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AG du Creusot : dernières infos en bref

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Centenaire. Le président d’honneur Philippe Machu a présenté avec l’ex-DTN Pierre Chevalier la façon dont la commission créée pour célébrer le centenaire de l’Ufolep en 2028 prépare celui-ci. Il sera fait appel à des référents départementaux bénévoles pour collecter photos et documents.

Gymnova et Quatro. Deux conventions ont été signées avec les équipementiers Gymnova et Quatro, déjà partenaires des activités Gymnastique artistique, GRS et trampoline, avec à la clé des dotations et des services aux associations.

Villages. Même si l’Ufolep est à la recherche d’un partenaire financier, elle organisera cet été la deuxième édition de l’opération « Le Sport au cœur des villages » afin de pérenniser le dispositif lancé pour la Grande Cause nationale 2024.

Commissions disciplinaires. Dans son discours de clôture, Arnaud Jean a exhorté les comités à veiller à la mise en conformité de la composition des commissions disciplinaires départementales et régionales, qui s’écarte parfois des exigences du code du sport. « Ces commissions sont régulièrement saisies pour tout type de manquement et nous devons, avec au soutien du ministère des Sports, rester intraitable sur la mise en œuvre de notre plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles », a-t-il insisté.

Médailles d’honneur. Deux médailles d’honneur ont été remises à Alain Garnier, membre du comité du Loiret et responsable de la commission nationale activités cyclistes, et à Cathy Miklou qui a beaucoup œuvré au rayonnement de la GRS et du cheerleading comme présidente du club de gymnastique de Lormont et vice-présidente de l’Ufolep Gironde.

Coup de pouce. Le club de volley-ball loisir de Palinges (71) a bénéficié du « jedon » par lequel les congressistes acceptent que leurs consommations à la buvette soient majorées de quelques dizaines de centimes. Né il y a 41 ans, le club est issu d’une section d’amicale laïque et compte une vingtaine de licencié.es âgés de 20 à 74 ans.

Brest 2026. L’AG 2026 se déroulera les 10 et 11 avril 2026 au Quartz de Brest, emblématique scène nationale de la préfecture du Finistère.



AG du Creusot : trois tables rondes sur la santé

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En écho aux conventions signées avec la CNAM et la MGEN, samedi après-midi un temps de plénière a été consacré à trois tables rondes successives sur la santé.

 

Institutionnels. « Comment l’Ufolep met-elle son expertise sportive à la disposition de l’Ufolep ? » : tel était la question à laquelle la déléguée de l’Oise, Claudie Azeronde, a répondu en expliquant comment la Maison sport santé Ufolep (Ufo3S) gérée par son comité travaille en lien avec les différents acteurs concernés, et notamment la Caisse nationale d’assurance maladie.

 

Santé mentale. Alors que la santé mentale a succédé au sport comme grande cause nationale 2025, dans notre société la sédentarité devient la norme et le fantasme du champion relègue souvent les véritables enjeux de l'activité physique au second plan. Ceci alors que le sport doit au contraire contribuer à l’épanouissement personnel et au bien-être mental. Tel était l’esprit de la table ronde où Françoise Fromageau, médecin soins de suite et de réadaptation polyvalent (SSR), est revenue sur la définition de la santé mentale de l’OMS pour mieux sensibiliser l’assistance à ses causes et ses symptômes. Ces propos furent complétés par les Dr Marie-Christine Favérial-Labuzan et Jean-Jacques Pik, membres de la commission nationale médicale de l’Ufolep, qui ont évoqué les signaux d’alertes visibles chez nos adhérents. Enfin, Gregory Camara, élu national et membre de l’équipe pédagogique nationale secourisme, a présenté le module de formation « sensibilisation à la santé mentale » dont une première session s’est déjà déroulée courant avril.

 

À Mon Rythme. Le focus a ensuite été mis sur le dispositif santé-bien-être « À Mon Rythme » à travers l’exemple de l’Ufo3S de Seine-et-Marne : rappels des étapes de sa structuration, détails de son action, identification des publics touchés… Le délégué départemental, Adrien Cousseau, a aussi insisté sur le modèle économique et le soutien de l’Agence régionale de santé (ARS) et l’Agence nationale du sport (ANS). En contrepoint, Brigitte Cochet, élue nationale et de Saône-et-Loire, a souligné comment la Vaillante d’Autun, qu’elle préside, contribue à son échelle à la santé et au bien-être de ses 500 licenciés à travers ses différentes sections : randonnée, UfoBaby, écoles de sport, créneau multisport adulte, basket loisir, gymnastique et activités de la forme.



AG du Creusot : la ministre des Sports salue l'action de l'Ufolep

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La ministre des Sports, Marie Barsacq, a salué l’action de l’Ufolep dans une vidéo préenregistrée. Elle a notamment mentionné la progression du nombre de licenciés, les dispositif UfoBaby, Toutes Sportives et Ufostreet, les parcours coordonnés permettant d’accéder aux métiers de l’animation sportive, le copilotage de l’opération le Sport au cœur des villages et les 71 maisons sport santé Ufolep, avant de réaffirmer que « le sport est un droit » et de donner rendez-vous le 14 septembre pour la Fête du sport.

La présidente de l’Usep, Véronique Moreira, s’est aussi exprimée par vidéo interposée. Après avoir souligné le contraste entre l’élan de 2024 et le contexte actuel, elle a insisté sur le combat commun contre l’extrême droite et les valeurs qui ont conduit les deux fédérations sportives de la Ligue de l’enseignement à quitter le réseau X. Puis elle a souligné la proximité des projets fédéraux de l’Ufolep et de l’Usep, « au service des enfants et des citoyens sportifs ».

Présente tout au long de l’AG avec le secrétaire général Franck Présumey et la vice-présidente exécutive Martine Besson, la présidente de la Ligue de l’enseignement, Hélène Lacassagne, a aussi replacé dans le contexte actuel l’action de l’Ufolep et salué son action, par exemple en appui de la campagne Carton rouge pour défendre le financement du sport.

Lucien Matron, président de l’Ufolep Saône-et-Loire, a mis en évidence l’aventure collective que représente l’animation d’un comité départemental. Comme son adjoint Arnaud Deleplanque, le maire du Creusot David Marti a souligné l’action coordonnée de sa municipalité et de l’Ufolep en faveur du sport pour tous. Sur un registre plus personnel, il expliqué avoir lui-même découvert le sport par l’intermédiaire de l’école et l’Ufolep. Thierry Desjoues, pour la Communauté urbaine du Creusot-Monceau, et Franck Charlier, pour le Conseil régional Bourgogne-Franche-Comté, se sont également exprimés.



Assemblée générale du Creusot : l’Ufolep sur sa lancée

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Dans un contexte post-olympique de restrictions budgétaires, l’Ufolep poursuit son projet, forte de l’adhésion réaffirmée de ses comités à l’assemblée générale du Creusot des 26 et 27 avril 2025.

 

Comment va l’Ufolep ? Très bien, avec un rapport moral, un rapport financier et des tarifs statutaires votés à 100 % tandis que le budget a recueilli 99,63 % des suffrages1. Le cap fixé, incarné par un Projet sportif fédéral 2024-2028 qui actualise les priorités du précédent, a fait l’unanimité au Creusot.

Héritage des Jeux. Dans son complément au rapport moral, Arnaud Jean est revenu sur l’année 2024 : année de transition pour l’Ufolep entre l’arrivée d’un nouveau DTN, la finalisation du projet fédéral 2024-2028 et le changement d’assureur, et année où l’émotion qui a accompagné les podiums de Jeux de Paris a contrasté avec les « podiums du pire » qui ont vu, dans plusieurs autres pays, l’arrivée au pouvoir de leaders populistes. « Et si ces Jeux olympiques et paralympique et la promesse d’héritage étaient un appel à l’éducation populaire et à notre affinité ? », a aussi lancé Arnaud Jean en faisant le parallèle entre les fondamentaux de l’Ufolep – « inclusion, égalité, intégrité » – et les propos de Tony Estanguet en clôture des Jeux paralympiques : « Grâce à vous, nous avons pu voir à quoi ressemble une société inclusive. »

Solidarité Mayotte. Au nom du réseau Ufolep, Arnaud Jean a remis à Naoilou Yahaya, présidente du comité de Mayotte, un chèque de 41 027 €, montant de la cagnotte en ligne lancée après le passage, mi-décembre, du cyclone Chido. Cette somme aidera le comité à relancer ses activités.

Rapport d’activité. Même s’il n’était pas encore en poste puisqu’il n’a été nommé directeur technique national que le 1er janvier, Ludovic Trézières est revenu sur la saison 2023-2024 avant de préciser ce qui guidera son action, en synergie avec la Ligue de l’enseignement et l’Usep. L’ex-élu national et délégué des Yvelines a particulièrement insisté sur la relance de la formation et l’arrivée d’une conseillère technique nationale aux côtés de Jean-Pierre Gallot, élu en charge du dossier, qui a présenté le lendemain les grandes lignes de la nouvelle organisation de cette formation. Ludovic Trézières a également abordé l’enjeu crucial du modèle économique des associations et l’importance des financements, dans un contexte de réduction des subventions.

PSF. Élu national en charge du Projet sportif fédéral, Régis Fossati en a rappelé les grands axes avant que sa collègue Brigitte Clochet ne détaille la méthodologie déployée pour le décliner en Saône-et-Loire, département hôte de l’AG : des réunions de concertation pour impliquer tous les acteurs de la fédération, puis des échanges réguliers et enfin un séminaire de pilotage des actions de terrain. « Quasiment 100 % des comités ont aujourd’hui un PSF, du jamais vu », s’est ainsi félicité le président de l’Ufolep, Arnaud Jean. À ce jour, 88 % des projets départementaux et régionaux sont finalisés, et les 12 % restants sont en passe de l’être.

Assurance. L’Ufolep aussi franchi un pas décisif en matière d’assurance, afin de se doter d’un outil moderne et adapter. Changer de prestataire, comme cela a été opéré à la rentrée 2024, est parfois un virage périlleux, tant cela impacte directement les associations et les comités. C’est pourquoi l’accompagnement déjà proposé aux associations et aux comités sera complété par un site internet dédié pour faciliter l’information des structures et des adhérents. Un temps mis en sommeil après avoir achevé ses travaux, le groupe de travail Assurance a été réactivé pour assurer un suivi opérationnel, au plus près des besoins du terrain.

Conventions. Deux conventions ont été signées avec la Caisse nationale d’assurance maladie et la MGEN, première mutuelle des agents du service public. Avec la CNAM, il s’agit notamment de faciliter l’accès aux droits des bénéficiaires des parcours d’insertion par le sport et du public des Maisons sport santé société de l’Ufolep. Le partenariat avec la MGEN vise lui à proposer aux adhérents des bilans sport-santé-bien-être et une offre multisport, mais aussi à accompagner les évènementiels comme le Playa Tour et à mobiliser son réseau dans le cadre du programme « MGEN Championnes Clubs ».

Questions. Parmi les questions et interpellations des mandaté.es, la Gironde a exprimé son souhait qu’un dispositif assurantiel permette l’organisation de rencontres interfédérales en basket et football américain ; une demande qui faisait écho à celle de l’Ain pour le volley-ball. Le délégué régional de Nouvelle-Aquitaine, Patrick Mans a ensuite demandé l’intervention de l’échelon national et du centre confédéral pour résoudre les contentieux existant en Charente-Maritime et Dordogne entre les comités Ufolep et les fédérations de la Ligue de l’enseignement. Par la voix d’Henri Quatrefages, ex-élu national en charge du sociosport, l’Hérault a par ailleurs souhaité que l’Ufolep prenne position à l’égard de la proposition de loi, adoptée au Sénat, visant à interdire les signes religieux dans le sport amateur (lire page 4).

Perspectives. Au moment de conclure les débats le président de l’Ufolep s’est appuyé sur les temps forts de l’AG pour évoquer les perspectives de développement : mise en valeur des dispositifs sport société lors du Festival du sport autrement programmé fin juin, priorités sport-santé et nécessité de renforcer l’engagement de la fédération pour la transition écologique en imaginant un « plan fédéral de mobilité active et sportive », en déployant le réseau de ressourceries sportives et en multipliant les formations Kid Bike et Savoir Rouler à Vélo, parallèlement aux dispositifs « Toutes et tous en selle » et « Ensemble à vélo » pour les adultes.

Vigilance. Il y a aussi les points de vigilance. Si, « parce que nous sommes issus de la Ligue de l’enseignement, notre action autour de la citoyenneté et de la démocratie doit être un fil rouge de la saison à venir », « le nombre insuffisant de nos dirigeantes et dirigeants est un point de faiblesse » a observé Arnaud Jean. D’où l’importance de créer des « parcours de formation pour les futurs leaders de l’Ufolep ». Et alors que la capacité d’action de l’Ufolep repose en partie sur la professionnalisation, il importe de diversifier les ressources, à l’échelon de la fédération comme à celui des comités et des associations face aux menaces de réduction des financements.

Candidature. Enfin, Arnaud Jean a annoncé, au nom de l’Ufolep et après décision du comité directeur, sa candidature au conseil d’administration du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et à celui du comité paralympique (CPSF). Une autre façon de faire entendre la voix du sport pour tous au sein du Mouvement sportif. Ph.B.

 

(1) L’affectation du résultat financier de l’année écoulée et le renouvellement du commissaire aux comptes ont également été approuvés à 100 %.

 

Effectifs en hausse. Le satisfécit manifesté par l’AG à travers ses votes valait aussi pour la progression des effectifs qui s’est poursuivie l’an passé, avec plus de 18 000 licenciés et 50 nouvelles associations, date à date, à la fin de l’année 2024. À l’issue de la saison 2023-2024, l’Ufolep comptait précisément 318 334 licencié.s, dont 56 % de femmes, dans ses 6 876 associations. En y ajoutant les 272 structures à objet non sportif qu’elle fédère, ce chiffre grimpe même à 331 364 adhérent.es.



Le crépuscule des Jeux

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Octobre 1986 : dans la cour de son collège de Moûtiers (Savoie), Guillaume Desmurs saute de joie en apprenant en direct sur France Inter qu’Albertville organisera les Jeux olympiques d’hiver 1992. Quarante ans plus tard, devenu journaliste, il publie un essai critique sur les JO 2030 dans les Alpes françaises. « En 1986, explique-t-il, nous baignions encore dans la lumière de l’époque bénie du ski alpin. Les JO de 1968 à Grenoble n’étaient pas si lointains. Ils avaient couronné le Plan neige, geste bâtisseur qui avait offert à la France les plus grandes stations de ski du monde en associant maires et investisseurs, puissance publique et promoteurs immobiliers. » Mais depuis le monde a changé et la crise climatique soumet l’économie montagnarde à des « risques existentiels ». La candidature désormais incarnée par Edgar Grospiron devient ainsi un révélateur de la fracture entre « ceux qui défendent bec et ongles le modèle moribond (parce qu’ils ne connaissent que celui-là, parce que leur statut en dépend, parce qu’ils ont peur) et ceux qui poussent à travailler à de nouveaux modèles économiques tenant compte des changements profonds affectant le climat, la ressource en eau, la biodiversité, la gouvernance, les habitudes de consommation, les valeurs, etc. » « On peut critiquer la candidature des JO 2030 tout en aimant les JO [et] en appelant à une réforme profonde de leur organisation pour qu’ils répondent aux enjeux de notre époque » conclut l’auteur de cet ouvrage documenté qui n’a rien d’unbrûlot ni d’un pamphlet. Ph.B.


Le crépuscule des Jeux, enquête sur les JO d’hiver 2030, Guillaume Desmurs, Guérin-Paulsen, 170 pages, 22 €.

Les Jeux olympiques de 1892 à 2024

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Faire l’histoire des Jeux olympiques, c’est ambitieux, surtout quand on la veut imperméable aux « fables olympiques », indépendante de l’« histoire officielle » et échappant au « trompe-l’œil de la permanence et de l’universalité des Jeux ». Universitaire et spécialiste incontesté du sujet, Patrick Clastres déroule la chaîne narrative reliant Athènes 1896 à Paris 2024 en abordant chacune des 30 éditions avec la même grille : l’évolution des relations internationales sur la période ; les conditions du choix de la ville organisatrice et les jeux diplomatiques ; la façon dont les cérémonies d’ouverture et de clôture illustrent le roman national du pays hôte ; l’évolution du programme sportif ; le tableau des médailles ; et enfin des portraits d’athlètes et de dirigeants du sport international et olympique. Une approche qui confère à l’ouvrage son unité tout en rendant ses 450 pages tout à fait digestes.

Il est en effet passionnant de retrouver dans chaque édition le reflet de la marche du monde, le sens que prend le palmarès et le jeu des luttes d’influences dès la renaissance des Jeux en leur berceau grec. Au fil du récit, Patrick Clastres rappelle combien les éditions de Paris 1900 et Saint-Louis 1904 furent éloignées de l’idéal olympique, comment Américains et Anglais s’opposèrent à Londres 1908, et que le drapeau olympique n’apparut qu’à Anvers 1920. On apprend aussi qu’il y a un siècle les polémiques sur la féminité de certaines compétitrices n'étaient pas moins vives.

Plus près de nous, commentant la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris 2024 et les dix sculptures de femmes surgies du fleuve au son de La Marseillaise, l’historien constate « l’effacement mémoriel de Pierre de Coubertin devant la dirigeante féministe Alice Milliat ». En attendant le regard affûté qu’il ne manquera pas de porter sur l’élection d’une femme à la tête du CIO et l’édition 2028 dans l’Amérique de Donald Trump. Ph.B.


Les Jeux olympiques de 1892 à 2024, une aventure mondiale, Patrick Clastres, Presses universitaires de Rennes, 464 pages, 25 €.

Je me souviens du sport : Gilles Bertrand

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Gilles Bertrand, 69 ans, crée en 1995 le Festival des Templiers (Aveyron) avec son épouse Odile Baudrier, actuelle directrice d’un évènement identifié à son ultra-trail. Journaliste et photographe, il lance avec elle d’autres épreuves et des magazines consacrés à la course à pied sous toutes ses formes. Parmi ses livres photos, on citera Kenya les coureurs du siècle (1999), Jamaïca, l’art du sprint (2003) ou Sport en Chine, ombres et lumières (2008).

 

Je me souviens du jour où, avec des copains de 6e du collège de Mehun-sur-Yèvre, nous avons pris le bus pour participer à Bourges à une sélection pour le championnat départemental d’athlétisme au stade Séraucourt. Je participe au 56 m haies, au relais 4 x 60 m et au saut en hauteur, où je suis largement battu par José Marajo, futur finaliste du 800 et du 1 500 m des Jeux de Moscou. José que je retrouverai régulièrement tout au long de mon parcours de journaliste.

Je me souviens que mon père achetait le Miroir de l’athlétisme et que cette revue a nourri ma vocation de journaliste et de photographe. J’étais particulièrement fan du sauteur en hauteur russe Valery Brummel auquel je m’identifiais et du sauteur en longueur Igor Ter-Ovanessian.

L’athlétisme au collège s’arrête vite, faute de prof pour l’animer, mais à 16 ans je participe au raid nocturne Bourges-Sancerre. Je finis dans la douleur, 55 km en dix heures, mais c’est le début de ma passion pour les longues distances en endurance. L’année suivante, je suis beaucoup mieux préparé, après m’être licencié dans un club de marche athlétique, discipline que je pratique plusieurs années avec le rêve – jamais réalisé – de participer à Paris-Strasbourg.

Je me souviens de mon premier reportage photo, réalisé sans accréditation depuis le pied des tribunes, lors d’un match France-Finlande organisé à Blois au retour des Jeux olympiques 1976. J’étrenne alors mon premier Reflex acheté après avoir travaillé en usine tout l’été et je fais mes premières armes en prenant Colette Besson, Jacky Boxberger et Guy Drut, tout auréolé de son titre olympique. Pour l’anecdote, Drut abandonne à la troisième ou quatrième haie et se montre ensuite si odieux avec les juges que j’écris à Raymond Pointu, la grande plume de l’athlétisme, pour lui faire part de ce comportement choquant.

Mon premier reportage rémunéré, ce sera en 1981 dans l’Éthiopie du général Mengistu. Je rencontre Mamo Wolde, vainqueur du marathon des Jeux de Mexico, et ce reportage sur les coureurs éthiopiens fait la couverture du magazine Spiridon. Cela me met le pied à l’étrier et je pige pour d’autres revues. Mais comme cela ne suffit pas pour vivre, je m’occupe aussi d’enquêtes statistiques de terrain. Entre temps, je publie en 1979 avec mon collègue Jean-Pierre Rech le Carnet du bipède, premier guide annuel des courses hors stade en France. Puis je crée en 1989 avec mon épouse Odile le magazine VO2 et obtiens ma première carte de presse.

Je me souviens que c’est lors d’un reportage en duo sur les trails du Colorado que j’ai l’idée de créer les Templiers. Ce projet mettra quatre ans à devenir réalité. Je me souviens de la première édition en 1995 et de la joie inondant le visage du vainqueur Patrick Renard lorsqu’il franchit la ligne d’arrivée. Une joie qui me submerge moi aussi et me procure le sentiment d’avoir créé quelque chose qui fait sens. À cet instant, je sais que c’est le début d’une grande histoire.



À Brest, le catch laïque fait le show

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Depuis 18 ans, la section catch du Patronage laïque de Recouvrance accueille les amateurs débutants et organise des galas très populaires.

 

« Quoi, du catch à la Ligue de l’enseignement et à l’Ufolep1 ? » Passé l’étonnement, la nouvelle directrice du Patronage laïque de Recouvrance, à Brest, a vite compris que cette section atypique ne dénotait pas dans la maison. « Les 16 licenciés, dont 3 femmes, sont bénévoles et toujours prêts à donner un coup de main. Deux d’entre eux siègent au conseil d’administration et le catch participe à la vie du patronage comme à l’animation locale avec des galas qui réunissent plus de 200 personnes dans notre grande salle, où pour l’occasion on déplace le ring en installant des chaises autour », résume Géraldine Capelle, qui dirigeait auparavant le centre d’animation Ravel et le Théâtre Douze, à Paris.

La section catch du PL Recouvrance, quartier historique de l’arsenal militaire, a été créée il y a 18 ans par ses deux premiers hommes forts, Vincent Balcon et John Bardin, lequel était allé se former un an au Japon. Les entraînements se déroulaient sur des tapis, puis des planches posées sur des pneus récupérés à la casse en guise d’amortisseurs, avant de se faire envoyer d’Angleterre un ring d’entraînement d’occasion convoyé ensuite depuis le port du Havre. « Il était déjà là à mon arrivée il y a 15 ans », se souvient Alexandre Dekhis, 38 ans, actuel responsable de la section.

 

Apprendre à chuter

« J’étais fan de catch et j’avais lu dans le compte rendu d’un gala dans Le Télégramme qu’ils accueillaient ceux qui voulaient apprendre. J’ai essayé, j’ai aimé, je suis resté » raconte cet ex-pratiquant de judo qui lui avait brièvement tâté de la boxe anglaise avant de vite raccrocher les gants en raison de « la mentalité de l’entraîneur ». Rien à voir avec l’ambiance bienveillante du catch made in Recouvrance, éloigné de tout esprit de compétition et où, à l’image d’Éléonore, 18 ans et benjamine du groupe, les licenciés hommes et femmes sont loin de tous ressembler à des armoires à glace.

Alexandre anime avec son compère Pascal les entraînements du lundi, du mercredi et du vendredi, où les nouvelles recrues apprennent à « chuter et mettre des coups sans blesser ». « On débute par du cardio, des étirements, divers exercices pour échauffer les articulations, des roulades et des roues pour gagner en souplesse, avant d’aborder vraiment la technique catch » précise ce fan du combattant américain The Rock. Sur le ring, lui-même devient « Léon, le dentiste inca », en référence à sa tenue et sa technique du coup de genou dans la mâchoire. « Je possède aussi un personnage caché, à ne pas dévoiler ! » On dira jusque que celui-ci est « tout feu tout flamme » et entretien un certain rapport avec son métier industriel...

Le catch trouve en effet sa finalité dans sa mise en scène. « Ici, ce n’est ni pour la gloire ni pour l’argent, mais pour le plaisir d’organiser des combats selon une trame, en s’y prenant des semaines ou des mois à l’avance. C’est toujours le bon contre le méchant, et comme à Guignol le public doit prendre parti. Au besoin, les catcheurs interagissent avec lui », explique Alexandre. Pas étonnant donc que les sections catch et théâtre d’improvisation fassent parfois scène commune. « La dernière fois, pour le final à trente sur le ring, on était un peu serrés ! » Les quelques centaines d’euros généralement dégagés par la recette viennent alors abonder la caisse commune du Patronage2. Les catcheurs de Recouvrance proposent aussi des exhibitions à la fac – suscitant ainsi des vocations – et participent aux « Marinades » qui animent le quartier en été.

Et les gnons ? « On retient nos coups, tout en les exagérant. Forcément il y a des doigts retournés, et plus rarement des clavicules cassées quand une chute est mal exécutée. Mais on fait tout pour l’éviter », insiste Alexandre.

C’est la moindre des choses dans un patronage laïque qui, de surcroît, accueille une Maison sport santé… « Tous les sports autrement », et c’est peu de le dire. Philippe Brenot

 

(1) En l’absence de code activité dédié, le catch est apparenté à la lutte.

(2) Le PL Recouvrance compte 450 adhérents, dont 360 licenciés Ufolep dans ses différentes sections d’activités de la forme et breakdance, badminton, tennis de table et école de sport.



À Condom et ailleurs dans le Gers, le VTT éducatif rayonne

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L’Union cycliste condomoise et l’engagement de son président auprès des jeunes illustrent la dynamique des écoles de VTT gersoises.

 

« Adolescent, explique Sylvain Tarroux, je pratiquais le VTT, mais il ne fallait pas me parler de club ! J’ai repris le vélo à 22 ans en voyant des copains du judo s’abîmer le genou. Puis, quand j’ai eu mon premier poste de professeur de biologie au lycée de Condom, j’ai sympathisé avec des membres du club cycliste Ufolep local, que j’ai alors intégré, et que je préside en 2010 – quand les candidats ne se bousculent pas au portillon, on prend vite du grade. C’était surtout de la route, mais nous étions aussi quelques vététistes. J’ai ensuite monté des petites sorties « jeunes » puis participé à une formation d’animateur chez nos voisins du Lot-et-Garonne, engagé de longue date dans le dispositif Kid Bike aujourd’hui déployé à l’échelle nationale. »

Kid Bike. « Le VTT attire plus facilement les jeunes que la route. Le vélo est moins cher, d’usage plus quotidien, et côté sécurité les parents sont davantage rassurés. C’est aussi plus facile à animer : il suffit d’un talus pour les occuper !

Par la suite, j’ai effectué une formation Kid Bike proprement dite. Depuis, nous organisons un rassemblement tous les deux ans avec les clubs gersois, notamment le club de Beaucaire avec qui nous nous entendons très bien. Leur section jeune compte pas moins de 40 licenciés, ça motive donc d’organiser quand on sait qu’il y a de la demande. Et comme j’aime bien la cartographie, nous donnons à ces rassemblements une coloration orientation. »

Sorties. « Parmi nos 60 licenciés, il y a environ 25 cyclos dont 10 participent à des compétitions, d’autres adultes en pur loisir et 25 enfants dans la section VTT. Paradoxalement, le Covid en a "dopé" les effectifs. Nous avons en effet relancé l’activité sitôt levées les restrictions du confinement, avec un évènement qui a très bien marché. Nous avons aussi déplacé notre sortie d’entraînement du lundi soir au samedi matin. Je l’encadre avec trois autres adultes, dont un jeune retraité et mon épouse, qui s’est mise au VTT électrique, comme d’autres licenciés prenant de l’âge. En plus des jeunes – dont nos enfants Amel et Alexandrine, 14 et 10 ans –, quelques adultes participent aussi à ces sorties où nous adaptons les circuits selon l’âge et la forme de chacun. Nous avons un bois à 5 km et nous pratiquons aussi les départs délocalisés en embarquant les vélos sur nos véhicules. »

Compétition. « J’incite les jeunes à participer à des compétitions, pour "montrer le maillot". Au moins à celle que nous organisons chaque année en avril, qui l’an passé a réuni 40 adultes et 80 jeunes. Quatre ou cinq de chez nous ont une âme de compétiteurs, et les autres sont plutôt "randonneurs". Mais on espère quand même qu’ils feront l’effort de venir, ne serait-ce que pour faire plaisir aux gens qui s’occupent d’eux tous les samedis ! ».

Savoir Rouler. « En 2021, j’ai participé à une formation d’animateur Savoir Rouler à Vélo à Limoges. Je me suis ensuite fait la main dans l’école – privée – ou enseigne mon épouse. Depuis deux ans, à la demande de la mairie de Condom et en lien avec le comité Ufolep, j’interviens avec deux autres membres du club auprès des CM1-CM2 des écoles Jules-Ferry et Pierre-Mendès-France. Cela représente 40 enfants dans chaque école. Profitant que les abords sont tranquilles, nous les emmenons assez vite faire le tour du pâté de maisons, sans attendre la sortie finale permettant de délivrer l’attestation. Sinon, il m’est aussi arrivé d’encadrer des étapes du P’tit Tour Usep, quand la correction des copies du baccalauréat m’en laissait le loisir ! » Ph.B.

 

Une grande fête de fin d’année. « Les éducateurs des clubs de Condom, Beaucaire, Cologne et Auch participent en fin d’année à une grande fête départementale du VTT éducatif. Celle-ci réunit aussi des jeunes d’autres associations et des enfants non licenciés, pour lesquels nous prenons une assurance à la journée afin de leur faire découvrir la dynamique club, explique Simon Duran, délégué Ufolep et Usep du Gers. Nous essayons également de favoriser les passerelles avec les associations Usep d’école lorsque la proximité d’un club le permet, notamment à l’occasion d’une étape du P’tit Tour. Il y en aura six ou sept cette année, dont deux à Auch, qui cette année est ville-départ de la 17e étape du Tour de France. »



Double dutch sur la Canebière

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Créée en 2021, l’association Marseille Jump Rope développe la variante sportive du saut à la corde avec l’Ufolep des Bouches-du-Rhône.

 

Un jeu de cour d’école : ainsi considère-t-on encore le double dutch en France, quand aux États-Unis cette version codifiée du saut à la corde est un sport à part entière. Mais dans les Bouches-du-Rhône cela pourrait changer sous l’impulsion de Yann Espigulé, 46 ans, fondateur en 2021 de Marseille Jump Rope. Il veut « en développer et en structurer la pratique » avec l’appui du comité Ufolep, dont il est désormais élu. Et il y croit d’autant plus que « le double dutch vient d’être reconnu sport de haut niveau par le ministère des Sports ».

C’est après avoir croisé l’américaine Bree Maraux, animatrice d’un club près de Toulouse, que Yann Espigulé, qui lui-même travaille dans le domaine du sport, a eu la révélation. Et c’est dans les cours d’écoles marseillaises que tout a débuté, en lien avec l’amicale laïque du quartier de La Blancarde, qui depuis a créé sa propre section. Aujourd’hui, 60 jeunes marseillais sautent à la corde chaque semaine dès l’âge de 4 ans1. Dont la quinzaine de membres de l’équipe compétition, licenciés à la fois à l’Ufolep et à la fédération de double dutch2.

 

Démonstrations tous publics

« Nous animons l’activité dans une dizaine d’écoles : dans les cours, sous les préaux et en gymnase quand c’est possible. Plus ponctuellement, nous faisons aussi découvrir le double dutch dans les écoles et centres aérés de communes voisines comme Meyreuil, Gardanne, Saint-Victoret, Istres ou Miramas » précise Yann Espigulé, par ailleurs peu avare de démonstrations auprès du grand public. Marseille Jump Rope a ainsi sauté pour un concert de Soprano au stade-vélodrome et le programme Provence terre de sport associé à Paris 2024, et participé dernièrement à la braderie puis au carnaval de Marseille en mars et en avril, en attendant Ufostreet en mai, les Talents marseillais en juin (7 000 personnes attendus au Dôme) et l’émission télé « La France a un incroyable talent », en juillet sur M6.

« Les atouts du double dutch sont sa facilité d’accès, son caractère mixte et son côté très ludique, résume Yann Espigulé. Les plus jeunes participent à une séance hebdomadaire de 50 minutes tandis que les adolescents qui sont motivés par la compétition ont la possibilité de s’entraîner chaque jour, notamment pour perfectionner l’aspect technique du tournage et du lancer de corde. » Le double dutch est en effet un sport collectif où la cohésion entre partenaires est aussi importante que la technique individuelle. Les passages se font en musique et l’activité, particulièrement populaire parmi les afro-américains – Michelle Obama s’est elle-même prêtée à des démonstrations – est proche de la culture hip hop.

 

Objectif formation

Marseille Jump Rope est aujourd’hui dépassé par son succès et Yann Espigulé ne pourra pas continuer à se démultiplier pour animer tous ces créneaux ! « Il y a notamment une demande adulte à laquelle nous ne sommes pas en mesure de répondre. Localement nous aurions besoin d’au moins 40 éducateurs et formateurs ! » Aussi a-t-il mis en place avec le comité Ufolep des stages de formation qui s’appuient sur les ressources pédagogiques de la Fédération française de double dutch.

En attendant, Marseille Jump Rope continue de promouvoir l’activité avec un enthousiasme intact. Par exemple dans le cadre du dispositif départemental « Sport pour elles » destiné aux femmes éloignées de la pratique physique. Ou comment les faire entrer dans la danse avec une activité qui est d’abord un jeu et qui peut réveiller des souvenirs de cour d’école. Antoine Richet

 

(1) Baby jumper (4-6 ans), Kids (6-8 ans), Juniors (8-11 ans), adolescents et jeunes adultes.

(2) « Nous avons trois Champions de France 2024, catégorie vitesse – Andrew en U10 garçon, Elyzia en U10 fille et Marouane en U12 garçon – et notre équipe U10 a terminé 3ème en double dutch freestyle : des titres remis en jeu en mai à Paris. En 2022 et 2023, Marouane et Andrew ont également été champions en jump rope freestyle. »

 

Une corde dans chaque main. Le double dutch1 est la version en équipe d’une discipline qui se pratique à trois ou quatre athlètes, dont deux « tourneurs » maniant dans chaque main deux cordes qui forment des ellipses opposées et alternées où leurs camarades rivalisent d’acrobaties chorégraphiées. La durée des performances est de 30 à 40 secondes, parfois plus selon les formules et le niveau. Il existe aussi des épreuves de vitesse où les concurrents sautent à pieds joints ou d’un pied sur l’autre à une cadence folle, et une version individuelle appelée single rope. A.R.

(1) Ainsi nommé en référence au « charabia » des enfants d’immigrés hollandais qui sautaient à la corde il y a plus de 300 ans dans les rues de New York.



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