"La parité on y est déjà..." un slogan tout à propos lors de l’audition del’Ufolep lundi dernier en présence des représentant.e.s du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes (HCE), instance gouvernementale indépendante et consultative, qui mène ce semestre un travail sur les femmes dans le sport, à l’aune des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024.
➡ Ce travail, mené par la commission Parité porte sur la place des femmes dans le monde du sport, en termes de répartition dans les instances (comité, conseils, …), dans l’encadrement techniques (arbitres, métiers du soin, mécanicien.nes, …) et dans l’accès à la professionnalisation des sportives (formations, orientations, réorientations, … ). Il s’agit d’interroger aussi le traitement qui leur est réservé dans les médias. L’objectif est de formuler des recommandations concrètes et opérationnelles !
➡ Dans le cadre de ces travaux, un temps de travail, d’échange et de partage principalement sur la parité dans le mouvement sportifet l’action de l’Ufolep a été mené lundi dernier et à cette occasion, l’affiche en arrière-plan de la visio, témoin et illustration de la campagne Egalité menée par l’Ufolep depuis 2023, a donné le sourire et le ton aux propos tenus à cette occasion.
➡ L’Ufolep est en effet engagée pour l’accès du sport à toutes et à tous avec un focus sur la féminisation de l’encadrement depuis de nombreuses années via son Projet Sportif Fédéral !
Un engagement et une mobilisation qui ne se démentent pas et qui montent en charge avec une palette d’outils variés tels le guide de lutte contre les violences, les vidéos retraçant les séjours inspirations, le baromètre des violences, le kit Fémina Sport et les dispositifs de mise en œuvre sur tous les territoires pour toujours donner toujours plus de résonance à ces enjeux, comme à l’occasion de la remise du rapport du Groupe Egaé ou du label FIER lors de l’assemblée générale nationale Ufolep organisée à Lille les 13 et 14 avril derniers.
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Hôte de l’AG de Lille des 14-14 avril, le comité a mis en scène l’équilibre trouvé entre activités traditionnelles et actions à forte dimension sociale.
Derrière le clin d’œil, accueillir une Assemblée générale nationale au Grand Sud avait valeur de symbole pour l’Ufolep du Nord, a souligné son président Bruno Verbeken. Le fait que cet équipement soit implanté dans un quartier politique de la Ville fait en effet écho à l’orientation « sport société » prise depuis 2018 par le comité, parallèlement à la préservation de ses activités traditionnelles, toujours animées par des commissions sportives composées de bénévoles.
Inverser la tendance
« Durant de nombreuses années, fort de son contingent impressionnant de licenciés et de plusieurs centaines d’associations, l’Ufolep Nord s’est tout naturellement focalisée sur les activités sportives. C’était l’époque où les licenciés se bousculaient aux portes des associations. Les amicales laïques étaient florissantes et comptaient de multiples sections sportives. Dans la plupart des villages, l’Ufolep étaient présente avec ici une équipe de football, là un club de tennis de table et là-bas une association rassemblant des cyclotouristes qu’on croisait le dimanche sur les routes de nos campagnes. »
Puis, a expliqué Bruno Verbeken, « les modes de vie évoluant, à partir de 2010 les affiliations et adhésions commencèrent à fléchir de manière inversement proportionnelle au montant de nos cotisations. En effet, le montant de la licence, ressource quasi unique du comité, était la variable d’ajustement de notre budget. Et plus la licence augmentait, plus nous perdions de licenciés ».
Il fallait réagir. Les réflexions pour infléchir la tendance se sont alors traduites par la contractualisation d’un dispositif local d’accompagnement et un plan d’action sur 2020-2024 qui adaptait au territoire les priorités nationales du projet sportif fédéral (PSF) de l’Ufolep. Cette diversification des domaines d’activités et des partenaires – en investissant le sport-santé et en fédérant des associations à l’objet social affirmé – a permis au comité d’étoffer son équipe et de développer ses ressources. S’y est ajouté le déménagement du siège historique vers un lieu plus adapté. De l’art de « transformer une contrainte économique en une opportunité de développement, dans le respect de nos valeurs », avec « une parfaite osmose entre salariés et bénévoles » a résumé Bruno Verbeken. Une transformation et un état d’esprit auxquels le délégué départemental Thibaut Dourlen n’est pas étranger.
Passer’Elles et Parkour59
Cette ouverture fut illustrée par le témoignage de deux associations devenues les plus importantes en termes d’adhérents. La première, Passer’Elles, s’appuie sur des activités physiques à destination des femmes pour créer des « passerelles » entre les générations, les quartiers et les cultures, a expliqué sa coordonnatrice Alessandra Machado. Entre sport-santé et lien social, l’apprentissage du vélo par des femmes issues des quartiers a par exemple débouché sur une escapade jusqu’à la station balnéaire de Malo-les-Bains.
Quant à l’association Parkour 59, créée en 2009 à Roubaix et affiliée depuis 2014, elle fédère à présent 450 adhérents et ses cinq éducateurs et animateurs diplômés animent des créneaux de pratique six jours sur sept dans une ancienne usine textile réhabilitée. C’est ce qu’a détaillé son fondateur, Larbi Liferki, avant de laisser trois « traceurs » proposer une courte mais spectaculaire démonstration de la discipline.
Mieux encore : la dynamique de Parkour 59 s’est étendue au niveau national avec la création d’un brevet fédéral, décroché en janvier par les dix premiers stagiaires, tous membres du club. Larbi Liferki a également effectué un recensement de toutes les associations Ufolep proposant l’activité en France afin d’organiser en 2025 un premier rassemblement national. Ph.B.
Une standing ovation ayant valeur de médaille d’honneur : telle était celle adressée par la salle au directeur technique national qui, à 62 ans s’apprête à prendre sa retraite. DTN depuis 2010 après avoir rejoint en 2005 la direction nationale comme adjoint à la vie sportive, Pierre Chevalier aura marqué celle-ci, tant par son investissement professionnel que ses qualités humaines et la relation de confiance tissée avec élus et salariés. Il aura aussi accompagné le triplement des effectifs du siège parisien de l’Ufolep et la structuration du secteur « sport société ».
En tribune, Arnaud Jean a détaillé un parcours inauguré par la passion de la natation dans un club Ufolep de Saint-Jean-de-la-Ruelle (Loiret). Celle-ci déboucha sur un diplôme de maître-nageur sauveteur, avant que l’investissement bénévole de Pierre Chevalier et les hasards d’une carrière n’en fassent en 1989 le conseiller technique régional Ufolep-Usep dans le Centre. Puis, après un intermède de trois ans à la direction régionale Jeunesse et Sports, il regagne le bercail Ufolep au prix d’allers-retours quotidiens Gien-Paris qui n’ont jamais entamé ses capacités de travail.
Pierre Chevalier ne quitte pas complètement l’Ufolep : outre son ancrage dans son association Ufolep-Usep de Saint-Père, il ne refusera pas des missions nationales ponctuelles et est pressenti pour préparer le centenaire de la fédération, qui en 2028 coïncidera avec la fin de la nouvelle mandature.
Dans le droit fil de la valorisation de l’engagement bénévole, la plateforme facilitant les sollicitations des comités a produit ses effets.
La nouvelle plateforme numérique conçue pour faciliter les demandes de récompenses des comités pour leurs bénévoles a eu l’effet souhaité, avec une multiplication de leur nombre : « 200 depuis janvier, soit six fois plus que d’habitude ! », s’est réjoui Alain Bougeard au nom de la commission protocole et récompenses, tout en annonçant des dispositions visant à mieux réguler ce flux à l’avenir. Par ailleurs, l’AG de Lille a voté une modification du règlement intérieur permettant d’élargir les conditions de remise d’une plaquette nationale de reconnaissance aux bénévoles engagés de longue date à l’Ufolep.
Un médecin qui tombe à Pik
Outre les diplômes de reconnaissance et les médailles de bronze, d’argent et d’or, deux médailles d’honneur numérotées 176 et 177 ont été décernées à Jean-Jacques Pik et Danielle Wilinski, deux « régionaux de l’étape » puisqu’issus de la région Hauts-de-France.
Élu national depuis 2021, le Dr Jean-Jacques Pik est membre de longue date de la commission médicale et a récemment accompagné l’essor du sport-santé à l’Ufolep, et plus particulièrement le déploiement des « maisons » dédiées à celui-ci, au plan national comme dans son département de l’Oise. Jeune médecin, il crée dans son village rural de Fournival une association multisport toujours active. Aujourd’hui retraité après avoir achevé sa carrière comme chef de service à l’hôpital de Clermont-de-l’Oise, il a poursuivi des missions médicales en Afrique ou en Guyane. Jean-Jacques Pik a dédié sa médaille à son grand-père, « figure de la Ligue de l’enseignement des années 1930 aux années 1960 », et confié que cette filiation avait peut-être été renforcée par le fait d’avoir été « probablement conçu dans un centre de vacances de la Ligue ». Ce coureur de marathon – 37 à son palmarès – a également réveillé le souvenir marquant de deux nuits sans sommeil, partagées en juillet 1999 avec ses collègues bénévoles de l’antenne médicale des Rencontres internationales du sport et de la culture organisées par l’Ufolep à Villeneuve-d’Ascq.
Championne de GRS
La médaille d’honneur remise à Danielle Wilinski a par ailleurs permis d’évoquer un épisode méconnu de l’histoire de l’Ufolep : sa contribution décisive au développement de la gymnastique rythmique et sportive (GRS). Future enseignante d’EPS, Danielle Wilinski découvre cette discipline émergente à l’UEREPS de Lille. Elle y excelle tant qu’elle est sélectionnée en 1979 avec l’équipe de l’Association sportive des amicales laïques de Lille pour représenter la France aux championnats du monde de Londres ! Elle anime ensuite son club de Caudry, près de Cambrai, et s’implique dans la formation. Elle rejoint la commission nationale GRS en 2017 puis, désormais retraitée, le comité du Nord en 2020. « Une vie sans passion, j’ai du mal à l’imaginer » a-t-elle confié, suggérant qu’au-delà de l’investissement exigé par ses différents engagements, « ces 48 ans de GRS à l’Ufolep sont peut-être le secret d’une éternelle jeunesse ». Ph.B.
Lors de l’AG élective de Lille des 13-14 avril, les 13 membres des collèges femmes et les 11 du collège hommes qui se représentaient ont été réélus, pour une entrante et trois entrants. Ce nouveau comité directeur se réunira pour la première fois le 16 mai sous la présidence renouvelée d’Arnaud Jean afin de se répartir dossiers et responsabilités statutaires.
Collège féminin (14 élues pour 14 candidates et 14 sièges) : Catherine BERRIT-SAUVAGE (Charente), Christine CLÉMENT (Charente, N*), Brigitte CLOCHET (Saône-et-Loire), Élisabeth DELAMOYE (Essonne), Florence DUFRAISE-LEVADOUX (Puy-de-Dôme), Marie-Christine FAVÉRIAL (Guadeloupe, médecin fédéral), Isabelle JACQUET (Nord), Christelle LACOSTAZ (Bouches-du-Rhône), Sandrine MANET (Gironde), Natacha MOUTON-LEVREAY (Pas-de-Calais), Michèle ROIG (Hérault), Danièle ROUX (Rhône), Myriam WAGNER (Vaucluse), Naoilou YAHAYA (Mayotte).
Collège masculin (14 élus pour 16 candidats et 14 sièges) : Loïc ANGOT (Isère), Jean-Louis BORGNI (Bouches-du-Rhône), Rémi CALLIGARI (Seine-et-Marne, N), Grégory CAMARA (Lot-et-Garonne), Lionel CHARIOT (Jura), Gilles COUTURE (Landes), Régis FOSSATI (Haute-Vienne), Jean-Pierre GALLOT (Loire-Atlantique), Emmanuel HALET (Ille-et-Vilaine), Patrick JANY (Tarn, N), Arnaud JEAN (Loiret), Bernard POUGET (Côtes-d’Armor, N), Patrice RODER (Hauts-de-Seine), Ludovic TRÉZIÈRES (Yvelines).
Collège hommes des associations à objet non sportif : Jean-Jacques PIK (Oise) ; il n’y avait pas de candidate pour le collège femmes.
*La lettre N indique les nouvelles et nouveaux élus.es.
Président de l’Ufolep depuis 2018, Arnaud Jean a été réélu avec près de 96% des voix à la tête d’un comité directeur caractérisé par une grande stabilité, et dont les orientations politiques ont été largement validées.
Une assemblée générale élective possède un parfum particulier, surtout lorsque pour la première fois les associations participent au scrutin en distanciel, parallèlement aux 91 comités représentés physiquement à Lille. D’abord pour élire les membres du comité directeur (avec un scrutin ouvert un mois à l’avance), puis pour avaliser ou non (sur la plage horaire 14 h-22 h), l’élu proposé pour en assumer la présidence.
Il n’y eut toutefois guère de surprises. Les 13 membres des collèges femme et les 11 du collège homme qui se représentaient ont été réélus, pour une entrante et trois entrants. Arnaud Jean a ensuite été très largement réélu président avec 95,99 % des voix. Rappelons qu’il avait succédé en 2018 à Philippe Machu à mi-mandature puis déjà réélu en 2021, lors d’une AG repoussée d’un an pour cause de Covid.
La déception vient de la faible participation des associations : les efforts d’information et de pédagogie déployés n’ont pas suffi, sans doute était-ce une démarche trop nouvelle pour elles. Mais le cap fixé n’en fait pas moins consensus, avec un rapport moral voté à 98,68 % et un rapport financier, un budget et des tarifs – inchangés – tout aussi massivement approuvés.
Citius, Altius, Fortius. Il est rare qu’un président de l’Ufolep structure son complément au rapport moral autour de la devise olympique « Plus vite, plus haut, plus fort ». C’est pourtant ce qu’a fait Arnaud Jean, tout en se réclamant davantage d’Alice Milliat que de Pierre de Coubertin.
« Plus vite », c’est ce qui caractérise l’évolution récente de l’Ufolep, et plus précisément la célérité avec laquelle ses différents échelons sont désormais en capacité de relayer les orientions nationales. En témoigne la réactivité des comités et associations à se positionner sur le dispositif des 1000 emplois sociosportifs, à décliner l’évènement « Le sport au cœur des villages » (lire page 4) ou à déployer le programme maison UfoBaby.
« Plus haut » résume la façon dont la fédération a promptement redressé la barre après une épidémie de Covid qui a particulièrement impacté les « affinitaires multisports » et s’est traduite pour l’Ufolep par la perte sèche d’un tiers de ses licenciés. Or comme l’a souligné le directeur technique national Pierre Chevalier dans son rapport d’activité, au 1er avril l’Ufolep a déjà dépassé les 320 865 adhérents de la saison 2018-2019 et peut espérer atteindre la barre des 335 000 d’ici fin août. Plus haut, c’est aussi un budget annuel qui s’élève aujourd’hui à plus de 9 millions d’euros, nourri de nombreux partenariats et du fort engagement de l’Ufolep à des programmes gouvernementaux à vocation sociale ou d’insertion.
« Plus fort », c’est enfin l’affirmation d’un « discours politique » qui pourra être renforcé en accompagnant mieux encore « toutes celles et ceux qui portent la parole de l’Ufolep ». C’était l’objectif des rencontres fédérales d’octobre 2023, de pair avec celui de « travailler sur la chaîne qui passe du soutien à l’engagement et à la militance ».
Conventions. Arnaud Jean et Nicolas Randy, directeur des politiques sociales à l’Agence nationale des chèques-vacances (ANCV), ont paraphé une véritable convention triennale pour l’accompagnement de séjours pour des publics qui, depuis la collaboration initiée il y a dix ans, se sont élargis des jeunes des quartiers ou suivis par la Prévention judiciaire de la jeunesse aux femmes victimes de violences, aux enfants protégés et aux seniors. Deux autres conventions ont été signées. La première avec le Mouvement du Nid, qui extrait les personnes prises au piège des réseaux de prostitution : dans un premier temps, il s’agira de « sensibiliser nos réseaux respectifs » et de former les responsables Ufolep à cette problématique. Le deuxième est l’association France Volontaires, représentée par son président Guillaume Legaut, avec pour traduction immédiate l’accueil de 42 jeunes originaires de pays du Sud au sein des comités et des associations, dans le cadre d’un service civique de six mois incluant un temps spécifique pendant les Jeux olympiques.
Label FIER. Sandrine Fruchart, experte à la Fondation Inclusion pour un Environnement Respectueux (FIER), a officiellement remis à l’Ufolep le label décerné par cette structure issue des Gay Games Paris 2018. Ce label s’obtient au regard de l’engagement en faveur de l’inclusion et du respect des personnes LGBTI+.
Ateliers et partenaires. La fin d’après-midi du samedi fut consacrée à des ateliers tournants sur les Jeux olympiques et paralympiques (et plus précisément les évènements dans lesquels l’Ufolep est impliquée) et le projet sportif fédéral, auxquels s’y ajoutait la visite du village des partenaires. Celui-ci réunissait des équipementiers (Gymnova, Idema, Kassioppé, Diffusport), le syndicat d’employeurs associatifs Hexopée et le réseau d’achats groupés UNADERE, le Muséum national d’histoire naturelle et les Archives départementales du Nord. Trois stands présentaient également les dispositifs UfoStreeet, UfoBaby et le secourisme à l’Ufolep.
Prises de parole. L’ex-internationale de basket Johanna Gomis, adjointe déléguée au sport et à l’animation citoyenne à la maire de Lille Martine Aubry, a souhaité la bienvenue aux représentants de l’Ufolep en mettant en perspective l’échéance olympique, tandis que Tony Estanguet, patron du Cojop, et Amélie Oudéa-Castéra, la ministre des Sports, avaient enregistré des messages vidéo où il fut évidemment question des Jeux olympiques et paralympiques et de la contribution de l’Ufolep à leur « héritage ». Le secrétaire général de l’Usep, Dominique Caron a rappelé « les liens naturels » et la « complémentarité », entre les deux composantes sportives de la Ligue de l’enseignement, tout en insistant sur la nécessité de préserver la « singularité » et « l’identité » de chacun : « Être autonome n’est pas être indépendant. Mais être autonome c’est avoir la possibilité de contribuer à un projet commun tout en préservant son histoire, ses objectifs propres, en développant plus précisément les nuances de la partition qui participeront à l’œuvre commune. » La présidente de la Ligue de l’enseignement Hélène Lacassagne lui a indirectement répondu en soulignant combien, face aux défis actuels, de l’injustice sociale à l’urgence climatique, la société française avait « besoin de la Ligue dans toute sa diversité » au service d’une « fabrique de citoyens » dont l’Ufolep est « un acteur essentiel ».
Assurance. Ces propos prenaient tout leur sens à la lumière de la décision prise en décembre, lors d’une assemblée générale extraordinaire de l’Ufolep, de se tourner à partir de la saison 2024-2025, et pour quatre ans, vers une offre assurantielle autre que celle de l’APAC, l’assureur historique de la Ligue. Depuis, de très fortes réticences se sont exprimées au sein de celle-ci. Si le sujet fut davantage discuté en coulisses qu’en tribune, Didier Jacquelin, membre de la commission nationale modélisme, s’est toutefois inquiété de la « couverture » de son activité dans le cadre particulier d’échanges internationaux ou de détérioration de matériel personnel. Il fut rassuré sur ces points par Ludovic Trézières, élu national en charge de cet épineux dossier. Deux représentants du cabinet Marsh, auquel l’Ufolep est aujourd’hui lié, s’étaient préalablement exprimés devant l’assemblée. Enfin, l’assemblée a approuvé à 97,19 % la motion présentée par le comité de l’Eure-et-Loir soulignant que les licenciés Ufolep pratiquant des activités socioculturelles n’ont aucune raison de payer deux fois pour les risques inhérents au domaine sportif, ceux-ci étant entièrement couverts par le nouveau contrat.
Perspectives. Dans son discours de clôture, Arnaud Jean n’a pas non plus manqué d’évoquer « l’élément fort de la rentrée » que constituera « le changement d’assurance » et l’accompagnement nécessité par celui-ci auprès des associations. Il s’est ensuite félicité que le drapeau de l’Ufolep flotte désormais sur Saint-Pierre-et-Miquelon et que le projet sportif fédéral sera déployé en Polynésie française à partir de septembre. La rentrée verra aussi le renouvellement des commissions nationales sportives tandis qu’après les rencontres nationales vélo de février, « un plan vélo sera finalisé afin de prendre en compte nos différentes formes de pratique ». Le développement du multisport, des projets sociosportifs et du sport-santé et la poursuite du travail sur l’engagement feront aussi partie de la feuille de route des nouveaux élus nationaux, qui se retrouvent dès le 16 mai pour se répartir dossiers et responsabilités statutaires.
Les Jeux, et après. Arnaud Jean a conclu en évoquant Paris 2024 et l’héritage des Jeux, héritage auquel l’Ufolep entend « prendre une grande part », sans toutefois oublier l’essentiel : « Je sais que dans 100 jours, nous toutes et tous, passionnés de sport, seront devant nos télévisions ou smartphones (…). Mais je sais aussi que le dimanche 8 septembre au soir, à la clôture des Jeux paralympiques, chacun et chacun d’entre nous reprendra sa vie de bénévole, de professionnel, sans compter son temps, son énergie, au service de valeurs si puissant qu’elles nous dépassent et nous rendent si petits… mais aussi tellement importants. [Car] "Tous les sports autrement" n’est pas que notre slogan mais aussi un vrai projet de société. » En attendant, rendez-vous a été donné au Creusot (Saône-et-Loire) pour l’AG 2025. Ph.B.
Comment les trois grands monothéismes abordent-ils le sport ? Loin des polémiques relatives aux signes et prières des compétiteurs à l’occasion des matchs, le philosophe François L’Yvonnet questionner trois spécialistes de la religion juive, du christianisme et de l’Islam, avec pour entrée principale le rapport au corps. Le découpage en mini-chapitres réunissant une, deux ou trois questions facilite la lecture et permet de cibler une notion ou un thème précis. Dommage toutefois que si les références théologiques abondent, il ne soit quasiment jamais fait mention de faits sportifs pour éclairer la question. Ph.B.
Fidèle à leur vocation d’« éclairer le débat public », à l’occasion de Paris 2024 Les Cahiers français interrogent la place qu’occupe « le sport dans la société ». Comme toujours avec La revue de la Documentation française, les synthèses sont très carrées et signées d’auteurs faisant autorité en leur domaine : la directrice des sports du ministère Fabienne Bourdais brosse un tableau général de « La politique du sport et son organisation » ; le sociologue Gilles Vieille Marchiset ausculte « le sport, objet de santé publique » en pointant « des inégalités sociales persistantes » ; Jean-François Bourg traite de « l’économie du sport », Yvan Gastaud de « sport et intégration » et Béatrice Barbusse de « la place des femmes » dans celui-ci. Pas de fioritures non plus dans l’entretien au cordeau accordé avec Étienne Thobois, directeur général du Cojop de Paris 2024, qui déroule un discours forcément plus institutionnel en réponse à la question centrale : « Qu’attendre des Jeux olympiques ? » Mais le cœur du dossier est le « grand entretien » avec Georges Vigarello, directeur de recherche émérite à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), qui analyse avec une perspective historique « le sport comme miroir de notre société ». De quoi observer l’évolution des pratiques et le spectacle du sport avec la bonne distance, à commencer par les prochains Jeux olympiques.
Né en 1978 à Épinal (Vosges), Nicolas Mathieu a obtenu le Goncourt 2018 pour Leurs enfants après eux. Il a signé depuis Connemara, dont le personnage principal est un ancien hockeyeur, et Le ciel ouvert (Actes Sud, 2024), récit amoureux nourri de textes initialement postés sur Instagram.
J’ai un souvenir précis du jour de la mort d’Ayrton Senna sur le circuit d’Imola. Nous étions en vacances en Sicile avec le comité d’entreprise de mon père et quelqu’un est arrivé au bord de la piscine en répétant : « Senna s’est tué, Senna s’est tué. »
Auparavant, je me souviens d’interminables dimanches passés à regarder des bolides tourner en rond à la télé, parce que la F1 était l’une des passions sportives de mon père. C’était d’un ennui considérable. Paradoxalement, aujourd’hui je suis ému par les sports mécaniques, depuis que j’ai vu les images du tour parfait réalisé en 1989 par Senna au grand prix de Monaco, dans un état de semi-conscience racontait-il. Cela m’a donné le frisson et a radicalement changé ma façon de voir le sport automobile.
Je me souviens de la finale du Mondial 1986 et ma joie de voir l’Argentine battre l’Allemagne et venger ainsi l’équipe de France, éliminée par ces mêmes allemands. Je sens encore la rumeur qui monte de la rue.
Je me souviens que mon père racontait que j’étais né le jour du match d’ouverture de la Coupe du Monde 1978 et qu’il discutait avec l’obstétricien de la rencontre que je l’avais empêché de voir.
Je me souviens qu’à l’école j’étais nul en sport et que l’endurance était un cauchemar. En revanche je m’étais inscrit au tennis parce que c’était la mode et qu’il y avait des cours près de chez moi. Mais ça me soûlait et j’aurais préféré regarder les fictions à la demande de « Samedi est à vous » sur TF1.
Plus petit, j’ai fait aussi de la gymnastique, embringué par mon père qui, comme mes oncles avait un passé de gymnaste. L’entraîneur était un vieil ivrogne en survêt’, c’est tout juste s’il n’avait pas la clope au bec… De la même façon, ma mère m’avait convaincu d’essayer le scoutisme, mais ça n’était pas non plus pour moi.
Je me souviens que je ne me suis guère épanouit dans le sport enfant et adolescent, peut-être parce que c’était un enjeu entre mon père très sportif et ma mère qui ne l’était pas du tout. Cela dit j’ai toujours été tourné vers l’eau et j’adorais nager.
Je me souviens qu’à Épinal plusieurs copains de lycée pratiquaient le hockey à assez haut niveau. Mais c’est tout dernièrement que j’ai commencé à aller voir des matchs. Ce sport est fascinant par sa vitesse et sa brutalité, et c’est tout un monde qui, de l’indigent à l’édile, cohabite dans la patinoire.
Aujourd’hui j’assiste aussi de temps en temps aux entraînements et aux matchs de handball de mon fils de dix ans. Je ne le pousse pas à la compétition, mais c’est assez extraordinaire de voir son petit garçon vivre cette aventure et ces émotions sur un terrain.
Cette association Ufolep des Alpes-de-Haute-Provence décline « tous les sports autrement » sur le mode intergénérationnel, avec en prime un volet culturel.
Mireille Savornin, vous présidez l’association Nature Culture Blanche : comment celle-ci a-t-elle vu le jour ?
Elle est née en 2013 d’un désaccord avec l’orientation très compétition du club de VTT où nous étions licenciés avec quelques amis. J’étais investie à l’Usep depuis notre arrivée en 1980 à Seyne-les-Alpes, en provenance de Marignane (Bouches-du-Rhône) : je connaissais donc l’Ufolep et son approche loisir et multisport, qui correspondait à notre projet1. Nous y avons ajouté un volet culturel avec des sorties au concert, au théâtre et au musée. Six au départ, nous sommes aujourd’hui 40, enfants et adultes compris, tous en phase avec une approche familiale des activités sportives. Des gens qui, par exemple, ne se retrouveraient pas dans les parcours très exigeants du club de randonnée local.
Quel est l’éventail des activités ?
De janvier à mars, ce sont des sorties ski de fond et raquettes, et le reste de l’année du vélo-VTT et beaucoup de randonnée. Plus du trail, de la course d’orientation… Nous avons rendez-vous tous les mercredis, et le samedi de façon moins régulière. Plus le créneau handball du mardi soir : c’est un sport que j’ai découvert à l’Usep et pratiqué en club, tout comme la collègue qui anime les séances avec moi. Nous envisageons aussi d’ajouter un créneau yoga.
Est-ce toujours facile de faire cohabiter enfants et adultes ?
C’est notre marque de fabrique : la pratique est intergénérationnelle et nous accueillons les enfants dès 6 ans. Bien sûr, au hand c’est parfois compliqué, mais ça fonctionne et chacun se fait plaisir. Idem pour les sorties vélo : en composant plusieurs groupes, on y arrive très bien. Les adultes se font un plaisir de pédaler avec la jeune génération, et par ici les enfants sont plutôt dégourdis. Comme Aponi2, 5 ans, notre benjamine ! Parfois aussi les activités Usep et Ufolep se confondent, comme pour la sortie ski en famille de fin de saison.
Dans votre calendrier figure la participation au challenge Francis Auzet…
Francis était une figure locale, ex-rugbyman, journaliste sportif et conseiller pédagogique de circonscription investi à l’Usep et à l’Ufolep, où il avait commencé le rugby. En hommage à son action, nous avons créé un challenge à son nom. Il se déroule en octobre à Digne, dans le quartier politique de la Ville de la cité du Pigeonnier, avec la participation de clubs Ufolep de tout le département.
Et cela vous intéresserait-il de décliner à Seyne l’évènement « Le sport au cœur des villages », dans le cadre de la Grande Cause nationale ?
Bien sûr ! Peut-être en le couplant avec une animation déjà existante, pour mieux motiver ou remotiver les troupes !
Propos recueillis par Ph.B.
(1) À la fois membre des comités départementaux Ufolep et Usep, Mireille Savornin, 68 ans, préside aussi l’association Thalweg 04, affiliée à la Fédération française de course d’orientation (FFCO) et s’occupe à Seyne d’un dépôt-vente associatif affilié à la Ligue de l’enseignement.
(2) Prénom féminin amérindien qui signifie « papillon ».
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