X
Accueil  /  Actualités

Actualités

Paris 2024, quel héritage ?

Dossier_p9_marathon_pour_tous_c_Paris_2024.jpg

Infrastructures, image de la France, sport pour tous, place du handicap dans la société : que restera-t-il sur la durée de Paris 2024 ?

La fête fut belle, très belle, plus belle encore que beaucoup ne l’auraient imaginé. Mais la fête est finie. La ferveur estivale a eu beau se prolonger jusqu’en septembre avec les Jeux Paralympiques et une ultime « Parade des champions » français sur les Champs-Élysées, la rentrée parlementaire et l’étude du budget pour l’année 2025 ont sifflé la fin de la « parenthèse enchantée ». Chacun se demande à présent dans quelle mesure cette rigueur budgétaire étendue aux collectivités locales entamera l’« héritage » qui fut l’un des arguments phares à l’appui de la candidature de Paris 2024. Et si celui-ci ne pourra se mesurer que sur la durée, il est permis d’esquisser un premier bilan de l’été olympique et paralympique.

Image. Le legs le plus tangible est celui des infrastructures sportives, urbaines et de transport, réalisées à l’échelle du Grand Paris et surtout de la Seine-Saint-Denis : les élus du département s’en réjouissent. Mais il est aussi un héritage immatériel qui ne doit pas être sous-estimé non plus : celui qui demeure dans les émotions vécues, les souvenirs laissés, et dans l’image positive que la France a renvoyée d’elle au monde entier. Contrairement aux craintes exprimées à l’approche de l’évènement, son organisation fut fluide et conviviale et, en dépit d’une météo parfois capricieuse, les cérémonies d’ouverture et de clôture ont laissé une forte empreinte dans les esprits. Des cérémonies surprenantes, inspirées, au message fraternel, osant offrir le visage d’un pays culturellement métissé. Et tant pis si certains tableaux historiques ont parfois été jugés trop iconoclastes…

Proximité. Outre la mémorable cérémonie d'ouverture nautique du 26 juillet, le pari d’organiser une partie des compétitions au cœur de la capitale restera l’une des grandes réussites de Paris 2024. Les cyclistes escaladant Montmartre, les triathlètes s’extirpant de la Seine au pont Alexandre III, le basket 3x3, le skate et le breaking dans l’écrin de la place de la Concorde… Et qui n’a pas eu la chair de poule lors de la finale nocturne du cécifoot au Champs-de-Mars ? Les monuments parisiens ont magnifié les épreuves et réciproquement, dans un mariage réussi entre fête du sport et Journées du patrimoine. Le Marathon pour tous, parmi lequel s’étaient glissés un certain nombre de licenciés Ufolep, était aussi une idée formidable.

Figures. La performance sportive a contribué au succès populaire de l’évènement. Contrat rempli avec le 5e rang au tableau olympique (derrière les États-Unis, la Chine, le Japon et l’Australie) et le 8e rang paralympique1. Ceci grâce notamment à la remarquable performance d’ensemble des sports d’équipe. Ces Jeux ont également fait accéder au rang d’icônes nationales le nageur Léon Marchand et le rugbyman Antoine Dupont et mis en lumière la sabreuse Manon Apithy-Brunet. Les Français ont aussi appris à connaitre la joueuse de boccia Aurélie Aubert, le para-badiste Charles Noakes, le paracycliste Alexandre Léauté ou le paratriathlète Alexis Hanquinquant, comme s’en félicite la présidente du Comité paralympique et sportif français, Marie-Amélie Le Fur.

Ufolep. Pour l’Ufolep, le bilan ne se mesure pas en médailles mais à la réussite des évènements qu’elle a contribué à organiser : le Festival européen du sport à Vincennes pendant les Jeux olympiques, et surtout l’évènement « Le sport au cœur des villages », qu’elle a co-piloté jusqu’à fin octobre dans le cadre de la Grande cause nationale 2024. Celui-ci a permis de déployer plus de 300 manifestations multisports dans les communes de moins de 3 500 habitants. Ces deux actions partenariales ne devraient pas rester sans lendemain.

Licenciés. Difficile en revanche de mettre à l’actif de « l’effet JO » la hausse de 5 000 licenciés Ufolep enregistrée début octobre en comparaison avec la saison précédente à la même date, car celle-ci s’inscrit dans une progression régulière qui a permis à la fédération de dépasser ses effectifs d’avant le Covid. L’effet est en revanche marqué pour les fédérations de tennis de table et de natation, portées par les performances des frères Lebrun et de Léon Marchand. Dans une moindre mesure, cet effet JO s’est également fait ressentir dans plusieurs autres sports, notamment en escrime ou en volley-ball.

Goulot. Cet engouement s’est toutefois vite heurté aux réalités de terrain que sont, d’une part, des infrastructures sportives non extensibles et un vivier de bénévoles limité et qui garde encore les traces de l’épidémie de Covid. D’où des créneaux de pratique saturés et des cadres sportifs débordés : malgré la demande préalablement faite aux fédérations par le ministère des Sports de se préparer à cette vague espérée, en raison de ce « goulot d’étranglement », la mort dans l’âme les éducateurs et éducatrices sportifs n’ont pu satisfaire toutes les demandes, loin de là.

Budget. L’horizon budgétaire n’incite pas non plus à l’optimisme. Au lendemain de son arrivée au ministère des Sports en remplacement d’Amélie Oudéa-Castéra, Gil Averous avait logiquement acté la disparition des crédits consacrés aux Jeux olympiques et paralympiques. Mais, mi-octobre, le Comité national olympique et sportif français considérait que la baisse des crédits dévolus aux politiques publiques sportives prévue dans le projet de budget pour 2025 faisait « peser une menace forte sur la capacité des clubs d’accueillir de nouveaux licenciés ». Le CNOSF pointait aussi l’effet dévastateur des économies demandées aux collectivités territoriales, « financeurs majeurs du sport », avec à la clé « des effets importants sur l’emploi au sein des clubs » et  « le financement des équipements sportifs, garants de l’accès au sport pour toutes et tous ».

De fait, mi-novembre, le coup de frein s’annonçait d’ampleur sur la durée, avec une diminution de 23,5 % du budget de l’État en 2025 (593 millions d’euros contre 775 en 2024), une stabilisation en 2026, puis une diminution de 1,2 % en 2027. Face à cela, le 8 novembre l’Assemblée nationale a adopté le 8 novembre, contre l’avis du gouvernement, un amendement prévoyant de porter de 100 à 146 millions d’euros le montant des ressources issues de la taxe sur les paris sportifs en ligne : des fonds fléchés vers l’Agence nationale du sport, opérateur de l’État en matière de politiques publiques sportives2.

Un match dans le match, lequel était encore loin d’être terminé. Philippe Brenot

(1) Pour un décompte précis : 64 médailles olympiques (18 en or, 26 en argent, 22 en bronze) 75 médailles paralympiques (19 en or, 28 en argent, 28 en bronze).

(2) Le Monde du 9 novembre.



Ufolep Alpes-du-Sud : un duathlon entre hier et demain

Terrain_2_challenge_Francis_Auzet_VTT_2_départ_c_Ufolep_04.jpg

Baptisé du nom d’un militant Ufolep historique, le Challenge Francis-Auzet fait le lien entre l’activité ski traditionnelle et la récente initiative « quartiers d’été ».

 

Figure du rugby et du sport pour tous à Digne et dans les Alpes-du-Sud, Francis Auzet est décédé en mars 2020, à l’âge de 85 ans, et fut enterré dans la plus grande intimité en raison des restrictions sanitaires exigées par l’épidémie de Covid. Mais, depuis, l’Ufolep lui rend hommage chaque année avec un challenge à son nom : un duathlon course à pied-VTT réservé à ce public jeune dont il a longtemps encadré les sorties ski.

« J’ai rencontré Francis Auzet en classe de neige Usep, se souvient la présidente du comité départemental, Marie-Sandrine Hugues Conte. J’avais alors 9 ans – j’en ai aujourd’hui 56. Francis avait fondé le Ski club dignois, où j’ai été animatrice pendant vingt ans, après avoir été formée techniquement lors de stages Usep-Ufolep. Puis j’ai rejoint le ski club de Reillanne1, que je préside depuis 2018. »

Journaliste. Francis Auzet était une figure de l’Ovalie, 2e et 3e ligne du Racing Club de Digne et éducateur des jeunes à une époque où ceux-ci possédaient souvent une licence Ufolep. D’abord professeur d’EPS en lycée, il devient bientôt instituteur et participe à la fin des années 1960 à la création du tiers-temps pédagogique instaurant du sport et des arts plastiques l’après-midi. Il est ensuite conseiller pédagogique EPS et bénévole très investi dans la natation et le ski scolaire. Last but not least, il émarge aussi à la rubrique sport de La Provence sous le nom de plume de Francis Pierre, contribuant à la visibilité médiatique du sport pour tous dans les pages locales.

Duathlon. Samedi 12 octobre, la 4e édition du challenge Francis-Auzet a réuni à Digne une soixantaine de jeunes âgés de 5 à 17 ans. « La première édition était aussi ouverte aux adultes, avec un parcours très exigeant et une participation un peu décevante au regard des moyens humains mobilisés. D’où ce recentrage sur un duathlon course-VTT pour les jeunes dès 6 ans, avec des tours de circuit permettant de moduler les distances », explique la présidente.

Quartiers d’été. Le stade du quartier du Pigeonnier qui a accueilli l’évènement est situé en lisière du quartier politique de la Ville de Digne-les-Bains, qu’habitent bon nombre de jeunes participants. Une quinzaine de ces jeunes ont également bénéficié du projet « quartiers d’été » expérimenté en juillet-août durant six semaines, à raison de deux séances hebdomadaires en fin de journée : rando le mardi (y compris rando aquatiques) et VTT le jeudi, le tout encadré par un éducateur Ufolep. Une piste à développer !

Bénévoles. Toujours est-il qu’à l’heure où la menace que fait planer le réchauffement climatique sur les sports de neige va obliger le comité à se réinventer, la présidente s’inquiète d’une déperdition des bénévoles. L’animation départementale repose principalement sur un noyau de sept élus. Le turn-over au poste de délégué n’a pas facilité les choses et les moyens humains du comité sont réduits : en poste depuis peu, Delphine Bergin consacre deux jours à l’Ufolep, avec l’appui d’un éducateur sportif quelques heures par semaine. « Pourtant, on ressent une aspiration des gens à trouver dans une pratique sportive loisir une échappatoire aux soucis de l’époque », observe la présidente. Mais alors, qui sera le Francis Auzet de demain ? Philippe Brenot

 (1) Le club fête cette année ses 50 ans.

 

Le ski, activité traditionnelle en repli

« Nous fédérons 49 associations et 1 710 licenciés, dans des activités aussi diverses que le cyclisme, le karaté, la danse ou le football, explique Marie-Sandrine Hugues Conte. Le ski alpin a longtemps représenté un tiers des licenciés, avec des clubs qui lui sont exclusivement consacrés et des associations multisports, foyers ruraux et autres, où il demeure l’activité principale, complétée par de la randonnée ou du trail. Mais au lieu de sortir tout l’hiver, en raison du manque de neige la plupart de nos clubs jonglent avec à présent avec 4 ou 5 sorties à la station de Chavanon, près de Seyne-les-Alpes et du barrage de Serre-Ponçon. »



Marie-Amélie Le Fur, les Jeux paralympiques ont-ils fait évoluer la société ?

Invitée_Marie_Amélie_Le_Fur_face_c_CPSF_KMSP.jpg

La présidente du Comité paralympique et sportif français veut capitaliser sur la ferveur populaire autour des para-sports pour développer la pratique des personnes en situation de handicap.

 

Marie-Amélie Le Fur, comment avez-vous vécu les Jeux paralympiques de Paris ?

J’ai vécu des Jeux magnifiques, tant sur le plan de l’organisation que de l’intensité des émotions. Ces Jeux ont dépassé nos attentes en termes d’impact, de rayonnement et de reconnaissance des athlètes paralympiques en tant que tels. Nous n’osions espérer une telle ferveur. L’organisation des épreuves sur la Seine et dans le cadre prestigieux de la place de la Concorde ou du Champs de Mars a contribué à celle-ci, mais le plus extraordinaire fut la façon dont nos athlètes ont été accueillis et soutenus par les Français. Sans risque de me tromper, je pense que l’objectif de changer le regard porté sur les personnes en situation de handicap a été largement atteint.

 

C’étaient aussi les premiers Jeux d’été où vous n’étiez plus engagée en compétition…

Oui, même si j’avais déjà vécu comme présidente du CPSF les Jeux d’hiver de Pékin 2022. Mais c’était un choix très assumé d’arrêter ma carrière après les Jeux de Tokyo, en 2021 ! Ce que j’ai ressenti à Paris fut aussi fort que ce que j’avais vécu précédemment. Être dans l’organisation pour mettre les athlètes dans les meilleures conditions procure autant d’adrénaline, avec toutefois une pression différente, et peut-être davantage de liberté. D’un site à l’autre, j’ai pu être présente sur l’entièreté des sports paralympiques, aux côtés des athlètes, des élus des fédérations, des DTN et des entraîneurs. Ceci en me projetant dans un « après Paris 2024 » à construire ensemble.

 

Avez-vous pesé sur certains arbitrages, avant les Jeux ?

La mission du CPSF est de conduire la délégation française : une responsabilité encore plus grande sous les projecteurs d’une organisation à la maison, avec la dimension logistique et l’enjeu crucial de la médiatisation. Nous étions aussi attendus sur l’objectif de retrouver le top 8 au tableau des médailles, et voulions que nos athlètes puissent être célébrés au Club France avec autant d’éclat que pour les Jeux olympiques. Cela a été préparé en lien avec le comité d’organisation, où le CPSF était impliqué à différents échelons, de l’opérationnel à la communication. Notre ambition était que les Jeux paralympiques soient reconnus à leur juste valeur. Jusqu’à présent, ils demeuraient largement méconnus des Français : les médias en parlaient peu, et pas toujours dans les bons termes.

 

Jamais des Jeux paralympiques n’ont été autant médiatisés, avec des retransmissions en direct toute la journée sur France Télévisions. Dans la foulée, les Mondiaux de para-cyclisme et les championnats d’Europe de para-triathlon ont également été retransmis. Cette visibilité peut-elle persister sur la durée ?

Oui, j’en suis convaincue. Je veux insister sur le travail mené en amont avec France Télévisions pour renforcer le dispositif quantitativement – en passant de 100 à 300 heures de diffusion – et qualitativement – avec des consultants sollicités pour leur connaissance des para-sports. Ceux-ci ont apporté aux journalistes un cadre d’expertise qui a permis « d’embarquer émotionnellement » les téléspectateurs. Nos efforts ont aussi porté sur la sémantique, afin que les journalistes utilisent les termes appropriés.

 

Par exemple ?

Dire « paralympique » et non « para-olympique », et parler de « para-athlètes » et non de « handisport ». Il y avait ensuite l’enjeu de « l’angle » journalistique. Nous défendons le fait que les para-athlètes ne sont pas des personnes handicapées qui font du sport. Si on les résume à cela, l’émotion sportive est diluée. L’idée était de ne plus se focaliser sur le parcours de vie de la personne handicapée mais sur les spécificités techniques de sa discipline, sans perdre la notion de haut niveau. Pour simplifier, auparavant la proportion c’était 90% des reportages sur la situation de handicap du sportif et son lien émotionnel avec celui-ci, et 10% sur l’enjeu sportif et l’entraînement. Cette proportion, nous avons réussi à l’inverser, grâce à un travail de trois années avec les journalistes, à travers des contenus de formation et des rencontres régulières avec les para-athlètes.

Comme vous le soulignez, ce travail doit être prolongé en permettant une meilleure exposition médiatique des compétitions organisées hors Jeux paralympiques. Posséder quelques athlètes-phares, dont les Français ont désormais envie de suivre leurs performances – comme en cyclisme ou en triathlon – aide également.

Enfin, cette démarche est favorisée par l’évolution globale du mouvement paralympique. Vous citiez l’évènement incontournable que sont les Mondiaux de cyclisme, organisés cette année en septembre en Suisse : dès lors que les épreuves incluent un volet paralympique, la médiatisation est assurée. Aujourd’hui, bon nombre de fédérations internationales s’occupent conjointement de l’olympique et du paralympique, avec à la clé une prise en compte des deux volets par les médias.

 

L’autre enjeu réside dans le développement de la pratique des personnes en situation de handicap : donner envie et favoriser un accueil adapté en club. À ce titre, où en est le déploiement d’une personne-relais par région, lancé peu avant votre arrivée à la présidence du CPSF, il y a cinq ans ?

Ce dispositif est totalement effectif en métropole. Ces personnes – qui sont deux dans les vastes régions Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine – animent territorialement des réseaux en lien avec le para-sport : clubs sportifs mais aussi collectivités locales et structures sociales, avec la capacité d’accompagner des projets et de déployer ceux du CPSF. Notre ambition n’a pas changé : il s’agit d’ouvrir le champ des possibles aux personnes en situation de handicap. D’une part en expliquant que celui-ci n’empêche pas la pratique physique et sportive, et d’autre part en portant à leur connaissance les ressources existant à proximité. Cela passe par le relais des acteurs-clés du parcours de vie que sont les enseignants, les professeurs d’EPS, les médecins, les Maisons départementales pour les personnes handicapées (MDPH)… Nous avons aussi perfectionné notre outil en ligne « Trouve ton para-sport » qui, à partir de quelques questions, permet de trouver sa discipline selon son handicap, ses compétences et appétences, avec un lien vers le Handi-Guide du ministère des Sports et son outil de géolocalisation des clubs.andi-Guide du min

 

Mais l’offre est-elle au rendez-vous ?

En effet, cela ne sert à rien de susciter l’envie si l’offre est absente… Or l’enquête que nous avons menée en 2022 faisait apparaître que seulement 1,4% des clubs s’estimaient en mesure d’accueillir une personne en situation de handicap. C’est pourquoi nous travaillons avec les fédérations pour développer une offre de proximité pour tous les types de handicap : c’est l’objet de notre programme « Club inclusif », qui est aidé à hauteur de 2 millions d’euros par le ministère et dans lequel 1 700 clubs sont engagés à ce jour. L’objectif, avec nos deux fédérations spécifiques que sont la FF Handisport et la FF de Sport adapté, est de sensibiliser et de former 3 000 clubs d’ici la fin de la saison 2024-2025.

 

Le retentissement de Paris 2024 peut-il y aider ?

Oui. En appui de ces deux grands axes – donner envie et accueillir –, Paris 2024 a d’ores et déjà permis un changement d’échelle et de méthode. Grâce aux Jeux, de nombreuses collectivités territoriales qui n’étaient pas forcément engagées dans le para-sport souhaitent orienter leur action vers celui-ci. En l’intégrant à leurs politiques publiques concernant le sport ou le handicap, et en travaillant en réseau avec d’autres acteurs. Propos recueillis par Philippe Brenot



Les somptueux « Regards de sport » de Franck Seguin

Actu_VuLu_couv_regards_de_sport.JPG

Un baroudeur plein de sensibilité, qui comme nul autre saisit l’instant fatidique ou a l’idée de la photo qui raconte l’évènement. Sur un mode plus composé, Franck Seguin, lauréat du World Press Photo en 2007, sait mettre à l’aise ses modèles : tel est celui que la judokate Clarisse Agbegnenou et le reporter Karim Ben Ismaïl racontent en avant-propos de ces Regards de sport. C’est aussi ce qui transparait des images que le photographe signe depuis deux décennies pour l’Équipe et les autres publications du groupe.

L’ouvrage est découpé en séquences où le noir et blanc alterne avec la couleur : boxeurs et combattants, Usain Bolt intime à Kingston, portraits sur le vif ou posés façon studio Harcourt, sublimes photos de natation, et pour finir des « captures d’émotion à l’état brut » où l’élément liquide est aussi très présent. Les photos où l’apnéiste Guillaume Néry évolue parmi les baleines sont particulièrement saisissantes.

« Le mouvement de l’eau me passionne. C’est un terrain de création extraordinaire, en surface comme en immersion », explique Franck Seguin. Et l’image de Léon Marchand qui fait la couverture ? « Je l’ai prise cet été à Paris avec un objectif de 600 millimètres. L’eau y forme une chrysalide autour du nageur, comme pour ma photo de Camille Lacour en finale du 100 m dos des Jeux de Rio 2016. » Pour la petite histoire, son tirage unique s’est arraché à 17 000 € lors de la vente aux enchères organisée il y a trois ans par l’Équipe. Elle est ici bien meilleur marché, et accompagnée de nombreuses petites sœurs qui n’ont pas moins de beauté. Philippe Brenot


Regards de sport, Franck Seguin, Ramsay, 200 pages, 40 €.

« Rafael Nadal », l’album souvenir

Actu_couv_Nadal.jpg

Le livre est paru juste avant l’annonce de la retraite de Rafael Nadal, qui a tapé ses ultimes balles lors de la finale de Coupe Davis disputée fin novembre à Malaga, chez lui, en Espagne. Parfait timing ! Rafael Nadal, le plus grand de tous les temps – intitulé qui prête à discussion – est une bio-souvenir cosignée par une plume journalistique et une voix radiophonique habituées de la terre battue de la porte d’Auteuil sur laquelle « le surdoué » de Manacor aura régné durant près de deux décennies. Néanmoins ce sont les photos qui ont ici la part belle : on y voit un champion naître, grandir, dominer, souffrir, vieillir. Comme dans un album de famille.


Rafael Nadal, le plus grand de tous les temps, Fabrice Abgrall et François Thomazeau, En Exergue, 192 pages, 27,90 €.

La revue « Panard » a le pied marin

Actu_couv_Panard_6_voile_OK.jpg

« Comment la voile peut-elle se réinventer pour réduire son empreinte carbone ? » C’est la question que pose le semestriel sportif Panard dans un numéro d’automne consacré aux activités nautiques, de la course au large au kitesurf et au surf. Panard valorise à cette occasion l’engagement des sportives et sportifs pour la planète et relaie leur éloge du low cost et de la lenteur, à rebours de l’esprit de compétition. Avec toujours un intérêt marqué pour le sport féminin qui transparait dans le récit sur l’AS Verschers (Maine-et-Loire), club pionnier du foot féminin, et dans l’analyse des difficultés historiquement rencontrées par les femmes en alpinisme. Et aussi des articles sur le baseball, le basket fauteuil et des portraits d’amateurs anonymes qui font le sport au quotidien.

Panard #6, octobre 2024, 164 pages, 19 €.


Commander « Panard » sur le site des éditions de l’Attribut

« Deux heures de sport supplémentaires », mais plus dans tous les collèges

Sommaire_Dossier_Ufolep_13_deux_heures_de_sport_OK.jpg

À la rentrée dernière, le président de la République annonçait pour 2026 la généralisation aux 7 000 collèges français des « deux heures de sport hebdomadaires en plus des cours d’EPS » : un dispositif expérimenté en 2022 avec le concours des fédérations sportives, dont l’Ufolep, puis étendu en 2023 à 700 établissements. Or cette généralisation n’est « pas soutenable » ont expliqué le 7 novembre les ministères de l’Éducation nationale et des Sports dans une circulaire adressée aux recteurs et rectrices d’académie et aux directeurs et directrices des services de l’Éducation nationale. Le dispositif sera « recentré » sur les seuls collèges classés en réseaux d’éducation prioritaire (Rep et Rep+). Son déploiement était de toute façon resté limité puisque seuls 7 500 collégiens en ont bénéficié en 2023-2024.



Ludovic Trézières nouveau DTN de l’Ufolep

Actu_TREZIERES_Ludovic_c_En_Jeu.JPG

Ludovic Trézières, 60 ans, est le nouveau directeur technique national de l’Ufolep. Enseignant spécialisé en Segpa de formation, délégué Ufolep des Yvelines depuis 1989 et élu national depuis plusieurs mandatures, ce militant chevronné du sport pour tous prendra ses fonctions le 1er janvier en remplacement de Pierre Chevalier, qui a fait valoir ses droits à la retraite. Délégué régional Ufolep d’Île-de-France de 2002 à 2021, Ludovic Trézières exerçait aussi depuis fin 2018 les fonctions de secrétaire général de la Ligue de l’enseignement des Yvelines, délégation qu’il a contribué à redresser en resserrant les liens fédéraux avec l’Usep et l’Ufolep. Au sein du comité directeur, il était notamment chargé de la formation professionnelle et du dossier assurance. Licencié depuis cinquante ans au club Ufolep de gymnastique de l’Avant-Garde de Houilles, Ludovic Trézières présidait par ailleurs un office municipal des sports fort d’une trentaine d’associations, dont cinq adhérentes à l’Ufolep. Sitôt nommé, il a démissionné de toutes ses fonctions électives et de ses représentations politiques au nom de l’Ufolep.



Les Journées fédérales Ufolep au Pradet, une quatrième édition qui a répondu à toutes les attentes !

IMG-20241019-WA0167.jpg

Du 18 au 20 octobre 2024, l'Ufolep a tenu la quatrième édition de ses Journées fédérales, un évènement devenu un classique de sa rentrée sportive à destination de l’ensemble de son réseau d'élu.e.s, de professionnel.le.s, de référent.e.s et responsables des Commissions nationales sportives.

Avec la présence de 150 participant.e.s et plus de 50 départements représentés, ce rassemblement organisé dans le centre de vacances de la Ligue de l'enseignement de La Bayette, au Pradet, dans le Var, a été et reste une étape cruciale pour l’amorce de la nouvelle mandature post JOP2024 marquée par une nouvelle équipe d’élu.e.s du comité directeur national et un Projet sportif fédéral actualisé.

Ainsi nos instances de l’échelon local à l’échelon national ont été mobilisées pour échanger, débattre et co construire les plans d’actions à venir.

Après les traditionnels discours d’ouverture inspirés et inspirants d’Arnaud Jean, Président national, et Denis Fabre, président du comité Ufolep du Var, s’est tenue une Assemblée Générale exceptionnelle pour actualiser les statuts des comités dans le cadre du renouvellement de l’agrément sport de l’Ufolep.

La table ronde inaugurale de cette édition, qui positionne classiquement les thématiques abordées lors des 3 jours de rassemblement, rassemblait :

  • Arnaud Jean, Président national Ufolep
  • Frédérique Vidal, Présidente de la Pride House France
  • Frédéric Sanaur, Directeur de l' Agence nationale du Sport
  • Christophe Vogt, Référent ANDES région Sud
  • Romaric Teguina – Mary Felcia Leo, Services civiques internationaux à l'Ufolep 83 avec France Volontaires

Ils et elles se sont exprimé.e.s sur les enjeux et les préoccupations relevant de l’Héritage post Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.

Un sujet en exergue en cette rentrée sportive où les défis ont été et sont d’accueillir toujours plus de publics tout en jouant avec les contraintes d’équipements sportifs et de budgets, qu’il s’agisse de celui de l’Etat ou des collectivités, dédiés au sport sous toutes ses formes.

Six ateliers (Vie sportive, Vie associative, Multisports, Egalité, Santé et Territoires prioritaires) ont permis ensuite d’approfondir les sujets tout au long de la journée du samedi et lors de la matinée du dimanche et de les contextualiser en lien avec les axes prioritaires du Projet sportif fédéral.

Une trame harmonisée pour ces ateliers avec un temps dédié aux chiffres clés, à l’analyse de l’existant pour se projeter et mettre en perspective les leviers identifiés pour la prochaine mandature.

Les journées fédérales Ufolep sont également un moment propice aux retrouvailles des chevilles ouvrières du réseau après les évènements variés et nombreux de l’été synonymes d’une année 2024 spécialement riche avec les JOP2024 mais aussi la Grande Cause Nationale dédié au sport.

La pratique sportive, ingrédient de la réussite des Journées fédérales, a été menée de main de maître avec le comité Ufolep du Var et les collègues de la DTN. A cet effet, ont été organisées, samedi en fin d’après-midi, une palette d’activités multisports et dédiées aux sports nautiques (exploration masque et tuba, ou promenade en paddle) étant donné la proximité avec le littoral.  Mais pas seulement, les participant.e.s plus adeptes d’un environnement terrestre, ont pu parcourir les environs en VTT ou bien en marche nordique ou encore jouer sur la plage à des jeux tels cornholle ou palets bretons . A chaque édition, l’enjeu est de se renouveler pour que chacun.e découvre et explore à son rythme l’environnement grâce au savoir-faire Ufolep toujours très apprécié.

A noter pour cette 4e édition des Journées fédérales Ufolep, l’animation et l’accueil en continu des participant.e.s sur le stand  dédié au projet d'Histoires de Sports et de Nature en partenariat avec le Muséum d’Histoire Naturelle. Une valorisation du souvenir de chacun, chacune pour témoigner des changements environnementaux et sensibiliser aux enjeux de transition écologique à travers la pratique sportive et alerter ainsi les générations futures.

Ainsi s’achève la 4e édition des journées fédérales 2024 avec un bilan plus que positif qui augure d’une mandature sous les meilleurs auspices ! Rendez-vous en 2025 pour la 5e édition !



Les Groupes de Travail Sport société œuvrent à leur plan d’actions 2024-2025 en cette rentrée sportive

imageGTs.jpg

La nouvelle édition des GT Ufolep Sport société a eu lieu du 30 septembre au 4 octobre 2024 au CISP Ravel.Après l’engouement qui entourait les JOP 2024, l’Ufolep reste plus que jamais engagée pour ainsi faire face aux enjeux sociétaux pour un mieux « Vivre Ensemble » et un sport au service de l’éducation et de la réduction des différentes inégalités.

Les 240 participant.e.s (professionnel.le.s , élu.e.s bénévoles) issu.e.s de tous les territoires (Métropole et Outre-Mer) se sont donc répartis sur les différents groupes de travail inscrits sur une durée de 5 jours. Intitulés, Direction, Animation de Proximité, Réduction des Inégalités d'Accès, Santé et Insertion sociale et professionnelle des jeunes, ces temps de travail collectifs ont balayé l’ensemble des thématiques sociétales inscrites dans le Projet Sportif fédéral de l’Ufolep et de son plan d’action opérationnel 2024-2025.

Après avoir visionné les vidéos du Festival du sport autrement, point d’orgue d’une saison sportive Ufolep dédiée au socio sport, un point étape a été réalisé avec les comités engagés sur la mise en œuvre des dispositifs à l’aide de bilans quantitatifs et qualitatifs.  L’analyse des dispositifs Ufostreet, Playa tour, Cités éducatives, Service civique, Séjours socio-sportifs, PrimoSport, Engagé.e.s, Parcours coordonné, Toutes Sportives, Recycleries sportives, À Mon Rythme et UFO3S a permis de se projeter sur les thématiques de l’engagement, de l’inclusion et de l’insertion en ce début de mandature.

Les participant.e.s ont travaillé sur les axes du pôle Sport Société qui proposait à cette occasion un programme dense avec en préambule le positionnement politiques des élu.e.s en charge de ses thématiques au sein de l’Ufolep. A noter donc les présences d’Elisabeth Delamoye, Secrétaire générale Ufolep, Myriam Wagner, élue au Comité Directeur National (CDN) en charge de la thématique Femmes et sport, Arnaud Jean, Président National Ufolep, Patrick Jany, Vice-Président en charge du Pôle Sport Société, Patrice Roder élu du CDN et de Jean-Jacques Pik, élu au CDN en charge de la thématique santé.

Chaque Groupe de travail a bénéficié de l’intervention de partenaires associés aux différents dispositifs et avec la présence en continue des agent.e.s de la direction des sports.

Dans le détail ci-dessous les éléments à retenir :

  • Intervention du Ministère des Sports avec Alexis Ridde, chef de bureau de « l’accès aux pratiques sportives tout au long de la vie » lors du GT Direction et Dirigeant·e·s ;

 

De nouvelles logiques partenariales ont été présentées  :

  • Cécile Genson, responsable de la direction de la ressource militante à la MGEN avec pour objectif : la volonté de faciliter en termes d’accueil et de sécurité l’organisation des événements dans les différents comités ;
  • Karim Mounassib, co-fondateur de Kmoove, solution de jeux ludiques permettant de sensibiliser les jeunes sur le harcèlement, le racisme, l’homophobie et toutes les autres formes de discrimination ;
  • Florence Kavita, directrice du développement au sein de la Fondation du Sport Inclusif, du ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, et de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration ;
  • Yacine Diallo, coordinateur multi-programmes/multi-pays, président-fondateur de l'ONG Citoyens Solidaires (France Volontaires) ;
  • Donia Kria, médiatrice socio-sportive chez l’Association EX-AEQUO, Sports, Plaisir et Partage ;
  • Florent de Buck, responsable du déploiement et des partenariats pour la startup d'État Diagoriente pour présenter la plateforme Diagoriente ;
  • Alice Vendrome, chargée de mission suivi des partenariats à l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII) ;
  • Zoé Pellegrino, chargée d’appui accompagnement social du Mouvement du Nid (MDN) ;
  • Achrat Manar, associé au programme français de la Fondation européenne du climat ;

Deux nouvelles conventions ont été formalisées avec les signatures entre :

  • l’Ufolep et le Mouvement du Nid représenté par Claire Quidet, Présidente ;
  • l’Ufolep et la Direction générale des étrangers en France représentée par Annie Choquet, Sous directrice de l'intégration des étrangers ;

Les tables rondes ont été l’occasion du témoignage du réseau fédéral, qui par ses comités engagés, légitime pleinement l’aide des pouvoirs publics vis-à-vis de l’Ufolep dans la mise en œuvre de ses politiques sociales. Une belle mise en avant des bonnes pratiques relatées par les chevilles ouvrières des comités départementaux et régionaux pour terminer sur les préconisations et suites à donner concernant la saison à venir.

Ainsi se sont succédé.e.s sans être exhaustif : les comités Ufolep du Nord, Ufolep du Lot-et-Garonne, Ufolep des Pyrénées atlantiques, Ufolep de Bretagne et Ufolep des Côtes d’Armor et avec les prises de parole de :

  • Valérie Lefevre, directrice de l’Association Ex-Aequo et déléguée départementale de l’Ufolep du Val-d’Oise sur le management ;
  • Jérôme Léger, directeur de l'Ufolep du Pas-de-Calais sur les outils d’affiliation et d’adhésion ;
  • Olivier Durand, délégué de l’Ufolep du Var sur les stratégies opérationnelles ;
  • Dorith Lévy, conseillère technique sportive au sein de l’Ufolep Occitanie et Paul Lebeau, délégué de l’Ufolep Vienne sur l’événementiel au service de l’implantation territoriale ;
  • Olivier Rabin, délégué départemental de l’Ufolep Finistère et Clément Louis, délégué de l’Ufolep Eure-et-Loir sur le développement des comités par l’événementiel ;
  • Charly Gonzalez, directeur départemental et Romain Lopes de l'Ufolep de l’Yonne sur Quelle stratégie partenariale sur les événements Ufolep ?
  • Cécile Genson, responsable de la direction de la ressource militante à la MGEN et Frédéric Napias, directeur de la mission jeunes à la Caisse Nationale d’Assurance Maladie sur comment lutter contre les inégalités d’accès ?
  • Mélanie Gentil, directrice départementale à l’Ufolep Loiret, Margaux Quemion, éducatrice sportive à l’Ufolep du Gers et Jérôme Léger directeur à l’Ufolep du Pas-de-Calais sur Comment créer, financer et implanter une UFO3S au service d’un territoire et de ses habitant.e.s ?

Cette formule inédite des Groupes de travail Sport société a été conçue pour renforcer les coopérations entre les comités, les associations et les structures affiliées, permettre à la direction de l’UFOLEP de recueillir les attentes et besoins du réseau en début de saison sportive et également amorcer le travail de toute une saison qui s’annonce pleine de stimulation et d’envergure !

 



Page(s):  1  2  3  4  5  6  7  8  9  10  11  12  13  14  15  16  17  18  19  20  21  22  23  24  25  26  27  28  29  30  31  32  33