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« Aux voleurs », qui a volé le vélo du bobo ?

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Si tous les néo-cyclistes urbains qui se sont fait dérober leur bicyclette se reconnaissent dans ce récit enjoué, le succès de librairie est assuré. Illustrateur et auteur de livres jeunesse mais aussi de romans, Bruno Gibert relate dans Aux voleurs les malheurs de son ami Paul et les tribulations engagées pour retrouver son bien. Tribulations qu’il met en parallèle avec les scènes centrales du Voleur de bicyclette, chef-d’œuvre néoréaliste, signé par Vittorio de Sica en 1948 et redevenu d’actualité dans nos centres-villes.

« Tout volé est un endeuillé », relève Bruno Gibert en citant l’amie qui lui décrit « cet état fugitif de stupeur, puis d’incompréhension, et enfin d’accablement, qui l’avait saisie devant la grille de métro à laquelle son vélo avait été cadenassé ». Métro République précisément, puisque cela se passe à Paris, épicentre du trafic. Paul connaît cette mésaventure rue du Tage (13e) et sa douleur est exacerbée par le fait qu’il venait de s’offrir un beau Triban 500 de chez Decathlon qu’il avait personnalisé avec quelques accessoires haut de gamme.

Mais Paul a de la ressource et une traque sur internet lui permet de retrouver la trace de sa bécane, jusqu’à un rendez-vous avec les receleurs devant la gare de Pierrefitte-sur-Seine, au fin fond du 9.3. Mais doit-il racheter son bien ou tendre un guet-apens avec l’appui des forces de l’ordre ? En bon scénariste, il choisit la deuxième option et sa mauvaise conscience sera allégée par l’assurance du flic qui prend sa déposition que « rien n’arriverait à ces deux mineurs qui n’étaient que les derniers maillons d’une chaîne difficile à briser ». Juste un procès-verbal pour la forme avant d’être relâchés « en espérant que cela leur serve de leçon ».

In fine, Aux voleurs tient plus de l’étude sociologique que du roman policier, surtout quand les dialogues entre Paul et sa compagne abordent (de façon un peu attendue) les rapports cyclistes-piétons ou que l’auteur, aujourd’hui jeune sexagénaire, évoque (de manière très plaisante) sa jeunesse banlieusarde et motorisée. Ce récit témoigne en tout cas de son époque, dans un pays où 400 000 vélos sont volés chaque année. Philippe Brenot


Aux voleurs, Bruno Gibert, éditions de l’Olivier, 132 pages, 15,50 €.
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