plus exotique emballage de brosse à WC. Quant au four au micro-onde abandonné au détour d’un chemin, il lui a donné matière à broder sur l’hypothétique « repas de Noël champêtre de Monsieur et Madame Débile », qui s’attendaient probablement à trouver une prise électrique au milieu de la forêt… « Il ne faut pas prendre les gens frontalement, c’est contreproductif. En revanche, si on les fait sourire de leur comportement, on peut espérer qu’ils s’interrogent un peu sur celui-ci et, la fois suivante, retiennent leur geste avant de balancer leurs déchets. »

Au printemps, la première opération de la saison s’est déroulée début avril à la base nautique de l’étang de Baye. D’autres seront organisées, en plus du « picorage » de tous les jours. La démarche vaut aussi pour les sections sœurs que sont la marche, mais aussi l’escalade, tant les abords des falaises sont souvent balisés des restes de pique-nique de pratiquants irrespectueux de sites dont ils sont pourtant les premiers utilisateurs. Et pour que chaque discipline puisse communiquer à travers sa propre identité, des panneaux personnalisés « marche » et « grimpe éco active » ont ainsi été réalisés.

Certes, il arrive que ceux-ci soient vandalisés. Mais les membres de Morvan Oxygène peuvent au moins de consoler en considérant que leur matériau biodégradable ne polluera pas les sols ou la nappe phréatique de particules microplastiques. Ph.B.



Jérôme et Yann, le sport plus fort que le handicap

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Jeune diplômé en Staps, Jérôme Rousseau a créé à Nanterre (92) l’association Novosports, qui réunit «handi» et «valides » dans des adaptations du basket, du foot et du volley. Yann Doyelle est l’un des coachs bénévoles.

 

Jérôme. « J’ai 27 ans et dans mon parcours de vie j’ai toujours eu une relation étroite avec le sport. Dès l’enfance j’étais fan de football, et dès l’école primaire j’ai été encouragé par mes enseignants de la Fondation Poidatz – à Saint-Fargeau-Ponthierry (Seine-et-Marne) – à pratiquer des activités sportives adaptées, de la sarbacane au tennis de table. J’ai ensuite étudié au lycée Toulouse-Lautrec de Vaucresson (Hauts-de-Seine), qui réunit des personnes en situation de handicap avec d’autres qui ne le sont pas. Mon bac en poche, comme j’étais intéressé par l’animation – j’ai passé mon Bafa – et l’organisation d’évènements sportifs, je me suis orienté vers un DUT en animation sociale. J’ai effectué mon stage de 2e année à Montréal, dans une structure, le Centre d’intégration à la vie active, qui proposait des activités sportives et culturelles : un concept que j’ai beaucoup aimé. Puis je suis entré en licence professionnelle Staps d’éducateur socio-sportif et j’ai obtenu mon mastère management du sport il y a deux ans. Entre-temps, Novosports était née. »

Yann. « J’ai connu Novosports par deux amis qui participaient aux entraînements de l’association. Cela m’a plus, j’y suis resté. Aujourd’hui en 2ème année de master activité physique adaptée et santé (Apas) à l’université de Nanterre, j’encadre la pratique du baskin, que j’ai découverte à travers des articles avant de rencontrer l’équipe de Baskin France et de suivre une formation pour devenir entraîneur. Le fait de coacher des profils très variés oblige à trouver le challenge adapté à chacun, à tester de nouvelles choses ou de nouvelles techniques. Et en match, tout en respectant la lettre et l’esprit des règles, nous utilisons des stratégies bien particulières en fonction des joueurs et de nos adversaires ! »



Les une-deux handi-valides de Novosports

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Créée par des étudiants de l’Université de Nanterre (Hauts-de-Seine), l’association Novosports associe joueurs debout et en fauteuil dans des pratiques adaptées du basket, du football et du volley.

 

Jérôme Rousseau, qu’est-ce qui vous a conduit à créer l’association Novosport ?

J’ai fait des études en Staps à Nanterre, filière management du sport, et je suis en situation de handicap. Or à l’université il y avait du matériel sportif et d’autres étudiants porteurs d’un handicap, mais pas de pratique partagée. C’est ainsi que nous avons commencé à organiser à la fac des activités régulières pour un public mixte. Puis, pendant le Covid nous avons été accompagnés sur la dimension entrepreneuriale, ce qui m’a incité à fonder Novosport en janvier 2021. À la fin de mon mastère, je me suis attelé bénévolement à structurer l’association et trouver des financements, ce qui m’a permis de démissionner de la présidence pour en devenir il y a bientôt deux ans directeur général salarié. Aujourd’hui, Novosports ce sont 37 pratiquants licenciés et 14 membres bénévoles impliqués, dont 4 siégeant au bureau de l’association, plus 2 salariés : moi-même et un alternant chef de projet.

 

Quelles sont vos activités ?

Nous proposons aujourd’hui trois créneaux hebdomadaires en gymnase à Nanterre (Hauts-de-Seine), Paris 19e et Gonesse (Val-d’Oise). Nous sommes affiliés à l’Ufolep depuis la rentrée dernière, parce que nous en partageons les valeurs et que nous sommes le premier club d’Île-de-France qui propose la pratique du baskin – ou baskIN – dans un objectif de compétition. Or cette adaptation du basket permettant d’associer dans une même équipe des personnes porteuses de différents handicaps et des valides est développée à l’Ufolep, en particulier en Loire-Atlantique.

 

La vocation de Novosports est de faire pratiquer ensemble personnes valides, en fauteuil manuel et en fauteuil électrique : n’est-ce pas trop compliqué ?

Une précision tout d’abord : quand on pense handicap, on pense immédiatement handicap moteur en oubliant souvent les personnes en situation de handicap sensitif ou mental, que nous prenons aussi en compte à Novosports. Ensuite, le plus compliqué est de trouver le « juste milieu », à savoir faire que l’activité plaise à chacun, en acceptant les règles et en y trouvant sa place. Cela exige de proposer du « spécifique » à chaque individu, c’est-à-dire un vrai « challenge », ni trop difficile ni trop facile. C’est justement ce qu’ont réussi les concepteurs du baskin avec une ingénierie très fine qui passe par des ballons et des paniers adaptés à chacun, un temps plus long pour shooter, etc. Chaque joueur ou joueuse peut ainsi exister dans l’équipe.

 

Vous pratiquez aussi des adaptations du football et du volley : c’est vous que les avez mises au point ?

C’est le fruit de toute une équipe associant des enseignants en activités physiques adaptées. Par exemple, le volley inclusif se joue avec un gros ballon de fitness qu’il ne faut pas faire passer au-dessous mais sous le filet, le point étant marqué lorsque la balle sort du terrain de jeu sans que l’équipe adverse puisse l’empêcher. Au football, où la balle est un peu plus grosse qu’un ballon réglementaire, les règles permettent de se faire des passes entre personnes valides et en fauteur manuel ou électrique, avec au bout un tir au but.

 

C’est important que ce soient des sports d’équipe ?

Oui, très important. Pour la dimension collective et parce que dans un sport individuel il est plus c’est plus difficile de compenser afin qu’il y ait vraiment « match ». Il faut jouer sur la distance, le nombre de points, mais nous n’avons pas encore trouvé cet équilibre… En tennis ou tennis de table, on peut imaginer une confrontation par équipes où chaque personne en rencontrerait une dans la même situation qu’elle, mais plus difficilement opposer une personne valide à une autre porteuse de handicap, même en adaptant la taille du terrain par exemple.

 

Qui anime les séances ?

Des enseignants en activités physiques adaptées, comme notre créneau du lundi 18h-20h à Nanterre-Université et celui de volley inclusif – le lundi soir aussi –, qui l’est par notre alternant chef de projet. Idem pour le baskin c’est à Paris 19e C’est aussi le cas à Gonesse, dans le complexe sportif de l’entreprise Manutan, où ce ne sont pas des activités partagées : nous accueillons des jeunes de trois institutions spécialisées mais qui n’ont pas forcément accès à la pratique sportive au sein de celles-ci.

 

Pourquoi ces sites ?

Nanterre parce que c’est notre berceau. Paris parce qu’il y a beaucoup de demande et que la mairie nous a octroyé ce créneau. Et Gonesse parce qu’une enseignante à l’université de Nanterre intéressée par notre démarche nous a trouvé cette opportunité.

 

Organisez-vous des matchs contre d’autres équipes ?

C’est la prochaine étape ! C’est déjà possible pour le baskin, même si nous n’avons pas encore trouvé d’adversaire en région parisienne. Pour le football et le volley, c’est encore un projet : il faudrait d’autres associations comme la nôtre à proximité… Mais nous organisons les 1er et 2 juin à Nanterre-Université la première Coupe de France de volley inclusion, avec des étudiants venus des campus de Brest, de Montpellier, etc.

 

Comment vous financez-vous ?

À côté des adhésions, qui représentent une faible part de notre budget, nous effectuons des prestations rémunérées visant à sensibiliser au handicap auprès d’établissements scolaires (écoles, collèges, universités) et d’entreprises. Nous menons également des projets soutenus par des fonds européens.

 

Vous comptez aujourd’hui 37 adhérents, répartis sur trois sites : pourriez-vous être plus nombreux ?

Oui, parce qu’il y a de la demande. Mais le public en situation de handicap est plus difficile, par manque d’information et parce qu’il lui est plus difficile de se déplacer. La mobilité est un enjeu déterminant pour pratiquer une activité sportive, et plus encore en région parisienne.

 

Propos recueillis par Ph.B.

 

(1) Novosports a accueilli le 16 mars l’assemblée générale annuelle de Baskin France, association partenaire l’Ufolep à travers une convention.



Mouthe, poste avancé de la gym Ufolep en Franche-Comté

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À Mouthe (Doubs), réputé le village le plus froid de France, depuis trente ans on peut se réchauffer à l’Association gymnique. Notamment depuis que Justine et Aurore, deux jeunes mamans arrivées de Rhône-Alpes, ont réveillé la section gym artistique, qui coexiste avec du fitness adulte et de la kinésiologie-relaxation. Hébergée le mercredi dans le gymnase du collège, elle compte 20 licenciés, dont leurs filles.

Pour permettre à Évangéline, Naomie, Edenne et leurs copines de goûter au sel de la compétition, les deux mamans-entraîneures ont engagé cette année deux équipes à l’Ufolep. « Adolescente, j’ai eu la joie de partager un titre de championne de France et je souhaitais que les filles puissent connaître cette ambiance », explique Aurore Dumas. Sauf que ça n’est pas simple en Bourgogne-Franche-Comté, avec seulement deux autres clubs Ufolep, excentrés de surcroit à l’autre bout de la région : « Nous avons donc été rattachées au championnat départemental de la Drôme, là où j’ai concouru autrefois en Ufolep. Une vraie expédition, compliquée encore par le blocage des routes par les agriculteurs en colère ! Mais c’était quand même bien qu’elles vivent ça. » Elles, et aussi Enak et Teddy, les deux garçons du club, qui par la force des choses étaient engagés en individuel. Ph.B.



La grange aux agrès, antre de la Gymnastique Montagne Thiernoise

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Près de Thiers (Puy-de-Dôme), la Gymnastique et Trampoline Montagne Thiernoise fédère une centaine de licenciés au cœur d’un territoire très rural.

 

La Montférie est un modeste hameau situé entre Thiers et Noirétable, dans le Puy-de-Dôme. C’est pourtant là, derrière les murs d’une grange réhabilitée, que bat le cœur de la Gymnastique et Trampoline Montagne Thiernoise. « Le club est né d’une scission avec La Thiernoise Gym, à Thiers, quand en 2001 celle-ci a pris le virage du haut niveau, explique Anne-Marie Émaille, trésorière, responsable technique et entraîneure bénévole. Nous avons d’abord été accueillis dans la salle des fêtes de Saint-Rémy-sur-Durolle, avec pour contrainte de devoir démonter fréquemment le matériel. C’est pourquoi nous avons saisi en 2010 l’offre faite par la communauté de communes de la Montagne Thiernoise d’une salle dédiée, sur un territoire où nous sommes l’une des rares activités sportives proposées aux jeunes filles. »

Près d’un quart de la centaine de licenciés sont toutefois des garçons pratiquant le trampoline. Une dizaine de filles en sont aussi des adeptes, en seconde activité. « La plupart de nos gymnastes ont entre 6 et 14 ans car, à partir du lycée tous sont internes, que ce soit côté Puy-de-Dôme ou côté Loire. C’est pourquoi le vendredi soir est réservé aux plus âgés », précise Anne-Marie.

À Ia Montagne Thiernoise, « tout le monde fait de la compétition, dans une très bonne ambiance car sans pression du résultat ». Et comme les relations sont excellentes avec les nouveaux dirigeants de la Thiernoise Gym, devenu entre-temps un club 100 % Ufolep, Anne-Marie et ses gymnastes les plus grandes sont de temps en temps accueillies à Thiers, dans une salle incomparablement plus vaste que la leur. « C’est bien utile avant les compétitions, pour se repérer sur le praticable. »

S’il était possible de pousser les murs de l’ancienne grange de La Montférie, la Gymnastique et Trampoline Montagne Thiernoise pourrait certainement réunir davantage de licenciés. Mais Anne-Marie est déjà sur le pont trois fois par semaine, dont le mercredi après-midi jusqu’à 19h. Plus les compétitions le week-end, et ses multiples casquettes1. « Mais c’est avant tout de la passion, et du plaisir ! »

Ainsi va la gymnastique à La Montférie, petit embranchement sur la D 42, à trois kilomètres du bourg de Viscomtat. Ph.B.

(1) Formatrice d’officiels, élue départementale Ufolep, membre de la commission technique régionale Auvergne-Limousin de gymnastique et de la commission nationale, avec la responsabilité d’un secteur qui va de l’Auvergne à la Normandie et la Bretagne.



Le Portet Gym, anatomie d’un club en expansion

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À 10 km au sud de Toulouse, Le Portet Gym réunit 430 adhérents de tout âge dans ses sections loisirs et compétition, explique son jeune président, Guillaume Bellin.

 

Guillaume Bellin, Le Portet Gym se présente sur son site comme un club en pleine expansion…

Oui, parce que nous avons connu ces dernières années une croissance à deux chiffres de nos adhérents. Nous sommes 430, dont 370 licenciés Ufolep, contre 340 la saison passée et 270 il y a deux ans. Cela s’explique par la professionnalisation, avec désormais deux salariées à temps plein : Orly, responsable technique, et Laurie, autre entraîneure principale, toutes deux diplômées d’État et issues du club. À côté des entraîneurs bénévoles, deux autres sont salariés à temps partiel : Christelle et Gwendal, lequel s’occupe de la section masculine.

 

Cela a permis d’élargir la palette de vos pratiques…

C’est l’autre raison de notre expansion. À côté de la gymnastique artistique féminine et masculine et de l’éveil gymnique jusqu’à 5 ans, nous proposons de nouvelles activités : la « gym plus », orientée vers l’entretien physique ; du « sport adapté » pour les enfants en situation de handicap ; et une section loisir proposant un entraînement hebdomadaire pour des primo-gymnastes et des enfants pas intéressés par la compétition. La grande majorité de nos licenciés a entre 6 et 16 ans, avec une moyenne d’âge de 12 ans et 17 % de masculins, grâce notamment aux « baby », mais aussi au plus vieux gymnaste de la région : David, secrétaire du club, qui « matche » encore à 40 ans. Moi-même, à 37 ans je renforce une équipe, mais pas au niveau national. Je suis plutôt loisir que compétition !

 

Peut-on identifier d’autres facteurs ?

J’en vois deux. Tout d’abord, nous sommes probablement le club de gym le moins cher de la région, avec un tarif moyen annuel de 200 €, et ensuite l’atmosphère est familiale. Cet esprit convivial est entretenu par des galas et de petites compétitions en interne et s’incarne dans nos 20 mini-coaches, jeunes gymnastes qui passent un diplôme d’animation pour épauler les entraineurs.

J’ajouterai aussi que la gym est une activité à laquelle on pense facilement pour les plus jeunes : elle développe des capacités motrices utile ensuite dans d’autres sports et offre l’avantage d’être indifférente aux aléas de la météo. Nous les gardons ensuite au club parce qu’ils s’y sentent bien ! Last but not least, la mairie du Portet-sur-Garonne met à notre disposition une salle dédiée.

 

Vous avez aussi créé il y a deux ans une section « performance »…

Nous sommes partis du principe qu’un club attire aussi par l’excellence de ses meilleurs éléments. Sans prétendre au très haut niveau, nous voulons permettre aux jeunes filles et jeunes garçons qui en ont les capacités de viser la performance, avec des plages d’entraînement élargies. Nos pré-poussines (5-7 ans) et poussines (7-10 ans) concourent ainsi en FFGym. Les filles et garçons plus âgés restent engagés en Ufolep, car en FFGym le niveau est pour l’instant trop élevé.

 

À l’autre bout du spectre, quel est le public de la gym adulte ?

Ce sont des personnes motivées par l’entretien physique. La moyenne d’âge est de 45-50 ans, avec 40% d’hommes. Ces créneaux du midi et du soir sont accessibles aux actifs et on peut s’inscrire autant de fois par semaine, tant qu’il y a de la place. À son lancement, nous avions surtout des parents de gymnastes, mais le bouche-à-oreille aidant les profils se sont diversifiés. Là aussi, nous sommes bien moins chers qu’une salle de sport, pour un effectif maximum de 12 personnes bénéficiant des conseils personnalisés de coachs qui adaptent les exercices aux pathologies de chacun.

 

Comment la section adaptée est-elle née ?

Elle est née à l’initiative de Lucille, gymnaste de longue date au club et éducatrice dans un IME toulousain. Ces enfants atteints d’autisme assez lourd ou déficients mentaux sont pleinement intégrés au club. Ils participeront à notre gala de fin d’année et notre souhait serait qu’ils puissent participer aux compétitions Ufolep dans une catégorie dédiée.

 

Pour finir, quel est votre parcours de gymnaste et de dirigeant ?

Enfant, j’ai fait très peu de gym avant de préférer les sports d’extérieur. J’y suis revenu pour y inscrire trois de mes enfants : Poppy et Myla, 13 et 7 ans, toujours licenciées, et Gabriel, 11 ans, qui ne l’est plus. Je me suis impliqué dans le club et, il y a deux ans, le président m’a proposé de prendre sa suite. C’était un moment charnière, celui de l’embauche de notre première coach salariée. Passant d’un club de bénévoles aux faibles dépenses à un club employeur, il fallait trouver un nouveau ratio économique. Or je suis directeur des opérations dans une entreprise où je gère les services logistique, clients et infrastructures, à la croisée du management et du financier. Un autre genre de gymnastique ! Recueilli par Ph.B.



Des gymnastes et des clubs : Sylvie, nouvelle venue chez les Feux Follets

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Les Feux follets de Venansault, près de La Roche-sur-Yon, sont affiliés à la fois à l’Ufolep et à la FSCF (Fédération sportive et culturelle de France). Une rareté liée à l’arrivée en Vendée en 2015 de Sylvie Julien depuis sa Picardie natale.

 

« Comme j’avais pratiqué la gymnastique jusqu’à 13 ans, au baccalauréat j’ai pris cette discipline en EPS en candidate libre. Après avoir jugé mon évolution, les examinateurs m’ont alors proposé de revenir entraîner à La Vaillante de Saint-Quentin (Aisne), un club Ufolep-FFGym !

Un an après mon arrivée en Vendée pour prendre un nouveau poste d’agent administratif en établissement scolaire, j’ai trouvé ce club familial où j’entraîne bénévolement tous les soirs du lundi au jeudi, plus les compétitions. Historiquement, le club était uniquement FSCF, mais les dirigeants souhaitaient s’ouvrir à d’autres horizons. Je leur ai parlé de l’Ufolep, que je connaissais bien pour avoir été aussi formatrice de juges et d’animateurs, et même membre de la Commission nationale...

Le programme de la FSCF diffère sensiblement : il s’agit d’imposés alors qu’en Ufolep chacun compose le sien. Ce sont aussi des équipes de douze, avec une chorégraphie d’ensemble qui compte comme un cinquième agrès. Chacun peut aussi s’inscrire aux Nationaux, alors qu’en Ufolep il faut passer par des qualifications. Autre différence : à la FSCF les évolutions se font sur des pistes individuelles, et non sur un praticable.

Sur 200 gymnastes, 150 sont à la FSCF et 50 à l’Ufolep, où nous sommes notamment limités par le nombre de juges : en Ufolep, pour l’instant seules quatre mamans sont formées. » Ph.B.



Des gymnastes et des clubs : Simon Briand, AGP Vigneux-de-Bretagne

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À 32 ans, Simon Briand préside depuis déjà sept années son club de la grande couronne de Nantes.

 

« Avec ses 450 licenciés, l’Association Gymnique La Paquelais Vigneux-de-Bretagne est le premier club de notre commune, située près de Nantes. La moitié de nos adhérents pratique le fitness et l’autre la gymnastique artistique, qui commence avec la gym enfant, puis l’éveil, et se poursuit en compétition pour 140 gymnastes engagés du niveau 8 au niveau 3 Ufolep, dont 15 garçons. 

À titre personnel, même si j’avais vaguement essayé la gym enfant, je suis vraiment venu au club à 16 ans, dans le sillage de ma sœur aînée, Clotilde, que j’allais voir en compétition avec mes parents et qui venait d’entrer au bureau de l’association. Elle nous en parlait beaucoup, ça m’a intéressé et je suis devenu animateur. J’ai passé mon brevet fédéral (BFA1) et suis entré à mon tour au bureau quand ma sœur en est partie.

Pendant mes études de logistique, je revenais chaque week-end pour entraîner. Puis, à 25 ans, on m’a chaleureusement proposé la présidence du club. Sans doute étais-je un peu jeune pour assumer cette responsabilité, mais j’ai acquis des compétences nouvelles et ça m’a beaucoup apporté sur le plan personnel. » Ph.B.



Des gymnastes et des clubs : Eliabel, Gymnix Gradignan

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Eliabel Barse, 48 ans, préside près de Bordeaux le club auquel elle est fidèle depuis 1981.

 

« Le Gymnix a été créé en 1980 et son nom importé du Québec par son fondateur, Jean-Louis Georgeot, mécanicien reconverti prof de gym qui avait connu à Montréal dans un club de ce nom. 1980, c’est aussi l’année des Jeux olympiques de Moscou, où derrière ma télé j’avais été subjuguée par les gymnastes. Et comme la salle se trouvait à 300 mètres de la maison…

J’ai toujours été fidèle au Gymnix, sauf trois saisons où j’ai rejoint le club partenaire de Villenave-d’Ornon, plus axé compétition. Et si j’ai "matché" en FFGym, je me suis toujours davantage reconnue dans le côté équipe valorisé en Ufolep. J’ai ensuite arrêté à 22 ans, parce que mes copines partaient, et dans la foulée je suis montée à Paris pour raison professionnelles. Mais j’ai repris une licence dès que j’ai été de retour sur Bordeaux comme prof d’EPS : j’avais 26 ans et, avec deux autres "vieilles", pendant une année nous avons fait équipe avec des "gamines" de 16 ans. Puis, à 40 ans, j’ai à nouveau replongé pour aider des jeunettes.

Présidente du club, j’entraîne aussi deux fois par semaine, bénévolement. L’autre principe, c’est que passé l’initiation pour les 4-6 ans, tout le monde fait de la compétition : c’est l’ADN du club. L’émulation aide à progresser et rejoint la volonté des entraîneures de faire bien les choses. C’est possible en Ufolep, où chacun peut concourir à son niveau. Nous ne sommes affiliés à aucune autre fédération, par conviction : nous n’avons pas l’ambition du haut niveau.

Côté installations, nous partageons une salle municipale équipée avec un autre club Ufolep : le Patronage laïque de Gradignan, orienté loisir et avec beaucoup de tout-petits dans ses rangs. Nous sommes complémentaires, chacun avec son identité.

Nos 160 licenciés sont principalement des filles entre 8 et 15 ans, et chaque année nous devons refuser plusieurs dizaines de jeunes : c’est toujours un crève-cœur de devoir adresser ces e-mails aux parents... Nous avons aussi une équipe de six garçons âgés de plus 18 ans et venus à la gym sur le tard : des copains ou petits copains de nos entraîneures, issus parfois de sports collectifs comme le rugby ! Et la nouveauté de l’année, c’est une section gym adulte (fitness et agrès) pour les mamans de nos gymnastes.

Parmi nos 28 entraîneurs, il y a deux garçons, Jérôme et Alban, et aussi mes deux filles, Loan et Anaïs, 20 ans et 12 ans. Elles entrainent les enfants de mes anciennes protégées ! Dès 11 ans, nos gymnastes sont invitées à entraîner les petites de 4-5 ans, qui viennent les voir et les encourager en compétition, et qu’elles prennent tout naturellement comme modèles. »



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