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Le socio-sport et l’Ufolep, une histoire commune

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Si le socio-sport est né avec les premières opérations « anti-été chaud », l’Ufolep y a vite vu une façon de décliner le sport pour tous. Petit rappel, à l’occasion de la thèse de doctorat soutenue sur le sujet par Camille Collet, chercheuse à l’université Rennes 2 et élue au comité directeur national.

Été 1981 : la cité des Minguettes, à Vénissieux, dans la banlieue de Lyon, s’embrase. L’année suivante, afin de prévenir de nouvelles émeutes urbaines, les premières « opérations anti-été chaud » sont mises en place : c’est l’acte de naissance du « socio-sport ».

Rebaptisées ultérieurement « prévention été » puis « ville, vie, vacances », ces actions proposent des activités de loisirs, notamment sportives, aux jeunes des quartiers « difficiles ». En 2001, elles concernent une quarantaine de départements et touchent plus de 900 000 jeunes.

L’Ufolep s’associe à ce mouvement. En 1993, le congrès de Toulon s’efforce d’adapter la notion de « sport pour tous » à la problématique des banlieues et aux questions d’insertion. L’appellation socio-sport réunit les initiatives de départements pilotes : Var, Marne, Vaucluse, Bouches-du-Rhône, Hérault...

Cette première période, celle de la naissance des dispositifs socio-sportifs, voit s’associer différents acteurs institutionnels : l’État (Jeunesse et Sports, Protection judiciaire de la jeunesse), les départements, les communes et le monde associatif (clubs, MJC, structures socio-culturelles). Elle redonne également un souffle identitaire au secteur de l’éducation par le sport. Parallèlement, les équipements sportifs de proximité se développent.

De critiques apparaissent cependant : évaluation essentiellement quantitative, focalisation sur les « semeurs de troubles » et non sur les publics les plus en difficulté, public féminin absent… Il est également reproché au dispositif de favoriser le « consumérisme », les jeunes se contentant de pratiquer des activités sans s’impliquer davantage.

Sport société

Le socio-sport connaît par la suite diverses inflexions. Après 1995, l’État insiste sur l’appui que les municipalités doivent apporter aux clubs et aux associations. De nouveaux dispositifs sont ensuite initiés après les émeutes urbaines de 2005. Après 2012, deux orientations sont mises en avant : la promotion de la mixité (exigence de 45 % de jeunes filles parmi les bénéficiaires) et l’inscription des activités « ville, vie, vacances » dans un continuum éducatif, en cohérence avec les activités proposées hors vacances scolaires. Les actions s’étendent également à des « territoires carencés » qui ne sont plus seulement urbains. En 2015, au lendemain de l’attentat contre Charlie-Hebdo est lancé un programme d’actions sous l’intitulé « Citoyens du sport ».

À l’Ufolep, la structuration depuis 2010 d’un pôle « sport et société », à côté du pôle « sport éducation » dédié à la pratique sportive traditionnelle, traduit le fait que le « socio-sport » se généralise parmi les comités départementaux. Au sein de ceux-ci, les professionnels identifiés sur ces actions sont en nombre croissant, et souvent les projets se déploient sur l’année et non plus seulement sur les périodes de vacances. C’est le cas en Ille-et-Vilaine, où la caravane des sports, événement estival emblématique, a débouché sur des animations hebdomadaires dans les quartiers, en visant à la fois l’insertion sociale et, pour certains bénéficiaires, professionnelle.


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