Evoqué par Roxana Maracineanu fin février lors de la Convention nationale sur les violences sexuelles dans le sport, le contrôle de l’honorabilité des bénévoles des associations sportives sera mis en place en janvier 2021, a annoncé la ministre. Pour sa part, l’Ufolep s’est engagée depuis plusieurs années dans la lutte contre les violences sexuelles, qu’elle associe à son action en faveur de la place des femmes dans le sport.
Certains considèrerons que la pression psychologique exercée par un entraîneur sur de jeunes athlètes n’est pas la même dans une fédération affinitaire et multisport que dans une fédération concernée par le haut niveau. Mais l’Ufolep n’est pas plus immunisée contre les violences sexuelles que les autres fédérations et organisations sportives. En revanche, notre fédération se préoccupe de ces questions depuis plusieurs années. Elle a missionné une structure fédérale dédiée, mis en place des dispositifs et créé des outils méthodologiques et pédagogiques. L’Ufolep propose ainsi à ses associations, comités et commissions sportives un accompagnement en matière d’information, de sensibilisation et de prévention des violences sexuelles.
Groupe F.A.I.R. C’est le groupe F.A.I.R (Femmes en action pour l’inclusion et le respect) qui est précisément en charge des discriminations et des violences faites aux femmes. Sur la base d’une enquête menée au printemps 2019 au sein de notre réseau – et qui a recueilli plus de 4 000 réponses –, ce groupe de travail a rédigé un plan d’action portant sur l’égalité femmes-hommes. Validé politiquement depuis, il fixe notamment comme objectif la mise en place d’un dispositif de signalement des cas de harcèlement et violences sexuels, et de prise en charge des victimes.
Partenaires. Un réseau de partenaires vient renforcer l’action fédérale sur la base de conventions nationales. On citera notamment :
Référent national et outils pédagogiques. Un référent fédéral « sport et citoyenneté », qui a suivi une formation délivrée par le ministère des Sports, est habilité à former à ces questions des formateurs et formatrices de notre réseau et à intervenir auprès du grand public lors de manifestations sportives ou de conférences. Intégré au réseau ministériel des référent.e.s citoyenneté, il a également pour mission d’alimenter le réseau en outils méthodologiques et productions pédagogiques. Ces outils « clés en main » sont à la disposition des comités et des associations, qui peuvent les présenter sur des stands d’information ou les utiliser pour animer des ateliers en, marge de manifestations grand public ou de rassemblements sportifs.
À poursuivre. Les travaux engagés doivent être poursuivis afin que toutes les associations et structures Ufolep soient les lieux d’un accueil bienveillant où chacun, en particulier les plus jeunes et les femmes, se sente parfaitement à l’aise et en sécurité. Cela passe par la structuration d’un réseau d’acteurs (compétents en matière d’identification, signalement et prise en charge) et par la mise en place d’un numéro d’urgence et du contrôle d’honorabilité des bénévoles souhaité par la ministre des Sports. Au-delà de l’emballement médiatique de ces dernières semaines, ces actions et ces dispositifs pérennes doivent contribuer, au-delà de la prise en charge des victimes, à mieux combattre et faire disparaître le harcèlement sexuel et les violences faites aux femmes et aux enfants de l’environnement sportif.
Toutes nos associations et tous nos comités sont invités à s’associer à cette ambition. Soyez également attentifs aux signes de mal-être d’un ou une licencié.e, et ne tolérez aucun agissement douteux de la part d’un animateur ou d’un cadre dirigeant. Mieux encore, montrez-vous pro-actifs concernant ces questions restées trop longtemps tabou.
Adil El Ouadehe, adjoint à la DTN, et Agathe Vrignaud, en charge du groupe F.A.I.R