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« Histoires de sports et de nature » : devenez des vigies de l’environnement

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Le projet de sciences participatives développé par le Muséum national d’histoire naturelle avec l’Ufolep s’adresse à tous les « citoyens sportifs », explique directrice du département Homme et environnement.

 

Frédérique Chlous, comment est né le projet « Histoires de sports et de nature » ?

Ce programme s’insère dans un projet plus général de sciences participatives, intitulé « Histoires de nature » et débuté en 2021. L’idée était de faire appel aux citoyens pour documenter les changements environnementaux, sur un registre personnel, en complément des travaux scientifiques menés par ailleurs1.

 

L’objectif est-il de provoquer une prise de conscience des évolutions ou des bouleversements liés au changement climatique ?

En partie. L’un des objectifs est en effet de rendre ces changements plus perceptibles à un large public. Mais le corpus de données, récits et documents ainsi constitué va également permettre aux chercheurs de travailler sur la relation à l’environnement et les représentations à l’égard des changements qui le menacent. Nous avons profité de la caisse de résonnance d’une année olympique pour lancer ce programme en sollicitant celles et ceux qui ont une relation à la nature à travers leur pratique sportive.

 

Pourquoi s’être associé à l’Ufolep ?

Parce que c’est une fédération sportive ancrée dans les territoires et que l’intime, le familier ont toute leur place dans ses pratiques. Outre son maillage territorial, nous avons sollicité l’Ufolep pour sa dimension sport-loisir, la nature de ses actions, la diversité de ses publics et ses valeurs humanistes.

 

Comment participer au projet ?

En déposant ses contributions sur la plateforme numérique dédiée. Après avoir ouvert un compte personnel, chacun peut poster un document numérique – photo de paysage ou d’objet, coupure de journal… – à partir duquel il est invité à développer un récit qui peut tenir en quelques lignes ou en plusieurs paragraphes. Par exemple : « Voici l’endroit où j’avais l’habitude de courir, naviguer, pagayer, marcher sur glacier lors d’une course en montagne, mais depuis telle année l’environnement a changé et ce n’est plus possible… » Ou, au contraire, de façon plus positive : « Depuis l’arrêt de toute activité industrielle, ce coin est devenu une réserve naturelle où l’on rencontre de plus en plus d’oiseaux, en particulier telle espèce que j’aime beaucoup… » Il s’agit d’un récit personnel à partir d’un document situé dans le temps et l’espace.

 

Les gens éprouvent parfois des difficultés à comprendre que ces « petits riens » ont de l’intérêt pour d’autres, a fortiori des chercheurs…

Pour nous, tout est intéressant, qu’il s’agisse d’une photo privée récente ou d’une archives retraçant un évènement lointain. Cet intérêt réside dans le lien entre le document et le discours, non pas général mais de l’ordre du journal intime.

 

Un peu comme un post Instagram…

Oui, la dimension participative et scientifique en plus !

 

Ce programme a-t-il vocation à perdurer ?

Il se poursuivra au-delà de 2024. C’est une collection, au même titre que les collections naturalistes qu’abrite le Muséum d’histoire naturelle du Jardin des plantes.

 

J’insiste, mais très concrètement, à qui cela va-t-il vraiment servir ?

Aux chercheurs de notre conseil scientifiques qui se questionnent sur ce que symbolise le mieux, pour les individus, les changements environnementaux : quels sentiments et émotions éprouvent-ils, et en quels termes les expriment-ils ? Or aujourd’hui les activités sportives, en particulier celles de plein air, nous mettent en relation avec l’environnement. J’ai dans mon cercle de connaissances beaucoup de personnes qui pratiquent le trail, et pour elles il ne s’agit pas seulement de performance. C’est une façon d’être au monde, au cœur de paysages et d’une faune, avec les différentes émotions qui y sont liées et que nous invitons chacun à partager. Propos recueillis par Philippe Brenot 

 

(1) Cette mission est financée par le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires.

 


http://www.changing-natures.org
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