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Romain Bardet, l’amour du vélo sous toutes ses formes

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Coureur combatif, Romain Bardet, 32 ans, est aussi sensible aux paysages dans lesquels il évolue et attentif aux usages loisirs et quotidiens du vélo. 

 

Romain Bardet, comment êtes-vous venu au vélo ?

Mon père, instituteur de métier, courait au niveau régional le week-end. Je regardais les courses à la télé avec lui et, en vacances, nous allions voir celles qui passaient près de chez nous. J’ai toujours pratiqué et, à 9 ans, j’ai voulu prendre moi aussi une licence au Vélo Sport Brivadois.

 

Pour la compétition ou la sociabilité ?

Les deux, d’ailleurs je revois régulièrement des copains de cette époque. Cette sociabilité préexistait avant de partir ensemble sur des compétitions.

 

Pourquoi la route plutôt que le VTT ?

Bonne question ! Le VTT m’aurait plu, mais à l’école du club nous étions très bien encadrés je me suis dirigé assez naturellement vers la route. Je suivais l’actualité des professionnels, c’est ce qui m’attirait. Et puis, Brioude et ses environs sont un des meilleurs endroits au monde pour rouler. Pourtant, en dix ans de carrière pro j’en ai vu du pays, pas seulement en Europe ! Les paysages sont variés, les dénivelés aussi selon les parcours. Je ne m’en lasse pas.

 

Adolescent, le vélo était-il aussi un moyen de locomotion ?

Assez peu, j’avoue. Au club nous avons d’ailleurs perdu quelques copains quand, à 14 ans, ils ont eu un scooter. Le vélo, c’était plutôt le défouloir que l’usage utilitaire au quotidien.

 

Quand avez-vous envisagé une carrière professionnelle ?

Très tard. J’ai toujours privilégié les études et suis passé pro à 21 ans. C’est à partir de la catégorie junior que la question s’est posée. Mais Je pratiquais avant tout pour le plaisir.

 

Avez-vous gardé le contact avec le Vélo Sport Brivadois ?

Absolument : j’y suis toujours licencié. Comme j’habite aujourd’hui Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), à 75 km, je n’y vais pas assez souvent. Deux fois par an, j’accompagne une sortie de jeunes. Mais mon père encadre toujours des groupes et je reste proche des bénévoles qui font vivre le club.

 

Il vous est arrivé de poster des vidéos où vous exprimiez la joie de pédaler en pleine nature : l’éprouvez-vous toujours, ce plaisir ?

Oui. Je ne pourrais pas faire un autre sport de haut niveau après avoir goûté à la liberté qu’offre le cyclisme pour s’évader, passer d’un territoire à l’autre. On peut combiner entraînement, découverte et contemplation. C’est un facteur déterminant de ma longévité sportive et de l’amour profond que j’ai pour le vélo.

 

Quelles sont vos routes d’entraînement ?

Depuis Clermont, je file souvent vers le Sancy. Je reviens aussi régulièrement sur Brioude, qui n’est pas si loin, et suis très attaché au Cantal, où sont mes racines paternelles : Murat, le Lioran… C’est pourquoi j’ai travaillé avec le conseil départemental pour tracer 4 boucles cyclistes à l’intention du grand public : l’une passe par « la châtaigneraie », l’autre par la vallée de l’Alagnon, la troisième par le Puy Mary1... J’ai effectué mon apprentissage de coureur à travers de belles épreuves cadet dans le Cantal et je retourne toujours m’y entraîner. C’est encore préservé et l’on y est en harmonie avec la nature.

 

Mais une fois la saison commencée, y a-t-il encore de la place pour ces sensations ? Ou bien la souffrance, le stress et l’adrénaline prennent-ils toute la place ?

Non, la compétition et ses enjeux n’effacent pas toutes ces sensations. Rouler dans de vastes espaces et escalader de grands cols reste un plaisir, surtout pour un grimpeur ! J’ai aussi la chance de voyager, de découvrir de beaux endroits, en course ou à l’entraînement : des régions vallonnées et des massifs montagneux.

 

Avez-vous essayé le gravel ?

Oui. J’aime beaucoup le VTT longue distance et le gravel, qui correspond peut-être davantage encore que la route à mon approche du vélo : celle d’une entière liberté. Moins de trafic automobile et de risques d’accident aussi, avec un petit côté aventure. Je suis ravi que ça se développe autant. C’est un formidable moyen d’explorer et d’être en union avec son environnement.

 

Et le vélo en ville ?

C’est très bien aussi ! En France, nous sommes encore très en retard sur les Pays-Bas, où je me rends régulièrement depuis que j’appartiens à une équipe néerlandaise. Là-bas, c’est un mode de vie. Ici, la voiture reste omniprésente, même si on favorise la mobilité urbaine douce avec la création de voies vertes et de pistes cyclables. Surtout à Clermont, où la topographie peut décourager d’utiliser un vélo « musculaire ». Mais il y a le vélo à assistance électrique.

 

Et vous, serez-vous demain un cycliste du quotidien ?

Je le suis déjà ! La difficulté principale, c’est de se retrouver dans le trafic quand on n’a pas trop l’habitude. Par ma pratique, j’ai moins cette appréhension.

 

Vous avez un petit garçon, né en février 2020. Suit-il l’exemple paternel ?

Il est plus précoce encore. Il pédale depuis ses deux ans, sans petites roues depuis ses deux ans et demi, et il est licencié en BMX depuis septembre dernier !

 

Propos recueillis par Philippe Brenot

 

(1) Ces 4 boucles estampillées « RBX » (Romain Bardet Expérience sont téléchargeables gratuitement sur internet).


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