Jean-Paul Vasseur, l'activité physique contre l’insuffisance respiratoire

Président de Calais Respire, Jean-Paul Vasseur est le porte-parole des maladies chroniques au sein du comité du Pas-de-Calais, pionnier du sport-santé.

Jean-Paul Vasseur, vous êtes président de l’association Calais Respire et membre du comité Ufolep du Pas-de-Calais : quel est le lien entre ces deux engagements ?

Le lien, c’est que l’Ufolep Pas-de-Calais possède des animateurs d’activités physiques adaptés pour les personnes atteintes de maladies chroniques et que ceux-ci interviennent depuis huit ans auprès de Calais Respire. Nous possédons 60 adhérents et sommes l’une des 52 structures adhérentes de la Fédération française des associations et amicales d’insuffisants respiratoires (FFAAIR), dont je suis par ailleurs vice-président.

 

Sur combien de créneaux l’Ufolep 62 intervient-elles auprès de vos membres ?

Il y a de la marche nordique le lundi, et des activités adaptées le mercredi matin, le jeudi après-midi et le vendredi matin. C’est du bien-être et du confort, avec pour objectif une amélioration ou tout au moins une stabilisation de la maladie : gagner ou entretenir le souffle, la souplesse et l’endurance. Il faut des animateurs formés, parce qu’on ne fait pas n’importe quoi avec des personnes atteintes de telles pathologies. Et l’on se garde bien d’ailleurs d’employer le mot « sport », pour ne pas les effrayer. Le « sport », c’est bien au-delà de nos capacités respiratoires !

 

D’où vient votre engagement ?

Je suis moi-même atteint de bronchopneumopathie chronique obstructive, ou BPCO. J’en suis au stade 4, en raison de mon passé de fumeur de tabac. Je le suis depuis 1996 : j’avais 44 ans, j’en ai aujourd’hui 60. J’ai toutefois continué mon métier de chauffeur routier jusqu’en 2005. Je suis appareillé pour bénéficier d’un apport d’oxygène 24 heures sur 24. Les animateurs de l’Ufolep Pas-de-Calais sont formé pour ce public. Le seul problème, c’est que mon agenda de ministre ne me laisse pas le loisir de participer aux séances. Mais je me bouge beaucoup, ça compense !

 

Pourquoi votre agenda est-il si chargé ?

Je suis ce que l’on appelle un « patient expert », ce pourquoi j’ai suivi une formation à la Sorbonne. Je suis engagé auprès de plusieurs structures pour représenter les usagers de santé¹ : je suis ainsi président de la commission des usagers et membre du conseil de surveillance de l’hôpital de Calais, représentant des usagers dans les cliniques du Calaisis, membre du conseil territorial de santé du Hainaut, et conseil de la Caisse primaire d’assurance maladie de la Côte d’Opale.

 

Quel est précisément votre rôle au sein du comité Ufolep ?

Je représente les personnes atteintes de maladies chroniques. J’aimerais aussi que la qualité de collaboration que nous avons en Pas-de-Calais puisse être reproduite ailleurs en France, un peu dans l’esprit du séjour d’une semaine que Calais Respire a organisé en juin à Noirmoutier (Vendée). Il a réuni 26 patients, dont certains venus de Bordeaux, de Bretagne, de Strasbourg, de Paris ou des Vosges. Tous les matins c’était réveil musculaire, puis tir à l’arc, sarbacane, etc., et l’après-midi piscine ou sortie à vélo électrique, puis de la marche en fin de journée ! Le séjour était en partie financé par l’ANCV et pour une autre partie par des prestataires de santé, avec un complément apporté par la FFAAIR. Et à la fin les participants d’autres départements m’ont demandé le contact de l’Ufolep…

 

Participez-vous aussi à des actions de sensibilisation avec l’Ufolep ?

Nous animons conjointement des ateliers lors de journées à thème autour de l’asthme, de l’apnée du sommeil, de la BPCO ou encore lors de Journée mondiale du cancer du poumon. Ce sont des ateliers où l’on évalue les performances physiques des personnes, notamment avec des mesures de souffle. Et nous mettons évidemment en avant les bénéfices d’une activité physique adaptée.