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Micheline Ostermeyer, une figure pour éclairer le sport féminin

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Le cercle Condorcet de la Savoie organise le 25 octobre à Chambéry, avec le concours de l’Ufolep, une soirée-débat sur le sport au féminin à partir d’un film sur Micheline Ostermeyer (1922-2001), championne d’athlétisme et concertiste.

 

Bernard Chardonnel, pourquoi organiser une soirée autour de la figure de Micheline Ostermeyer ?

Pour présenter le documentaire réalisé en 1992 par Pierre Simonet à l’occasion des Jeux olympiques d’Albertville. Ce film de 52 mn est inédit : il devait s’inscrire dans une collection, finalement avortée, de portraits de grands champions français. Pierre Simonet a également consacré un ouvrage à la relation qu’il a nouée avec cette championne qui, rappelons-le, décrocha trois médailles dans trois disciplines différentes aux Jeux Olympiques de Londres en 1948 : l’or au lancer du poids et au lancer du disque, et le bronze au saut en hauteur. Micheline Ostermeyer, qui était aussi une grande concertiste, tomba ensuite dans l’oubli avant que, à la fin des années 1980, le Comité national olympique et sportif français et son président de l’époque, Nelson Paillou, n’en fassent « une icône du sport humaniste », comme l’explique Pierre Simonet. 

Mais quel sens le parcours d’une athlète médaillée il y a 70 ans peut-il avoir aujourd’hui ?

Le propre d’un cercle Condorcet, association affiliée à la Ligue de l’enseignement, est de prendre le temps de la réflexion plutôt que de subir l’information, qui en matière sportive est particulièrement frénétique. Ce film permet de s’arrêter sur une personnalité suffisamment marquante pour que le journaliste Olivier Margot en ait fait l’une des dix « légendes » du sport français. Micheline Ostermeyer fascine parce qu’elle a mené de front une carrière d’artiste et une carrière d’athlète. Certes, cela ne serait plus possible aujourd’hui, et pour elle la musique passait avant l’athlétisme, qui la « détendait » après de longues heures passées à répéter derrière son piano. Mais Micheline Ostermeyer incarne la possibilité, pour un être humain, de ne pas se cantonner à une seule activité et de s’épanouir dans la pratique conjuguée du sport et d’une activité artistique, sans renoncer à sa vie de famille. Son parcours est aussi l’occasion d’observer l’évolution du sport féminin, ou de s’intéresser aux rapports entre le sport et l’argent. Savez-vous qu’on a reproché à la sportive d’utiliser sa notoriété pour faire de la publicité à la concertiste ?

La projection du film sera prolongée par une conférence-débat…

Marie-Françoise Potereau, présidente de l’association Femix’Sports, traitera de « l’évolution des pratiques sportives féminines de 1945 à nos jours ». Sa conférence sera suivie d’une table ronde animée par Alain Arvin-Bérod, philosophe du sport et spécialiste de l’olympisme. Elle réunira notamment l’ex-championne de ski Florence Masnada, une jeune heptathlonienne, Diane Marie-Hardy, Pierre Simonet et le pianiste François-René Duchâble, qui proposera quelques intermèdes musicaux pour évoquer son amie.

Les comités Ufolep et les cercles Condorcet qui souhaitent bâtir une soirée-débat peuvent disposer du documentaire « La croisée du destin » et commander des exemplaires de l’ouvrage Micheline Ostermeyer, entre ombre et lumière. condorcetsavoie@gmail.com


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