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« Syndrome du banc de touche », « Hors-jeu » : le foot en scène

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Deux spectacles « seul en scène » mettant le football au centre du jeu sont à l’affiche à Paris. L’un émouvant, l’autre grinçant, mais tous deux également convaincants.

Cet automne le football envahit tout, jusqu’au café-théâtre parisien. Au Théâtre de Belleville, Léa Girardet sublime ses errances de comédienne au chômage dans Le syndrome du banc de touche, tandis que Charles Nouveau se met Hors-Jeu au Théâtre de Dix-Heures, dans la veine caustique propre au stand up. Deux regards décalés sur un sport devenu la référence commune de tous ceux qui avaient dix ans en 1998.

Léa Girardet construit son spectacle autour de la figure paternelle d’Aimé Jacquet, dont elle endosse volontiers l’éternel survêtement. À ses yeux, l’entraîneur, longtemps si décrié, est le prototype du loser qui finit par se hisser sur le toit du monde. Elle fait également la part belle aux remplaçants : Lionel Charbonnier, inutile troisième gardien des Bleus de 1998, ou Vikash Dhorasso, qui huit ans plus tard traversa son unique Coupe du monde comme un spectre. La pièce joue des allers-retours avec les échanges entre l’actrice et son agent, sa conseillère pôle emploi, sa psy…

« Le sport et le théâtre sont devenus un seul combat et la thématique de mon projet m’est apparu : la persévérance face à l’échec », explique la jeune femme à la presse. À la fin, on entend la voix d’Aimé, humble et rageur au soir de la victoire de 1998, puis laissant sur le répondeur de Léa Girardet un message d’encouragement valant adoubement.

Dégaine de hipster, Charles Nouveau interprète une toute autre partition. Bien que Suisse, il joue avec l’assurance de celui qui évolue à domicile. L’humoriste interpelle le public, improvise, se moque, gentiment. « J’ai écrit ce spectacle pour ceux qui n’aiment pas le foot », prévient-il pour rassurer les rares intrus – intruses – à s'être glissés dans ce parterre d’amateurs éclairés. En deux dribbles et trois passements de jambes, il dézingue les milliardaires du ballon rond – « Savez-vous qu’entre le moment où vous serez entrés et sortis de cette salle, Neymar aura gagné 7 000 € ? » – et règle leur compte aux supporters. On rit, parfois jaune, et souvent de soi : qui aime bien châtie bien, dit l’adage.

Puis Charles Nouveau en vient à son tour au récit personnel d’un gamin, peu doué balle au pied, qui découvre l’envers du monde merveilleux du ballon rond. Là aussi, l’histoire se raconte du point de vue du remplaçant. À ceci près que, le jour de la grande finale, celui-ci qui repousse l’occasion inespérée d’entrer en jeu. Une autre facette de ce « syndrome du banc de touche » dont Léa Girardet et Charles Nouveau démontrent, chacun dans son style, qu’il est finalement tout à fait compatible avec les feux de la rampe.

Philippe Brenot

Le Syndrome du banc de touche, de et avec Léa Girardet, mise en scène Julie Bertin, jusqu’au 30 novembre au Théâtre de Belleville (du mercredi au samedi à 19 h 15, le dimanche à 17 h)

Hors-jeu, de Charles Nouveau, Théâtre de Dix-Heures (le lundi à 21 h 30)


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